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Questions sur le Moyen – Orient le Kurdistan


Auteur :
Éditeur : Prospective 21 Date & Lieu : 1992, Strasbourg
Préface : Pages : 160
Traduction : ISBN : 2-905871-13-X
Langue : FrançaisFormat : 160x220 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Mey. Que. N°2371Thème : Politique

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Questions sur le Moyen – Orient le Kurdistan

Questions sur le Moyen – Orient Le Kurdistan

Michelle Meyer

Prospective 21

"C'est pour permettre à chacun d'y voir plus clair dans cette politique Nord-Sud où le Moyen-Orient est devenu le haut lieu des stratégies que j'écris ce livre. Et pour mieux cerner ce type de civilisation et ces Kurdes qui, hier, nous étaient inconnus, j'ai choisi la formule de l'entretien où les protagonistes s'expliquent, disent leurs espoirs, disent leur culture, disent leur attachement à la mère patrie, disent leur détermination dans la lutte pour vivre libres..."

Michelle Meyer, professeur honoraire de lettres et d'histoire, lauréate de l'Académie Française, fut correspondante de presse au journal "L'Alsace" pendant plusieurs années. Elle préside l'association "Les Amis du Peuple Kurde" à Strasbourg. Dans ces "Questions sur le Moyen-Orient", l'auteur analyse les conséquences actuelles du Traité de Lausanne en 1923 et ouvre le grand débat sur le droit à l'autodétermination du Peuple Kurde, le seul peuple de 30 millions d'habitants qui ne dispose pas de la reconnaissance de son identité. Une véritable Guerre de Libération existe sur le terrain et la tranquillité dans cet espace géopolitique dépend pour une large part de la prise en compte sur le plan international de la volonté exprimée par cette population.



AVEC LA GUERRE DU GOLFE, LA REALITE KURDE


Alors que le bloc soviétique se fissurait et finissait par se disloquer, qu'en Occident les hommes politiques et les grands reporters se bousculaient sur l'écran télévisé pour hurler "le communisme est mort, vive le libéralisme démocratique et l'économie de marché!", quelques observateurs avisés objectaient que le futur immédiat était les relations Nord-Sud comme si la grande fracture à l'Est était pour eux la résultante sans surprise d'un monolithisme d'Etat où une bureaucratie pyramidale reposait sur du sable mouvant: un peuple las de devoir se taire jusqu'à l'avènement reporté aux calendes grecques du communisme à visage humain.

Ce rappel explicite pour ne pas éluder la question Nord-Sud paraissait quelque peu saugrenu en ce sens que, pour le quidam bien ordinaire, le Sud, c'est la misère, les crève-la-faim, la sécheresse, les dictatures avec des chefs d'opérette sauf qu'ils jouent les grands vizirs comme dans une pièce racinienne où la mort est au rendez-vous. Tous ces clichés sont dans l'œil du téléspectateur habitué à la manne informative du petit écran.

Et pendant qu'il y a tant de remue-ménage à l'Est européen, une guerre au Sud se prépare. Saddam Hussein compte payer ses dettes de huit ans de guerre avec l'Iran en confisquant à son profit le petit Emirat koweïtien de 400.000 âmes, Etat enviable avec tant de capitaux placés à l'étranger. Mais les Alliés occidentaux qui, hier, encourageaient Saddam Hussein à étrangler dans l'œuf les révolutionnaires iraniens pour ne laisser en place que l'intégrisme conservateur musulman, ne souhaitent pas aujourd'hui que l'Irak prenne de l'ampleur et joue en Orient le rôle du super gendarme. La grenouille doit coasser dans son bocal pour faire la bête mais ne doit pas mugir comme un bœuf et fouler du pied l'ordre établi.

La France toujours bravache fourbit ses armes en bonne élève du grand frère yankee pendant que les Français dévalisent les magasins. Mieux vaut prévoir que de se laisser prendre au dépourvu d'autant que Saddam disposerait de missiles à têtes chercheuses capables de venir vous botter le derrière jusqu'à Grenoble ! L'Etat français et ses armuriers ont tant vendu d'armes que l'ogre irakien doit en avoir des stocks de toutes sortes.

Le géant de l'Orient est à genoux en moins de deux mois mais il n'a pas besoin de battre sa coulpe publiquement. Mieux ! les Alliés lui laissent de quoi donner une trempe à des Kurdes qui ont cru que l'heure a sonné pour dire qu'ils sont libres et capables de se diriger.

Et c'est ainsi que le grand public découvre un peuple en loques qui fuit dans les montagnes. Ce public est habitué à ouvrir son escarcelle pour toutes les nobles causes lorsque son Ministre à l'aide humanitaire lui enjoint de pratiquer la charité pour réparer les iniquités.

Et pourtant que d’inconnues ! La lucarne télévisée avait bien laissé entrevoir un problème lorsqu'il y eut des Kurdes gazés à Halabja mais tant que les morts ne provoquent pas l'indignation officielle, ils sont bien vite oubliés. Avec la Guerre du Golfe, c'est la grande déchirure ; bien que le rideau soit tiré, ses pans jettent encore de grandes ombres pour maintenir dans le secret des alcôves diplomatiques toute la réalité sur ces Kurdes et leur rébellion lesquels mettent en haleine, chaque jour, toutes les chancelleries.

C'est pour permettre à chacun d'y voir plus clair dans cette politique Nord-Sud où le Moyen-Orient est devenu le haut lieu des stratégies que j'écris ce livre. Et pour mieux cerner ce type de civilisation et ces Kurdes qui, hier, nous étaient étrangers, j'ai choisi la formule de l'entretien où les protagonistes s'expliquent, disent leurs espoirs, disent leur culture, disent leur attachement à la mère patrie, disent leur détermination dans la lutte pour vivre libres.



Quelques points d'histoire

C'est donc la Guerre du Golfe qui a révélé au grand public les problèmes de la population kurde qui, depuis des décennies, est sous la tutelle de quatre Etats du Moyen-Orient. Le gazage de la population d'Halabja au Kurdistan irakien par les avions de Saddam Hussein en 1988 ou l'assassinat de Vedat Aydin, militant kurde de l'association des Droits de l'Homme et président du H.E.P (Parti du Travail du Peuple) de la section locale de Diyarbakir, capitale du Kurdistan de Turquie le 5 juillet 1991 ou bien encore l'assassinat de quatre membres du P.D.K.I (Parti Démocratique du Kurdistan Iranien) en septembre 1992 perpétuent le calvaire que le Peuple Kurde endure depuis le Traité de Lausanne en 1923.

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