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Notices et Récits kourdes


Auteur :
Éditeur : Académie Impériale Date & Lieu : 1860-01-01, St.-Pétersbourg
Préface : Pages : 258
Traduction : ISBN :
Langue : Français, KurdeFormat : 152x228 mm
Code FIKP : Liv. Kur. Fra. 5444Thème : Linguistique

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Notices et Récits kourdes

Recuil de Notices et Récits Kurdes

Le soussigné a été chargé par la Classe historico-philologique de l'Académie Impériale des Sciences de St.-Pétersbourg de l'édition des textes kourdes contenus dans ce Recueil. Depuis 1856 M. Alexandre Jaba, consul de Russie à Erzeroum, par suite d'une invitation de M. l'académicien D orn, profite de sa position dans l'interét des études iraniennes, en vouant ses loisirs à la recherche des sources pour l'étude de la langue des tribus kourdes. Dans les volumes publiés de mes Recherches j'ai eu soin d'indiquer les textes kourdes que notre consul d'Erzeroum avait envoyés à notre illustre Académie jusqu'au printems de l'année 1858. Depuis lors il n'a pas cessé de se liver avec zèle à cette branche interessante des études orientales. Je me bornerai ici a reproduire les extraits du Bulletin de quelques séânces de la Claise historico-philolologique de l'Académie, dans lesquels le lecteur trouvera les renseignements nécessaires concernant les envois de M. Jaba, postérieurs à l'époque du printemps de 1858...


Avant-Propos

Le soussigné a été chargé par la Classe historico-philologique de l'Académie Impériale des Sciences de St.-Pétersbourg de l'édition des textes kourdes contenus dans ce Recueil. Depuis 1856 M. Alexandre Jaba, consul de Russie à Erzeroum, par suite d'une invitation de M. l'académicien D orn, profite de sa position dans l'interét des études iraniennes, en vouant ses loisirs à la recherche des sources pour l'étude de la langue des tribus kourdes. Dans les volumes publiés de mes Recherches j'ai eu soin d'indiquer les textes kourdes que notre consul d'Erzeroum avait envoyés à notre illustre Académie jusqu'au printems de l'année 1858. Depuis lors il n'a pas cessé de se liver avec zèle à cette branche interessante des études orientales. Je me bornerai ici a reproduire les extraits du Bulletin de quelques séânces de la Claise historico-philolologique de l'Académie, dans lesquels le lecteur trouvera les renseignements nécessaires concernant les envois de M. Jaba, postérieurs à l'époque du printemps de 1858.

Séance du 22 avril (4 mai) 1859) «Lecture est faite d'une lettre datée d'Erzeroum le 3 mars 1859, par laquelle M. Jaba annonce l'envoi de son nouveau travail, Recueil de récits kourdes, avec transcription du texte et traduction française en regard; D'un Rapport dont M. D orn accompagne la présentation de ce travail de M. Jaba et d'une appréciation de cet ouvrage par M. Lerch. Une commission, composée de MM. Dorn, Biihtlingk, Wiedemann et Véliaminof-Zernof, est nommée pour discuter les questions se rapportant à la publication du dit ouvrage. Cette même commission voudra bien se prononcer au sujet de l'emploi que l'on pourra faire de l'examen fait par M. Lerch du travail de M. Jaba.»

Séance du 6 (18) mai 1859 8). «La Commission, nommée dans la séance du 22 avril a. c., pour examiner le mode de publication des matériaux relatifs à la langue, kourde, envoyés par M. Jaba, consul à Erzeroum, présente son Rapport qui se résume ainsi: «Parmi les matériaux assez nombreux envoyés par M. Jaba, sont surtout à citer: 1) Notice sur la littérature et les tribus kourdes; 2) Résumé de l'ouvrage kourde d'Ahmed-Effendi «Mem-ou-Zin»; 3) Vocabulaire kourde des dialectes Hekiari et Revendi; 4) Grammaire d'Aly Teremakhi, écrite en Kourmandji ; 5) Notions préliminaires sur la science de la grammaire et sur quelques principes nécessaires à son étude, en langue Kourmandji ; 6) Recueil de récits kourdes, avec une traduction en français.

