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Histoire du peuple arménien


Auteur :
Éditeur : Privat Date & Lieu : 2007, Toulouse
Préface : Pages : 1008
Traduction : ISBN : 978-2-7089-6874-5
Langue : FrançaisFormat : 140x235 mm
Code FIKP : Liv. Fra. Ded. His. 2043Thème : Général

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Histoire du peuple arménien

Histoire du peuple arménien

Gérard Dédéyan

Privat


L’année 2007 a été choisie pour être «l’année de l’Arménie en France». Ceci se manifeste par bien des événements qui font connaître les traditions, les réalisations, le dynamisme, du peuple arménien. Mais il n’était pas possible de laisser de côté une initiation à l’histoire si variée et si attachante de ce peuple. Dy a vingt-cinq ans, une première synthèse, dirigée par M. Gérard Dédéyan, avait été élaborée, sous le titre à’Histoire des Arméniens. Il a paru à ceux qui avaient collaboré à ce grand ouvrage qu’on ne pouvait faire mieux qu’en le reprenant, mais en tenant compte de ce quart de siècle écoulé, des mutations intervenues, des recherches nouvelles, de nouveaux points de vue. Et, pour ce faire, il a paru utile d’adopter un nouveau titre, répondant à une formule renouvelée, celle de la présente Histoire du peuple arménien.

Il aurait été injuste de ne pas évoquer la forme précédente: l’on a tenu à conserver l’introduction que lui avait donnée le grand historien qu’était Philippe Wolff ; ce dernier avait retracé ce qu’a été l’historiographie du peuple arménien, une historiographie exceptionnellement ...



PREFACE


L’année 2007 a été choisie pour être «l’année de l’Arménie en France». Ceci se manifeste par bien des événements qui font connaître les traditions, les réalisations, le dynamisme, du peuple arménien. Mais il n’était pas possible de laisser de côté une initiation à l’histoire si variée et si attachante de ce peuple. Dy a vingt-cinq ans, une première synthèse, dirigée par M. Gérard Dédéyan, avait été élaborée, sous le titre à’Histoire des Arméniens. Il a paru à ceux qui avaient collaboré à ce grand ouvrage qu’on ne pouvait faire mieux qu’en le reprenant, mais en tenant compte de ce quart de siècle écoulé, des mutations intervenues, des recherches nouvelles, de nouveaux points de vue. Et, pour ce faire, il a paru utile d’adopter un nouveau titre, répondant à une formule renouvelée, celle de la présente Histoire du peuple arménien.

Il aurait été injuste de ne pas évoquer la forme précédente: l’on a tenu à conserver l’introduction que lui avait donnée le grand historien qu’était Philippe Wolff ; ce dernier avait retracé ce qu’a été l’historiographie du peuple arménien, une historiographie exceptionnellement riche, qui s ’étend sur deux millénaires en s’enrichissant d’âge en âge, car l’Arménie a produit des historiens de grande valeur dont le témoignage, même si il est parfois contradictoire, reste fondamental. Cependant, ce n’est pas le même ouvrage qui est présenté au public. Bien sûr, la version originelle a bénéficié d’une mise à jour systématique de la bibliographie, mais, surtout, le texte même de sept des treize premiers chapitres a été remanié et enrichi, soit par les mêmes auteurs soit par d’autres auteurs qui ont rejoint les premiers : cela concerne les chapitres relatifs à la langue arménienne (I), à l’Arménie préchrétienne (III), aux débuts de l ’Arménie chrétienne (IV), aux Arméniens dans l’Empire byzantin (VII), à l’Arménie à l’époque des croisades (VIII), à la Renaissance arménienne (XI), au génocide des Arméniens (XIII). Un chapitre nouveau (XIV) a été spécifiquement consacré à la Première République d’Arménie (1918-1921).

La période la plus récente - de 1982 à 2007 - a été largement traitée, des changements décisifs étant intervenus dans ce quart de siècle. Et, en premier lieu, la résurrection de cette république d’Arménie qui avait vu le jour, au lendemain d’une guerre marquée, pour le peuple arménien, par d’indicibles épreuves, dans des circonstances si difficiles qu’elle n’avait pu échapper à son incorporation dans l’ensemble soviétique. Comme le disaient le pape Jean-Paul II, venu en Arménie à l’occasion du 1 700e anniversaire de la christianisation officielle du pays, et le catholicos Karékin II dans une déclaration commune lors d’une cérémonie à la cathédrale d’Édjmiatzin le 27 septembre 2001: «L’extermination d’un million et demi de chrétiens arméniens, que l’on considère généralement comme le premier génocide du XXe siècle, et l’anéantissement ultérieur de milliers de personnes sous le régime totalitaire sont des tragédies toujours vives dans le souvenir de la génération actuelle.» Mais la récente résurrection de la République arménienne indépendante s’est accompagnée de profondes transformations, de renouveaux et d’adaptations à des situations nouvelles, face à des problèmes qui ne sont pas tous encore résolus.

