Éditeur : Les Éditions du Cerf | Date & Lieu : 2014, Paris |
Préface : | Pages : 300 |
Traduction : | ISBN : 978-2-204-10268-1 |
Langue : Français | Format : 130x215 mm |
Code FIKP : Liv. Fra. Yac. Qui. 718 | Thème : Général |
Présentation
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Table des Matières | Introduction | Identité | ||
Qui S’en Souviendra?
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J’ai à cœur d’établir le martyrologe d’un petit peuple, le plus intéressant mais en même temps le plus abandonné, issu d’un grand empire de la plus ancienne civilisation du monde, dont le pays fut, comme l’Arménie, le théâtre des abominations turques dont les hommes furent tragiquement assassinés, les femmes, les enfants et les vieillards déportés au désert, pillés, martyrisés, soumis aux pires outrages. Ce peuple, c'est le peuple assyro-chaldéen. Joseph Naayem, 11 novembre 1919. Les persécutions et les souffrances dont les Nestoriens sont l’objet à intervalles réguliers rappellent celles que les Arméniens et les Juifs ont endurées, et le traitement que leur infligent les nations hostiles à leur égard est identique. Cependant, les difficultés vécues par les Arméniens et les Juifs, on en a souvent entendu parler, alors que les Nestoriens de Perse et de Turquie, pour des raisons qui tiennent probablement à leur petit nombre et au manque de documents littéraires, n’ont quasiment pas suscité l’intérêt1. Abraham Yohannan, septembre 1916. A mes grands-parents paternels, Yacou Auchana et Mariam, du village de Khosrava, en Iran, massacrés par les troupes de la haine en 1915. A ma tante paternelle Angèle, qui s’enferma dans un tanoura (four à pain en terre) à Khosrava, durant une semaine, fuyant le carnage. Quand elle sortit de son cachot, elle découvre, stupéfaite, qu'il n y a plus personne dans le village! Contrainte de s'exiler, elle suit les autres fugitifs de sa communauté vers l'Irak, ensuite vers la Syrie où elle retrouvera mon père, à Hassaké. en 1933. À mes grands-parents maternels. Gaurié et Sara, du village de Pataver, à proximité de Khosrava qui, en janvier 1915, prirent le chemin éprouvant de l'exode collectif vers le Caucase. où ils reposent à Tiflis (Tbilissi), en Géorgie, en compagnie d’autres membres de lu famille qui les avaient précédés, À mon père Paulus (Bablo). décédé à Beyrouth en juillet 1974, après un long séjour en Syrie et au Liban, via la Géorgie, l'Argentine et la France, en nostalgie permanente de son pays. Nomadisant sur les Océans en quête de travail, il n ’avait plus revu ses parents et son village natal depuis 1911. À ma mère Bosha, qui a rejoint sa dernière demeure terrestre à Lyon, en novembre 1975. Heureuse avec ses enfants et ses petits-enfants en Syrie et au Liban, elle portait toujours en elle la tristesse d’avoir été privée de ses parents, qu’elle n’a plus revus depuis 1922. Aux Assyriens-Chaldéens-Syriaques, trois composantes d’un même peuple, qui ne cessent de migrer depuis 1915, année funeste, dite de l’Épée (farman, seyfo), qui a vu la moitié de cette nation, tenace, anéantie par la folie meurtrière du pouvoir ottoman, qui fut saisi par un nationalisme effréné, au visage le plus hideux, et par un fanatisme religieux, aux traits les plus tyranniques. À Claire, mon épouse, qui a accompagné ce travail de sa conception à sa rédaction. Ses traces sont présentes dans les pages de ce livre. |