«La Commission croit devoir n'en publier pour le moment que les trois manuscrits suivants, comme les plus intéressants et les plus utiles pour l'étude d'une langue aussi peu connue que l'est celle des Kourdes: 1) Notice sur la littérature et les tribus kourdes; 2) Notions prélimiaires sur la science de la grammaire, et 3) Recueil de récits kourdes. Le tout pourra former un volume in-8°.

«Le résumé de Mem-ou-Zin a été omis, parce que c'est un simple extrait d'un ouvrage d'Ahmed-Khani, dont le contenu a déjà été communiqué au monde savant par une notice de M. Lerch (présentée le 8 (20) janvier 1858; v. Mél. asiat. T. III, p. 242 — 255). Il vaudrait peut-être mieux publier l'ouvrage entier, dont M. Jaba possède deux exemplaires. Le vocabulaire kourde et la grammaire d'Aly Teremakhi ont, de l'avis de la Commission, un intérêt secondaire; ces écrits d'ailleurs entreront probablement dans la rédaction du dictionnaire complet et de la grammaire de la langue kourde, que prépare M. Jaba. «Quant au mode de publication des textes hourdes qui constituent le fond des ouvrages choisis, la Commission propose de ne faire imprimer d'abord que les textes avec leur traduction, laissant de côté la transcription des textes en lettres françaises faite par M. Jaba. Cette transcription n'étant pas toujours faite d'après un seul et même système, la Commission croit pouvoir remettre toute décision à ce sujet, jusqu'à ce que le vocabulaire promis par M. Jaba soit achevé. Ce dictionnaire, où Poli trouvera probablement la transcription de tous les mots, pourra tenir lieu de la transcription complète des textes qui vont être publiés. La Commission trouve que la traduction de M. Jaba rend exactement le sens, .mais il est désirable qu'elle soit encore plus litérale; M. Lerch entrera à cet effet en relation directe avec M. Jaba.

«La publication des ouvrages de M. Jaba, de la manière qui vient d'ètre indiquée, devrait être confiée à M. Lerch qui seul, par ses connaissances en langue kourde, est en état d'entreprendre un pareil travail, et qui, ayant de la décision de la Classe assisté aux discussions de la Commission, s'en charge volontiers.

«La Classe adhère aux conclusions de ce Rapport, et décide la publication des matériaux hourdes en un volume séparé. » Les textes kourdes publiés dans ce volume, certainement, ne tarderont pas à éveiller chez les iranistes un triple intérêt: un intérêt linguistique, 'puis ethnographique et statistique, et enfin historique. Les données statistiques offertes dans la «Notice sur quelques tribus du Kourdistan» sffnt les plus récentes et les plus complètes qu'on ait sur les tribus kourdes habitant la région septentrionale de leur patrie. Les renseignements qui y sont donnés complètent beaucoup ceux rassemblés par M. O. Bleu dans la Zeitschrift der deutschen morgenlândischen Gesellschaft vol. XII.

Les notions que nous fournit M. Jaba sur des écrivains d'origine kourde sont tout-à-fait neuves. En 1857 j'en ai donné une petite notice dans le Bulletin de la Classe historico-philologique de l'Académie (T. XIV, p. 349) . Le contenu de l'ouvrage d'un des poètes kourdes découverts par M. Jaba, Ahmed-Effendi Khâni, a été discuté par moi 'dans le même Bulletin (T. XV, p. 161). En outre j'ai pu aussi citer dans le second volume de mes «Recherches» les noms de quelques autres poètes dont les productions ont été découvertes par feu M. D ittel et Par M. Khanykov.

Un tableau aussi exact que complet de la vie des tribus kourdes nous est offert dans les quarante récits populaires qui remplissent la plus grande partie du présent volume. Celui qui voudrait peindre le caractère national des Kourdes de notre époque serait obligé de puiser principalement à cette source qui, mieux que les relations des voyageurs, nous initie aux détails de la vie de ces montagnards.

