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Les Kurdes et l'action de l'URSS en Orient


Auteur : Multimedia
Éditeur : CHEAM Date & Lieu : 1936,
Préface : Pages : 5
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x307 mm
Code FIKP : BR. -FRA. 2014Thème : Histoire

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Les Kurdes et l'action de l'URSS en Orient

Les Kurdes et l'action de l'URSS en Orient

La presse française attache, depuis quelques semaines, une certaine importance aux possibilités d'action germano-soviétique qui pourraient s'ouvrir dans le Proche-Orient et le Moyen-Orient, Elle fait état, en particulier, des ressources que l'exploitation d'un mouvement kurde pourrait fournir aux entreprises soviétiques dans ces régions (voir entre autres le des 18 janvier et 8 février 1940).

Il semble intéressant d'examiner si la Russie soviétique s'est effectivement assurée le moyen de jouer la carte kurde, dans quelles conditions elle pourrait le faire, et quelles perspectives de succès elle pourrait, de la sorte, raisonnablement escompter.

Sur une population kurde totale d'environ quatre millions d'âmes, l'URSS no compte quo 20.000 sujets  établis surtout dans les confins de la République soviétique d'Arménie, à proximité de la frontière turque. Mais. tandis que la Turquie et l'Iran s'efforçaient d'étouffer par la violence tout sentiment particulariste au soin de leur communauté kurde, tandis que la Syrie sous mandat français et l'Irak mesuraient assez chichement les privilèges culturels et administratifs concédés aux citoyens kurdes de l'État arabe, l'URSS appliquant sa politique d'autonomie culturelle des nationalités, accordait à son minuscule groupement kurde les moyens d'un véritable développement national...


Les Kurdes et l'action de l'URSS en Orient

La presse française attache, depuis quelques semaines, une certaine importance aux possibilités d'action germano-soviétique qui pourraient s'ouvrir dans le Proche-Orient et le Moyen-Orient, Elle fait état, en particulier, des ressources que l'exploitation d'un mouvement kurde pourrait fournir aux entreprises soviétiques dans ces régions (voir entre autres le des 18 janvier et 8 février 1940).

Il semble intéressant d'examiner si la Russie soviétique s'est effectivement assurée le moyen de jouer la carte kurde, dans quelles conditions elle pourrait le faire, et quelles perspectives de succès elle pourrait, de la sorte, raisonnablement escompter.

Sur une population kurde totale d'environ quatre millions d'âmes, l'URSS no compte quo 20.000 sujets  établis surtout dans les confins de la République soviétique d'Arménie, à proximité de la frontière turque. Mais. tandis que la Turquie et l'Iran s'efforçaient d'étouffer par la violence tout sentiment particulariste au soin de leur communauté kurde, tandis que la Syrie sous mandat français et l'Irak mesuraient assez chichement les privilèges culturels et administratifs concédés aux citoyens kurdes de l'État arabe, l'URSS appliquant sa politique d'autonomie culturelle des nationalités, accordait à son minuscule groupement kurde les moyens d'un véritable développement national.

Dès 1929, les Kurdes de l'URSS disposaient d'un alphabet latin qui facilitait l'étude de leur langue maternelle et, on supplantant l'écriture arabe, favorisait la laïcisation et l'oubli des traditions islamiques. L'enseignement en langue kurde était dispensé dans de nombreuses écoles primaires, quelques cours secondaires et une école normale. Un journal hebdomadaire en langue kurde, une abondante littérature scolaire, sociale ou technique, des grammaires, un dictionnaire arméno-kurde, des livres de contes et de chansons étaient édités par les presses gouvernementales et vendus à bas prix ; ces publications facilitaient l'étude de la langue et concouraient adroitement à un double but politique e par de largos emprunts au folklore et aux traditions populaires, elles affermissaient le sentiment national kurde par l'adaptation d'ouvrages socialistes et révolutionnaires elles répandaient dans le peuple, la pensée communiste stalinienne. De plus, il se constituait de la sorte un groupe important de kurdisants d'origine kurde, russe ou arménienne ; les Marogulov, les Djindi, les Drambjan, explorateurs passionnés du folklore, de la linguistique et de la sociologie kurde...

Pierre Rondot




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