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Contes du Kurdistan II


Auteur :
Éditeur : Orient-Réalités Date & Lieu : 1999, Genève
Préface : Pages : 194
Traduction : | ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 135x210 mm
Code FIKP : Liv. Fr. 4476Thème : Littérature

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Contes du Kurdistan II

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Contes du Kurdistan II

Ce second recueil rassemble les conclusions d'une expérience humaine vécue tout au long de milliers d'années. Elle devient alors l'héritage populaire et le témoignage du passé. En vertu d'une longue tradition de cohabitation entre diverses religions et différents courants confessionnels, des apports juifs, chrétiens et musulmans imprègnent - sans haine et avec bonne humeur - le tissu de certains de ces contes. A la lumière de ces récits, l'auditeur reçoit des critères impartiaux, qui lui permettent d'établir ce qui est bon ou mauvais lors d'événements spécifiques. La morale exprimée est généralement acceptée par la communauté entière. En plus du langage populaire à l'expression à la fois amusante et puissante, les contes, dans leur forme naïve, sont faciles à mémoriser. Ils n'expriment aucun préjugé de race ou de culture, contribuent à créer une force morale et à combler certains besoins spirituels. Finalement, ces histoires donnent au lecteur européen une meilleure compréhension du patrimoine culturel kurde.


INTRODUCTION

Entité ethnique, culturelle et historique, le Kurdistan, patrie des Kurdes, n'est pas un Etat indépendant, mais une terre colonisée: des frontières artificielles ont été imposées par la force, principalement par la France et l'Angleterre, après la première guerre mondiale.

A part l'Iran, qui nomme officiellement une partie réduite du Kurdistan "Province du Kurdistan", aucun autre Etat occupant son territoire n'autorise l'usage du nom "Kurdistan". L'Iraq, la Turquie et la Syrie évitent fanatiquement le mot Kurdistan. Les maîtres ultranationalistes de l'Iraq désignent le Kurdistan comme "le nord de l'Iraq" et les dirigeants d'Ankara comme "l'est de la Turquie"; en Syrie, le Kurdistan n'existe pas. Cela explique combien les cartes officielles de cette partie du monde peuvent être trompeuses!

Le territoire du Kurdistan occupe une vaste région au coeur de l'Asie mineure, riche en pétrole. Principalement recouvert par des forêts ou des montagnes au profil déchiqueté couvertes de neige, il s'étend de la côte de la Mer Noire aux steppes de la Mésopotamie d'un côté, et des montagnes de l'Anti-Taurus aux plateaux iraniens de l'autre. Grâce à son altitude élevée, le Kurdistan échappe aux chaleurs brûlantes dont la Mésopotamie souffre si gravement.

Ses montagnes élevées sont, pour la plupart, recouvertes de forêts de chênes et d'autres essences de bois de haute futaie, tandis que plus bas, de magnifiques noyers abondent. Une grande partie des vallées et des terrasses qui bordent ces montagnes sont régulièrement cultivées. On y voit des champs de maïs, des vergers et des vignobles.

Le Kurdistan est l'un des premiers lieux d'établissement de la civilisation humaine. Jarmo, dans le sud du Kurdistan, est le plus ancien village agricole du Moyen-Orient et son existence remonte à environ 4000 ans avant J-C. Ses habitants avaient l'expérience de la culture des champs et de la domestication de certains animaux.

Au début du second millénaire, des nomades indo-européens déferlèrent en vagues successives dans ces régions et imposèrent leur culture aux autochtones. Convertis à l'Islam au cours du VIIlème siècle, les Kurdes servirent avec ardeur la nouvelle religion. Le prince kurde bien connu Saladin (1139- 1193), à la tête des forces islamiques, reprit le contrôle de Jérusalem, après avoir vaincu les croisés et réunifié l'Empire musulman.

Grâce à une longue tradition profondément enracinée et au territoire accidenté du Kurdistan, les Kurdes, qui étaient tombés sous la domination des Califes de Bagdad dès la seconde moitié du Xème siècle, purent par la suite échapper à la domination Abasside, établissant leurs propres états et principautés indépendantes ou semi-indépendantes, tels les Marwanites, les Shaddadites, les Hassanwahides, etc. Sous le règne des Ottomans et des Safavides, les Kurdes purent à nouveau échapper à tout contrôle, mettre en place leur propre administration et créer des principautés, telles Botan, Badinan, Baban, Goran, Ardelan,. etc. Ces principautés étaient aussi des centres de renaissance culturelle. Au milieu du XlXème siècle, elles furent annexées une à une par la force aux empires Ottoman et Perse.

Le territoire du Kurdistan a été dans le passé, et est encore aujourd'hui, le champ de bataille de guerres historiques. Alexandre le Grand y affronta Darius, roi de Perse. Plus récemment, les armées anglaise, française et russe combattirent contre l'armée ottomane pendant la première guerre mondiale. Aujourd'hui, la guerre Iran-Iraq fait rage sur le territoire kurde.

Durant cette guerre qui a duré huit ans, les dirigeants arabes de Bagdad, soutenus par les autres gouvernements arabes et sous les regards indifférents des institutions et de la communauté internationale, utilisèrent massivement les armes chimiques contre les résistants kurdes et procédèrent à des actes de génocide, en utilisant fréquemment et de façon irréfutable ces armes contre les populations civiles; alors l'Irak est devenu le premier pays du monde qui a gazé sa propre population.

La langue kurde dans sa forme écrite existe depuis le Vilème siècle. Dana Adams Schmidt, première journaliste occidentale à entrer au Kurdistan en pleine révolte en 1962, alors sous le commandement du Général Barzani, fut étonnée de découvrir que de nombreux mots kurdes avaient la même signification en anglais. La culture kurde est officiellement bannie: c'est pourquoi elle s'est développée en tant que forte et riche culture orale pour compenser la perte de l'écriture, comme cela a été observé par de nombreux spécialistes, notamment le soviétique Basil Nikitin. Notre but n'est pas d'exprimer une riche écriture littéraire, mais de transcrire de simples contes qui ont été transmis par narration continue des anciens aux plus jeunes.

Ce second recueil rassemble les conclusions d'une expérience humaine vécue tout au long de milliers d'années. Elle devient alors l'héritage populaire et le témoignage du passé. En vertu d'une longue tradition de cohabitation entre diverses religions et différents courants confessionnels, des apports juifs, chrétiens et musulmans imprègnent - sans haine et avec bonne humeur - le tissu de certains de ces contes. A la lumière de ces récits, l'auditeur reçoit des critères impartiaux, qui lui permettent d'établir ce qui est bon ou mauvais lors d'événements spécifiques. La morale exprimée est généralement acceptée par la communauté entière. En plus du langage populaire à l'expression à la fois amusante et puissante, les contes, dans leur forme naïve, sont faciles à mémoriser. Ils n'expriment aucun préjugé de race ou de culture, contribuent à créer une force morale et à combler certains besoins spirituels. Finalement, ces histoires donnent au lecteur européen une meilleure compréhension du patrimoine culturel kurde.




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