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Scènes de la vie turque, Un prince kurde


Auteur :
Éditeur : Michel Lévy Frères Date & Lieu : 1858, Paris
Préface : Pages : 388
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 105x165 mm
Code FIKP : Liv. Fr.Thème : Littérature

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Scènes de la vie turque, Un prince kurde


Scènes de la vie turque, Un prince kurde

Cristina Trivulzio Belgiojoso

Michel Levy Frères

Cristina Trivulzio Belgiojoso (de son nom complet Maria Cristina Beatrice Teresa Barbara Leopolda Clotilde Melchiora Camilla Giulia Margherita Laura Trivulzio), connue en France sous le nom de pricesse Christine de Belgiojoso (née le 28 juin 1808 à Milan, alors capitale du Royaume d’Italie napoléonien – morte dans la même ville le 5 juillet 1971) est une patriote italienne du XIXe siècle, femme de lettres, journaliste, qui participa activement au mouvement qui mena à l’unité italienne (« Risorgimento »).

Œuvres
- Essai sur Vico, 1844
- Essai sur la formation du dogme catholique, 4 volumes, 1846
- Studi intorno alla storia della Lombardia negli ultimi trent’anni,
o delle cagioni del difetto di energia dei Lombardi, 1847
- L’Italie et la Révolution italienne de 1848
- La Révolution et la République de Venise, 1848
- Asie mineure et Syrie, 1858
- Scène de la vie Turque, 1858
- Della presente condizione delle donne e del loro avvenire, 1866



EMINA

I

Dans une des innombrables vallées de l'Asie Mineure vivait, il y a quelques années, une pauvre famille turque. Le chef avait épousé au sortir de l'enfance une petite fille qui, n'étant pas si pressée, folâtrait encore, accroupie sur les cendres du foyer domestique. Cette verte jeunesse devint bientôt une ruine précoce, une vieille de vingt ans, jaune, ridée, édentée, mère de deux enfants dont elle ne devait pas voir l'adolescence. Elle mourut au bout de cinq ou six ans de martyre conjugal, laissant son seigneur et maître assez triste, mais surtout embarrassé de son veuvage. Cette sorte d'embarras ne se prolonge pourtant guère en Orient, où le célibat est rangé parmi les choses impossibles. A peine la défunte fut-elle enterrée, que le bonhomme Hassan reçu~ plusieurs propositions, et qu'il s'occupa sérieusement d'un nouveau choix. Les Turcs ont si peu l'habitude de voir les femmes, que leur visage est devenu pour eux une affaire de très-peu d'importance. En dépit de la coutume qui permet aux filles de montrer …



UN PRINCE KURDE

I

La nuit, une nuit tiède et sereine, venait de succéder aux clartés et au mouvement d'une chaude journée d'avril. Sur le sommet d'une des montagnes dont les ramifications traversent en tous sens la partie septentrionale de l'Asie Mineure, se dessinait, une masse d'épais bâtiments, illuminée çà et là par des feux qui de loin ressemblaient à des étincelles. Ces bâtiments étaient la résidence, le château, si l'on veut, d'un chef montagnard, d'un prince même, car tel était le titre que les populations kurdes donnaient au seigneur de l'endroit, à Méhémed-Bey. Les feux qui éclairaient le château étaient ceux des nombreuses cheminées de l'intérieur, alimentées par de nombreux troncs d'arbres et de véritables bûchers de branches sèches. Une de ces cheminées surtout semblait le foyer d'lm véritable incendie : elle était destinée à chauffer la principale pièce du harem, et. à l'heure où commence notre récit, ce brasier aux proportions colossales éclairait un curieux tableau d'intérieur musulman.

Des deux côtés et en face de l'âtre, le long des murs et devant de nombreuses fenêtres, une multitude de matelas …



LES DEUX FEMMES D'ISMAIL-BEY

I

Deux petites filles cueillant des fleurs dans un jardin par un beau soir d'été, n'est-ce pas là un thème d'idylle, un sujet gracieux, qui dispose l'âme à des impressions de paix et de douce gaieté? La scène malheureusement se passe dans un village de l'Asie Mineure. Le jardin n'est qu'un terrain enclos de murailles et de haies, obstrué de broussailles et de végétations parasites. Les deux petites filles, âgées de douze à treize ans, ont déjà perdu les grâces de l'enfance sans avoir encore gagné celles de la jeunesse. L'une des deux marche en avant de l'autre, et ses traits expriment une joie orgueilleuse; tandis que sa compagne fait une mine des plus maussades. Quant aux propos qu'elles échangent, ils ne sont rien moins que doux. Écoutons-les plutôt.

- Eh bien! Anifé, dit la première d'un ton de compassion dédaigneuse, la chose est décidée. Ce n'est pas ta …




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