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Iran: plaidoirie pour les droits de l'homme


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Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 1982, Paris
Préface : Pages : 200
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 170x250 mm
Code FIKP : Liv. Gen. Mou. Ira. N° 770Thème : Général

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Iran: plaidoirie pour les droits de l'homme

Iran: plaidoirie pour les droits de l'homme

Mouvement de la Résistance Iranienne

Compte d’auteur

Pour imposer son autorité, le régime islamique a procédé à l’instauration d’une atmosphère de terreur grâce à quoi il a pu étendre sa mainmise sur toute la société iranienne.
Les procès politiques et les exécutions massives visaient à réduire au néant les couches politiquement actives de la société. Les épurations massives qui ont eu lieu dans l’administration et le secteur public de l’économie iranienne avaient pour but l’assujettissement idéologique de l’appareil d’État. « L’islamisation » de cet appareil a privé, du jour au lendemain, des milliers d’iraniens de leur ressource et a brisé la résistance passive de l’administration. La répression des « trafiquants de stupéfiant » qui a frappé les couches les plus défavorisées de la société, a étouffé la contestation de ces couches auxquelles on ne pouvait imputer la collaboration avec l’ancien régime ou l’infidélité à l’Islam.
On constate qu’à chaque catégorie socio-professionnelle correspond un type de répression. Dans la partie qui suit, nous avons tenté de dresser un bilan statistique de « l’activité juridique » du régime islamique. Pour ce faire, nous avons consulté des journaux étrangers tels que Le Monde, Libération, Le Quotidien de Paris, et International Herald Tribune ; et les quotidiens officiels (pro-gouvernementaux) de Téhéran : Kayhan, Etélaat et Djomhouri-Eslami. Nous citons aussi ...



INTRODUCTION

Depuis l’avènement du régime islamique, il ne s’est pas passé un jour sans que les droits de l’homme ne soient bafoués en Iran. Le peuple iranien s’est soulevé contre le despotisme pour se retrouver finalement sous un régime politique qui ignore les droits de l’individu.
L’ampleur de cette violation est telle qu’il devient impossible de l’imputer à la corruption ou à la cruauté des dirigeants islamiques. C’est pourquoi tout partisan des droits de l’homme se doit de réfléchir sur la nature et les fondements du régime islamique.

Les militants de l’organisation de la jeunesse et des étudiants du Mouvement de la Résistance nationale iranienne ont voulu, pour leur part, préparer un rapport sur ce sujet.

La première partie présente un bilan statistique, des documents et des témoignages susceptibles de faire mieux comprendre les mécanismes de la « justice islamique ». Sachant que tout travail statistique précis est impossible à l’heure actuelle, l’accent est mis sur la violation des droits de l’homme dans les divers aspects de la vie sociale : des questions politiques aux relations affectives concernant les citoyens. Pour chaque fait ou témoignage, le rapport cite l’article ou les articles de la déclaration universelle des droits de l’homme transgressés.

Pourquoi cette transgression ? Cette question fait l’objet de la seconde partie du rapport qui propose une analyse comparative des fondements et de la légitimité des régimes démocratiques d’une part et des principes fondamentaux de la République islamique d’autre part.

C’est sur l’avenir de l’Iran que se clôt le rapport. L’analyse des tendances les plus importantes de l’opposition iranienne et la nature des régimes qu’elles préconisent, permet d’envisager ce qu’il adviendrait des droits de l’homme en Iran après la République islamique, dans chaque cas de figure ; l’orientation du soutien des démocrates du monde entier en sera, nous l’espérons, plus aisée et mieux éclairée.



Chapitre I

Pour imposer son autorité, le régime islamique a procédé à l’instauration d’une atmosphère de terreur grâce à quoi il a pu étendre sa mainmise sur toute la société iranienne.

Les procès politiques et les exécutions massives visaient à réduire au néant les couches politiquement actives de la société. Les épurations massives qui ont eu lieu dans l’administration et le secteur public de l’économie iranienne avaient pour but l’assujettissement idéologique de l’appareil d’État. « L’islamisation » de cet appareil a privé, du jour au lendemain, des milliers d’iraniens de leur ressource et a brisé la résistance passive de l’administration. La répression des « trafiquants de stupéfiant » qui a frappé les couches les plus défavorisées de la société, a étouffé la contestation de ces couches auxquelles on ne pouvait imputer la collaboration avec l’ancien régime ou l’infidélité à l’Islam.

