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Examens des politiques nationales d’éducation : Turquie


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 1989, Paris
Préface : Pages : 120
Traduction : ISBN : 92-64-23207-9
Langue : FrançaisFormat : 160x230mm
Code FIKP : Liv. Fre. Ocd. Tur. N° 1767Thème : Général

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Examens des politiques nationales d’éducation : Turquie


Examens des politiques nationales d’éducation : Turquie

OCDE

Compte d’auteur

La Turquie, qui a déployé par le passé un immense effort dans le domaine de l’éducation, vise aujourd’hui d’ambitieux objectifs pour son système éducatif dans sa stratégie d’ajustement économique et de développement national. Définir des programmes scolaires mieux adaptés aux réalités quotidiennes, accorder plus d’importance à l’enseignement et à la formation professionnels, développer les possibilités de stages pratiques, font partie de cette stratégie.



PREFACE

Pour cet examen des politiques nationales d’éducation en Turquie, les examinateurs ont été invités à étudier le système d’enseignement dans son ensemble, à l’exclusion de l’enseignement supérieur, mais y compris la formation des enseignants.

Les examinateurs commencent par mettre en lumière les aspects essentiels de la Turquie moderne qui retentissent sur l’organisation de l’enseignement et auxquels doit s’adapter le système. Il s’agit notamment de la situation géographique particulière de la Turquie, de son adhésion permanente aux idéaux et aux principes d’Atatürk, de l’expansion rapide de son économie assortie d’une forte dépendance à l’égard de l’agriculture, de son fort taux de natalité et de son urbanisation croissante.

A propos de l’enseignement élémentaire, ils notent avec approbation que les autorités sont décidées à garder les petites écoles, mais ils estiment que certains changements devraient intervenir afin que l’enseignement y soit plus efficace. Ils font aussi remarquer que l’enseignement dans toutes les écoles à tendance à être autoritaire et didactique, reflétant une centralisation excessive et des programmes trop chargés. Il serait donc utile de confier aux écoles certaines initiatives en matière d’élaboration de programmes, de choix de manuels scolaires et de matériels pédagogiques. L’un des secteurs confrontés à des problèmes particulièrement aigus est celui du premier cycle de l’enseignement secondaire, ce qui tient en particulier à la rapidité de son extension à la totalité de la tranche d’âge. Un programme scolaire conçu à l’origine pour une minorité qui se destinait aux études théoriques doit à présent être transformé pour répondre à des aptitudes et des intérêts divers. Les examinateurs approuvent les projets des autorités qui envisagent de développer l’éducation préscolaire malgré l’insuffisance grave des ressources, et les encouragent à intensifier leurs efforts pour répondre aux intérêts des catégories les plus défavorisées, notamment celle des enfants qui habitent les quartiers pauvres des petites et des grandes villes.

Au-delà de l’enseignement élémentaire, la Turquie a décidé de mettre au point un système diversifié, résolument orienté vers la formation professionnelle et technique. Prenant note de l’objectif des autorités qui souhaitent réduire considérablement la prédominance du programme théorique traditionnel, les examinateurs se demandent comment elles parviendront à attirer 60 pour cent de la tranche d’âge vers l’enseignement professionnel et technique. Quelles seront les mesures prises, demandent-ils, pour faire participer les employeurs et les syndicats à l’enseignement et à la formation ? Ils estiment qu’il est particulièrement important de développer et d’améliorer le système d’apprentissage. Autre domaine très important sur lequel ils attirent l’attention : l’enseignement des langues étrangères. La Turquie y attache une importance exceptionnelle mais manque d’enseignants qualifiés.

