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Contes du Kurdistan III


Auteur :
Éditeur : Orient-Réalités Date & Lieu : 1995, Genève
Préface : Pages : 82
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 135x210 mm
Code FIKP : Liv. Fr. 4477Thème : Littérature

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Contes du Kurdistan III

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Contes du Kurdistan III

Ce troisième recueil s'enracine dans la tradition d'un peuple de bergers et de cultivateurs, de montagnards en contact permanent avec une nature riche et sauvage. Les animaux parlent et agissent comme des êtres humains et les enseigne ments que l'auditeur peut tirer de leurs aventures sont immédiatement applicables. Parfois, la leçon est terrible, comme dans «La source de la sagesse», où le faible doit, pour survivre, dire au tyran exactement ce qu'il attend qu'on lui dise. Ou comme dans «Le bouc irréductible», où lé peuple des chèvres sauvages n'accepte la captivité que lorsque la famine menace son existence même. Ou enfin comme dans «La brebis du mollah», où l'on apprend que mieux vaut ne pas s'atta quer de front aux puissants. Dans « Avdo le féroce », le héros refuse d'écouter son père et est puni de la plus horrible des façons, à l'issue d'un récit qui puise ses ressorts dans la tragé die antique. D'autres contes n'ont d'autre prétention apparente que de raconter une histoire plaisante « Qui est le plus jeune? », « Le renard et la vieille», « Le vieux mollal ». Cependant, même dans ces histoires-là transparaît une certaine cruauté qui est comme l'écho d'une vie rude, où tout faux pas se paie très cher et où, souvent, celui qui perd meurt. « Le vieux paysan et le roi » appartient à la catégorie (ctransmission de la sagesse des anciens». La morale à tirer est limpide, positive et basée sur le bon sens. Deux contes ont une valeur pédagogique affirmée: dans « Le chien poltron de Hessne », on prône les vertus éducative de l'épreuve; dans «La sagesse d'une fille», l'importance d'acquérir un métier est magnifiée.

Deux contes transmettent un code d'honneur: «Pourquoi la chauve-souris vit dans le noir» stigmatise tous ceux qui jouent double jeu, «Le secret de la gazelle» dénonce dans la même veine les mercenaires et présente la liberté comme la valeur suprême. Bien entendu, il est impossible de décrire en une phrase chacun de ces contes. Nous vous invitons à les lire et à apprécier - tout en vous divertissant - leur richesse symbolique et leur valeur initiatique, qui vont bien au-delà des leçons que l'on en peut tirer de manière immédiate.

Léo Bysaeth
30 octobre 1994


Introduction

En Orient, le conte tient une grande place dans l'éducation. Pour illustrer ce propos, permettez-moi de vous raconter sans plus attendre l'histoire suivante:

Quelques années après qu'Alexandre le Grand eut occupé l'Inde, un roi tyrannique, nommé Debechilim, régnait sur cette terre. Le peuple, opprimé, grondait contre le roi. Mais il n'avait aucun pouvoir pour changer le cours des choses. En ce temps-là vivait aussi un philosophe nommé Beydaba. Un jour, il réunit ses disciples et leur dit:

- Je vais aller rencontrer notre roi et lui demander de cesser de gouverner par la répression. Je lui dirai de prendre le chemin de la justice.

Connaissant la méchanceté du souverain, les disciples tentèrent de dissuader Beydaba d'accomplir son projet.

Mais le maître ne voulut rien entendre: - C'est mon devoir de parler. Sije continue à me taire, je porterai une part de responsabilité dans la situation actuelle.

Ainsi, le philosophe obtint une audience et exposa au souverain tyrannique ses vues sur la justice. Les arguments du philosophe mirent le roi dans une telle colère qu'il demanda à ses gardes de l'exécuter sur le champ. Puis il se ravisa et le condamna à être enfermé pour le restant de ses jours.

Le temps passa.

Une nuit, alors qu'il souffrait d'insomnie, le roi Debechilim songeait aux mystères de l'univers, à la lune, aux étoiles, à la succession du jour et de la nuit. Il sentit que le vieux philosophe lui manquait. Il ordonna qu'il fût libéré sur l'heure. Mis en présence du roi, Beydaba lui tint les mêmes propos qu'autrefois. Il parla de justice et conseilla au sou­ verain de changer ses méthodes de gouvernement.

Debechilim décida de suivre les conseils du sage. Il restaura la justice et le peuple retrouva le bonheur.

A la demande du roi, Beydaba écrivit un livre intitulé «Kalila et Dimna», dans lequel il expose ses conceptions socio-politiques. Ce livre est l'un des plus remarquables de la littérature orientale. Composé d'un grand nombre de contes, il couvre presque tous les aspects de la vie. Il présente une conception philosophique basée sur l'harmonie et l'élimination des sources de conflits. L'ouvrage vise à éduquer toutes les classes de la société: les souverains et les ministres, les commerçants et les paysans, les riches et les pauvres. Dans une certaine mesure, « Dalila et Dimna » peut être comparé à «La République» de Platon.

Les contes pédagogiques sont placés très haut dans l'échelle des valeurs culturelles de l'Orient. Ils sont consi dérés comme un réservoir de sagesse hérité de nos ancêtres, dans lequel nous pouvons puiser des enseignements valables aujourd'hui encore. Ainsi, certaines histoires d'autrefois offrent dans un langage imagé des armes cultu relles contre l'oppression qui existe encore de nos jours.

Le présent ouvrage contient douze contes. Onze d'entre eux sont issus de la tradition kurde. Le douzième «Le vieux mollah», est un conte chi'ite du sud de l'Irak.

Peresh
24 octobre 1994




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