On constate qu’à chaque catégorie socio-professionnelle correspond un type de répression. Dans la partie qui suit, nous avons tenté de dresser un bilan statistique de « l’activité juridique » du régime islamique. Pour ce faire, nous avons consulté des journaux étrangers tels que Le Monde, Libération, Le Quotidien de Paris, et International Herald Tribune ; et les quotidiens officiels (pro-gouvernementaux) de Téhéran : Kayhan, Etélaat et Djomhouri-Eslami. Nous citons aussi Amnesty International. Pour des raisons de sécurité, nous avons volontairement omis d’inclure dans ce bilan les noms des victimes actuellement en détention.

Il faut noter que les quotidiens iraniens ne nous sont pas parvenus régulièrement et que les journaux étrangers ne rendent pas compte des exécutions de manière systématique. En outre, depuis plusieurs mois, les autorités du régime islamique n’annoncent plus les exécutions et ne rendent plus les corps ; ils procèdent eux-mêmes aux enterrements, et les parents sont prévenus ultérieurement. Dès lors il est évident que ce bilan ne sera pas complet. Néanmoins il peut faire entrevoir l’ampleur de la répression.

Les victimes de la répression sont successivement :
Les responsables de l’Ancien régime, reconnus coupables de corruption, de meurtre, de collaboration avec l’« impérialisme » et le « sionismee » : ils ont été déclarés « corrupteurs sur terre » et en « guerre contre Dieu ».

Les autonomistes kurdes (Parti Démocrate du Kurdistan et le Parti Komeleh) reconnus coupables d’avoir été en « guerre contre la République islamique » et donc en « guerre contre Dieu ».

Les militants du FORGHAN, organisation chiite anti-cléricale : reconnus coupables de « terrorisme ».

Les autonomistes du Khouzistan : reconnus coupables de « terrorisme ».
Les militants du Parti de la République du Peuple Musulman, proche de l’Ayatollah Chariat-Madari, reconnus coupables d’ « insurrection armée contre la République islamique » et déclarés « corrupteurs sur terre ». Les militants de l’organisation politico-militaire NEGHAB, proche de Bakhtiar, reconnus coupables de « tentative de renversement du régime islamique » et déclarés « corrupteurs sur terre ».

Les militants de l’Organisation des Moudjahédines du Peuple d’Iran (O.M.P.I.) reconnus coupables d’« insurrection armée contre la République islamique ».

Les militants de l’Organisation des Fédaïnes du Peuple d’Iran (O.F.P.I., marxiste-léniniste) branche minoritaire, reconnus coupables d’« insurrection armée contre le régime islamique ».
Les militants de l’organisation marxiste-léniniste stalinienne Peykar, reconnus coupables d’« insurrection armée contre le régime islamique ».

Les militants du parti social-démocrate IRAN, reconnus coupables d’« opposition au régime islamique » et déclarés « corrupteurs sur terre ».

Les militants du Mouvement de la Résistance Nationale Iranienne (démocrate) proche de Bakhtiar, reconnus coupables d’« avoir comploté contre la République islamique ».
Pour les victimes citées ci-dessus, nous signalerons seulement leur appartenance politique ; pour les autres, plus de précisions seront fournies dans les tableaux.

Le lecteur doit savoir qu’un grand nombre de victimes n’a pas été recensé dans notre bilan, il s’agit de tous ceux qui sont assassinés dans les manifestations et à propos de qui l’Ayatollah Moussavi-Ardébili, ministre de la justice a dit :
« Nous ferons justice aux opposants et aux manifestants.
Nous les tuerons sans pitié » (18/09/1981).

Ces victimes ont été assassinées selon les ordres de l’Ayatollah Mohamadi-Guilani, grand juge islamique :
« Tout soin aux manifestants blessés est interdit.
Ils doivent être exécutés sur place. »

Il ne faut pas oublier les victimes faites parmi les populations du Kurdistan iranien, dont les villages furent bombardés par le régime islamique.

…..




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