Éditeur : Institut Français de Recherche en Iran | Date & Lieu : 1989, Téhéran & Paris |
Préface : | Pages : 152 |
Traduction : | ISBN : 0240-8910 |
Langue : Français | Format : 170x260 mm |
Code FIKP : Liv. Fra. Bla. Les. | Thème : Général |
Présentation
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Table des Matières | Introduction | Identité | ||
Les Kurdes et le Kurdistan |
Introduction Vingt à vingt-deux millions de Kurdes (il n’y a pas de statistiques fiables) constituent une des nations qui peuplent le Moyen-Orient. La grande majorité des Kurdes vit sur un vaste territoire montagneux d’un seul tenant mais partagé entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. De nombreuses et importantes communautés sont installées en U.R.S.S., ainsi que dans toutes les métropoles moyen-orientales. Depuis la fin des années 1960, près de six cent mille Kurdes vivent en Europe occidentale, aux Etats-Unis d’Amérique et en Australie. Le cadre montagneux, le mode de vie tribal et nomade et les rivalités entre seigneurs ont fait obstacle à la constitution d’un Etat national à l’image de leurs voisins ottomans et persans. Ces derniers n’ont jamais cessé de se disputer le territoire des Kurdes avec tout ce que cela représente de destructions de biens et de vies. Pourtant, au Moyen Age, les Kurdes avaient réussi à fonder des dynasties prospères qui dominaient de vastes territoires allant de la Transcaucasie, au nord, aux régions d’Ispahan et de Bassorah, au sud. Parmi les dynasties les plus brillantes, citons celle des Chaddadites, du Xe au XIIe siècles, d’où est née la dynastie des Ayyoubides qui, avec Saladin le Grand, règne au XIIe siècle sur une grande partie du monde musulman. La bataille de Tchaldiran en 1514, tout en fixant la frontière entre la Perse et l’empire ottoman, scelle la division du Kurdistan entre les deux empires rivaux. Peu à peu le sentiment d’appartenir à la même entité se développe parmi les Kurdes. Le kurde, leur langue commune, appartient à la famille des langues indo-européennes et elle se distingue nettement des autres langues irano-aryennes. Si les Kurdes, dans leur grande majorité, choisissent au début du XVIe siècle de se ranger dans le camp de l’orthodoxie sunnite contre le chi’isme schismatique, érigé en religion d’Etat en Perse, ils adoptent l’école juridique chafé’ite pour se distinguer des Turcs ottomans. Vivant dans des territoires montagneux contigus, les Kurdes ont une vie sociale et des traditions culturelles communes. Il y a toujours eu une élite intellectuelle chez les Kurdes. Longtemps, poètes et écrivains se sont exprimés dans la langue du conquérant et se sont assimilés à lui. Ils ont écrit en arabe, en persan et en turc. Il est difficile de dater l’origine des textes kurdes, même de façon approximative, d’autant que les premiers textes révèlent une maturité d’expression qui indique à l’évidence un long passé. Seule une partie des textes a été éditée, et l’on ignore combien d’autres ont disparu dans la tourmente des incessants conflits qui se déroulent depuis plusieurs siècles sur le territoire du Kurdistan. ..... |