Avant de terminer cet Avant-Propos je communiquerai au lecteur la courte biographie d'un homme d'origine kourde, qui, comme collaborateur de M. Jaba et comme son premier guide dans l'étude de la langue kourde, a aussi contribué au mérite du présent volume. Cette biographie m'a été communiquée par l'honorable consul, dans une lettre datée d'Erzeroum, le 10-22 sept. 1857. «Mahmoud-Effendi Bayazidli, Kourde d'origine, né à Bayazid, âgé de soixante ans, mais d'une verte vieillesse, a fait ses premières études dans sa ville natale, plus tard à Tébriz. Dès son enfance il se voua à l'étude du Koran et de la littérature des langues arabe, persane et turque, qu'il connaît en perfection. Après avoir parcouru une partie de la Perse et du Kourdistan, il retourna à Bayazid, où il fut placé à la tète d'une école, et où il ne tarda pas à acquérir une certaine célébrité parmi ses compatriotes. Mais avec la chute de Pehloul-Pacha, dernier rejeton de la race régnante des Kourdes à Bayazid, il vint s'établir à Erzeroum. Dès son arivée il y exer;a la profession de khodja et jouissait d'une haute considéraion parmi les oulémas du pays. Le fameux Bedr-Khan-Bek, chef des Kourdes de Djézira, s'étant revolté contre la Porte en 1846, Mahmoud-Effendi fut chargé par le mouchir militaire Hafiz-pacha d'une mission importante auprès de Bedr-Khan. Il s'acquitta de cette affaire délicate à le satisfaction du mouchir. Un an environ après il dut, par ordre de Kiamil-Pacha, alors gouverneur d'Erzeroum, se rendre auprès de Nouroulla-bek, chef des Kourdes du Hekiari, qui, comme Bedr-Khan, s'était aussi soulevé contre le gouvernement ottoman. Cette fois on a été également satisfait de la manière dont il avait exécuté les ordres du gouverneur. Sur ces entrefaites on réussit, à force de promesses, à attirer à Erzeroum le frère de Bedr-Khan, Khan-Mahmoud. Ce chef puissant, qui ne savait que le kourde, et que le gouvernement ottoman avait grand intérêt à ménager, fut durant son séjour à Erzeroum comblé de tous les honneurs possibles, de la part de l'autorité locale. Mahmoud-Effendi, vu ses connaissances dans les langues, fut attaché à sa personne comme drogman et compagnon. Pen de temps après, Khan-Mahmoud se révolta à Khevach, lieu de la résidence à lui assignée par le gouvernement ottoman et situé à 10 heures de Van. On saisit le pauvre Mahmoud-Effendi, on le jeta en prison et on ne le relâcha qu'après quinze jours et avec bien des menaces.

Depuis cette époque commencèrent les revers de notre lettré, qui sut les adoucir par la résignation d'un véritable derviche. «Je ne puis passer sous silence- que parmi les écrivains d'Erzeroum, Mahmoud-Effendi est le seul qui soit employé pour la rédaction des pièces persanes et pour leur traduction en turc. «Pendant la dernière guerre contre la Russie, Mahmoud-Effendi perdit son frère, qui l'avait soutenu; les affaires de son fils, qui faisait le commerce à Bayazid, tombèrent aussi à cette époque en déconfiture. Le pauvre Mahmoud, ne pouvant plus suffire à ses besoins, pensait à se rendre en Kourdistan, lorsque mon retour à Erzeroum), le fit changer d'idée. Depuis 1856 il est mon khodja, mon collaborateur pour le hourde. Les susdits personnages kourdes: Bedr-Khan-Bek, Nouroullah-Bek et Khan-Mahmoud subissent toujours leur exil, les deux premiers à Candie, le dernier à Roustchouk. On dit que le sultan songe à les gracier, mais j'y ajoute peu de foi.» Comme ce livre est le premier qui offre des textes kourdes imprimés en caractères dont se servent les Kourdes lettrés euxmêmes, j'ai cru nécessaire de lui donner un titre en langue kourde. Il a été composé par moi, en voici la traduction française: «Recueil de notices et récits en langue kourmândji réunis et traduits en français par M. Alexandre Jaba, consul de Sa Majesté l'Empereur de Russie à Erzeroum. Ce livre a été imprimé dans la ville de St.-Pétersbourg, l'an 1860 de Jésus-Christ, qui ést l'an 1277 de l'hégire.» En outre j'ai ajouté une Table des matières en langue kourde et une liste des erreurs typographiques qui se sont glissées dans les textes originaux.

P. J. A. Lerch.
St.-Pétersbourg, août 1860




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