Dernier apport du présent ouvrage: le lecteur pourra suivre Y Histoire du peuple arménien pour ainsi dire sur le terrain et presque siècle par siècle, puisque le laboratoire de géographie historique de l’université d’État de Yérévan l’a dotée de vingt-quatre cartes, constituant un mini-atlas de l’Arménie.

Le coeur du peuple arménien bat dans ce pays où se prolonge et se perpétue la longue tradition qui remonte dix siècles avant notre ère, lorsque ce peuple de langue indo-européenne, cousin des Phrygiens, était venu se substituer à l’empire d’Ourartou qui avait tenu tête aux Assyriens, pour se maintenir à travers des affrontements avec la Perse, Rome, Byzance, les Mongols, les Séfévides et les Ottomans. Mais une Diaspora arménienne a existé très tôt : des Arméniens vont chercher fortune et réalisent d’étonnantes carrières à Byzance et dans l’Égypte des Fatimides, nouent d’étroits contacts avec les croisés à la faveur de leur établissement dans cette Cilicie qui devient une Petite-Arménie. Les noblesses sont étroitement alliées et la papauté s’efforce d’assurer la survie du petit royaume, en même temps qu’elle cherche une solution aux problèmes ecclésiastiques. Ce sont avant tout les qualités militaires des chefs et des guerriers arméniens du Moyen Âge qui avaient fait rechercher leur concours tant par les empereurs de Byzance que par les souverains musulmans; mais, dès le xme siècle, c’est comme marchands que nous les voyons se répandre dans l’Empire mongol et atteindre la Chine, en profitant de la «paix mongole». Ils ne disparaîtront pas de cet horizon. Quand Daniel de Foe veut ramener son Robinson à travers la Mongolie et la Sibérie, en 1706, c’est en l’associant à des marchands arméniens qui apportent des soieries de Pékin à Moscou. Et, en 1678, Antoine Galland, le traducteur des Mille et Une Nuits, mentionne la colonie arménienne établie à Smyme, mais insiste sur l’arrivée régulière d’un grand nombre d’Arméniens étrangers à cette ville, avec les caravanes qui viennent de Perse, chargées «des soieries qui font le commerce le plus considérable de cette échelle»; et il note que certains d’entre eux nolisent pour leur propre compte des navires pour porter leurs marchandises en France et en Italie. Le marchand arménien est donc une figure familière du grand commerce, et l’on sait, après les travaux de Fernand Braudel sur la «civilisation matérielle», comment les Arméniens ont tenu une place essentielle dans la vie économique de l’Inde, de l’Iran séfévide, de l’Empire ottoman.

Ceci à la faveur d’une aptitude à l’enracinement qui s’est manifestée de très bonne heure et a amené la fixation de tant d ’Arméniens dans les pays les plus variés dès les temps mongols, qui les ont amenés, entre autres, vers les rives de la mer Noire et jusqu’en Pologne, les amenant à fonder des colonies souvent prospères. Partout, ils apportent leur contribution à la vie de leurs nouvelles patries.

Et c’est ce qui donne tout son intérêt aux études consacrées dans ce volume à la Diaspora arménienne, qui apparaît comme un phénomène historique majeur. Elle a contribué à la prise de conscience de l’identité nationale arménienne : que l’on pense à l’établissement de la congrégation mekhit'aris à Venise au début du XVIIIe siècle (deux siècles après la parution, dans la cité des Doges, du premier livre imprimé arménien) et à son apport pour la vie culturelle arménienne, par le biais notamment de l’imprimerie. Cette Diaspora a apporté aux pays d’accueil de grandes figures, des hommes politiques parfois d’envergure, des artistes, des savants, à côté de participants plus modestes à la vie de chaque contrée.

Et, puisque nous évoquions «l’année de l’Arménie en France», nous ne saurions passer sous silence le dernier chapitre de cette grande fresque, qui traite de l’ensemble des relations entre les Arméniens et la France, depuis le temps où des religieux venus d’Arménie se sont fixés sur le sol français - et c’était avant les croisades - jusqu’au début du XXe siècle, en faisant place aux études arméniennes menées en France, pays pionnier en la matière. L’étroitesse de ces liens arméno-français justifie bien l’appellation d’«Arménie, mon amie» qui a été adoptée pour définir cette année de mémoire.

Jean Richard
Membre de l ’Institut




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