En ce qui concerne la formation des enseignants, le fait le plus frappant est le transfert récent de la responsabilité de cette formation aux universités. Les examinateurs ne sont pas en principe hostiles à ce transfert mais font remarquer qu’il pose des problèmes graves qui risquent de se perpétuer s’ils ne sont pas abordés immédiatement. Parmi ces problèmes, l’un des plus sérieux est le faible niveau d’instruction des candidats au corps enseignant. La qualité des enseignants en exercice inquiète aussi les autorités. Les examinateurs sont frappés par l’énorme effort entrepris pour assurer le perfectionnement de dizaines de milliers d’enseignants au moyen de cours dispensés par l’Université Ouverte, récemment créée, mais ils n’en estiment pas moins nécessaire de mettre au point un programme vraiment solide de formation permanente en cours de service. Par ailleurs, la grave pénurie de maîtres de l’enseignement professionnel et technique, tant dans les écoles que dans les entreprises, soulève une difficulté particulière.

Quant au fonctionnement du système éducatif dans son ensemble, les examinateurs définissent plusieurs impératifs prioritaires et proposent des moyens d’y répondre : une coordination plus étroite des politiques de l’enseignement avec les autres politiques nationales ; les dispositions à prendre pour que l’expansion quantitative ne se traduise pas par une baisse sensible de la qualité et par des déséquilibres entre régions ; la nécessité de décentraliser les responsabilités et les pouvoirs aux niveaux régional et local ; l’amélioration indispensable de la structure et de la compétence professionnelle du ministère de l’Education ; le renforcement nécessaire de la capacité de recherche et de développement, et la mise en œuvre de moyens efficaces pour suivre la bonne marche du système.

Le compte rendu de la réunion de synthèse, qui contient les réponses aux questions des examinateurs, fait l’objet de la deuxième partie de ce volume, suivi, en troisième partie, du rapport de base établi par les autorités turques.



Première partie
Rapport des examinateurs

Le contexte historique, social et économique

L’héritage d’Atatürk

Lorsqu’on entre dans une salle de classe d’une école turque, le regard est frappé par la présence de cinq objets symboliques exposés sur le mur au dos de l’enseignant : le drapeau de la Turquie ; un portrait d’Atatürk, fondateur et premier président de la République ; une des nombreuses déclarations d’Atatürk sur l’éducation, imprimée en gros caractères ; le texte de l’Istiklal Marsi, la « Marche de l’Indépendance », rappelant la libération du pays en 1923 ; enfin, et surtout, la carte de la Turquie.

La carte exerce une fascination grandissante sur le visiteur. Le plateau anatolien, dont la surface représente 97 pour cent du territoire turc, forme entre l’Est et l’Ouest un gigantesque pont qui traverse plus de mille cinq cents kilomètres pour relier l’Europe à l’Asie. A l’automne 1986, nous n’avons pu visiter qu’une petite partie de ce grand pays, dont la ligne côtière s’allonge sur plus de huit mille kilomètres et qui possède des frontières communes avec six pays : sur 212 km avec la Grèce, 269 avec la Bulgarie, 610 avec l’Union soviétique, 454 avec l’Iran, 331 avec l’Irak et 877 km avec la Syrie.

Sa situation géographique unique, au point de rencontre de l’Europe de l’Ouest, du bloc de l’Est, du monde Arabe et de la mer Méditerranée, contribue à l’intérêt politique de ce pays ainsi qu’à son importance économique croissante. Sur une surface de 774 815 kilomètres carrés, qui est égale à celle de la France et de la République fédérale d’Allemagne réunies, vit une population proche de 50 millions d’habitants (en 1985), qui augmente encore à un taux annuel d’environ 2.5 pour cent, le plus élevé parmi les pays de l’OCDE. C’est pourquoi, alors qu’il y avait 20 millions de Turcs en 1950, on prévoit une population voisine de 56 millions d’habitants pour l’année 1990. Plus d’un million d’enfants naissent chaque année, ce qui donne à la société turque un caractère de jeunesse en contraste avec la tendance au vieillissement démographique qu’on observe dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Cette société se caractérise également par son pluralisme culturel, élément auquel les pouvoirs publics se sont toujours montrés très attentifs.

Le gouvernement et l’administration du pays sont fortement centralisés. La Turquie se divise en 67 provinces, qui elles-mêmes se subdivisent en circonscriptions administratives. Les gouverneurs des provinces sont nommés par le gouvernement central et les directions …




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