La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Enquête sur les Conditions de la Peste au Moyen-Orient


Auteurs : |
Éditeur : Bull. Org. mond. Santé Date & Lieu : 1960, Genève
Préface : Pages : 12
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 180x235mm
Code FIKP : Br. Fra. 794Thème : Général

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Enquête sur les Conditions de la Peste au Moyen-Orient



Enquête sur les Conditions de la Peste au Moyen-Orient

M. Baltazard,
B. Seydian

Bull. Org. mond. Santé


L'OMS a suscité un travail en collaboration entre les quatre pays : Irak, Iran, Syrie, Turquie, intéressés à la délimitation du foyer de peste, dont seule l'extrémité est (iranienne) avait été jusqu'alors étudiée. Les premiers résultats de celte enquête ont montré l'unité du foyer kurde, de l'Iran jusqu'aux abords de la Méditerranée. Absence de rats, faune de rongeurs sauvages uniforme (mérions) , type biochimique particulier de la peste, épidémisation interhumaine caractérisent ce foyer, qui doit être considéré comme lié à celui du sud-est de l'URSS : foyer kurdo-caspien. Le foyer de basse Mésopotamie est par contre un foyer épisodique, où la peste est réintroduite périodiquement par des voies qui restent à déterminer : peste maritime par le Tigre et l'Euphrate, peste sauvage à partir du foyer kurde.



INTRODUCTION

Origine du projet

En 1949, au cours d'une visite à l'Institut Refik Saydam d'Ankara, l'occasion nous était donnée de discuter avec nos collègues turcs de la similitude des petites explosions de peste humaine que nous étudiions au Kurdistan persan et de celle qu'ils avaient observée en mars 1947 au sud de leur pays en bordure de la frontière syrienne: épidémie d'Akçakale2. N. Erzin, directeur de cet Institut et son collaborateur S. Payzin (1947) avaient conclu à une importation possible à partir des ports méditer Enquête sur les Conditions de la Peste au Moyen-Orient ranéens ou de la Mésopotamie; l'absence de rats dans les maisons, qu'ils avaient remarquée et notée, l'espect explosif et la brièveté de l'infection humaine nous inclinaient au contraire à penser qu'il pouvait s'agir là d'une peste autochtone tirant son origine d'un foyer de rongeurs sauvages. Cette conception était renforcée par la notion de l'existence simultanée en 1947 d'une épidémie de peste humaine de l'autre côté de la frontière en territoire syrien et par le rappel de l'épisode pulmonaire de 1938 chez les nomades syriens Millis de Ras el Ain à la frontière turco-syrienne, à moins de 100 km à l'est.

En 1950, nous identifiions la peste chez les rongeurs sauvages de la frontière irano-irakienne dans le triangle Marivan-Baneh (Iran)-Soleïmanieh (Irak) faisant ainsi la preuve de la continuité du foyer kurde en Irak. Publiant, en 1952 (Baltazard et al., 1952), les résultats de notre travail, nous posions la question de l'unité du foyer du Moyen-Orient. Dans la suite nous montrions (Baltazard & Aslani, 1952) que les caractères biochimiques des 73 souches que nous avions isolées au Kurdistan de l'homme et des rongeurs sauvages étaient identiques à ceux, très particuliers, des souches du foyer caspien russe. Neuf de ces souches du Kurdistan étaient envoyées à l'Institut Refik Saydam pour comparaison avec l'unique souche conservée de l'épisode d'Akçakale. Le regretté Saïd Bilâl Golem publiait avec K. Öszan (1952) l'étude de cette souche en même temps qu'une analyse rétrospective de l 'épisode d ' Akçakale: cette souche acidifiait elle aussi la glycérine et ne produisait pas d'acide nitreux. La preuve était ainsi faite des vastes dimensions de ce foyer du Moyen-Orient, de la Caspienne aux abords de la Méditerranée.

Il restait seulement à rechercher l'identité possible des conditions aux deux extrémités de ce foyer, c'est-à-dire à rechercher l'infection chez les rongeurs sauvages en Turquie. En 1952, l'Institut Refik Saydam envoyait à l'Institut Pasteur de l'Iran deux de ses chercheurs, K. Özsan et N. Akyay, pour s'initier aux méthodes de travail mises au point à cet Institut pour l'étude de l'infection chez les rongeurs sauvages.

Organisation du projet

Dans la suite, POMS s'intéressait à cette collaboration et souhaitait l'étendre aux autres pays impliqués dans ce problème: Irak et Syrie; elle organisait en octobre 1954 à l'Institut Pasteur de l'Iran une réunion groupant les délégués de l'Irak, de l'Iran, de la Syrie et de la Turquie, pour jeter les bases d'une coordination future des recherches. Chacun des pays s'engageait à mettre sur pied une équipe d'enquête; POMS assurait les frais d'un séjour préliminaire de formation des chefs des équipes syrienne et irakienne à l'Institut Pasteur de l'Iran, puis du déplacement d'une mission de cet Institut en Irak, Syrie et Turquie pour la mise en route de l'enquête.

Les chefs d'équipe travaillaient en février-mars 1955 à l'Institut Pasteur de l'Iran, puis repartaient aussitôt vers leur pays pour y préparer leurs moyens de travail, qui devaient être les mêmes en véhicules, matériel et personnel que ceux de la mission de l'Institut Pasteur de l'Iran, pour permettre un travail «en double».

Travail en Syrie

Mise en place

L'équipe de l'Institut Pasteur de l'Iran arrivait à Damas le 15 avril 1955, se joignait à l'équipe syrienne et gagnait aussitôt la région de Tell Abiad à la frontière turco-syrienne, centre présumé de la zone épidémique de 1947. Cette région forme la bordure Est du bassin du haut Euphrate coulant en direction nord-sud à sa sortie des montagnes de Turquie entre le Taurus et la fin de la chaîne d'Arménie avant ...

1 Institut Pasteur de l'Iran.
Avec la collaboration de N. Akyay et A. Ursel (Turquie), T. Karkoutly (Syrie), F. Wazir et S. Amsou (Irak).

2 Prononciation figurée: Artché Kalé.




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues