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L’orient Syrien : Proto-Histoire Chrétienne du Hakkari Turc


Auteur :
Éditeur : L’orient Syrien Date & Lieu : 1964, Vernon - France
Préface : Pages : 30
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 135x215 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Fie. Pro. N° 1090Thème : Religion

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L’orient Syrien : Proto-Histoire Chrétienne du Hakkari Turc

Proto-Histoire Chrétienne du Hakkari Turc

J.M. Fiey

L’orient Syrien

Avant que la première guerre mondiale et ses conséquences tragiques ne soient venues brutalement modifier la carte des chrétientés du Moyen-Orient, il y avait dans la région montagneuse du Hakkâri, aujourd’hui au sud-est de la Turquie sur les confins de l’Iran et de l’Iraq1, un groupe nestorien compact que l’on est convenu d’appeler les « Assyriens ».
Leurs tribus quasi autonomes2 s’étalaient à l’ouest et surtout à l’est du Grand Zâb, en gros de Djûlâmerk, (aujourd’hui Hakkâri) au nord, au Berwâri de ‘Amâdîa au sud. Elles étaient réparties en deux classes, les hommes libres, ou Ashirétté, et les vassaux, ou Rahatté. Les premiers formaient cinq grands clans : Tiyâri, le plus grand, comptait environ la moitié de la nation ; il avait son centre à Tshamba d’mâlek sur le Grand Zâb et possédait le plus célèbre sanctuaire, celui de Mâr Sâwa. Puis venaient, du nord au sud, la petite tribu de Dez qui assurait la défense du patriarche, la grande tribu de Djîlû dont le centre était Mâta (le village) d'Mâr Zéy'a, où se trouvait l’église de ce saint et la résidence de l’évêque, Baz dont le chef-lieu était Mâta d'Baz, et Tkhûma dont le bourg principal était- Tkhûma Gawâya. De ces clans dépendaient les vassaux des districts ...



PROTO-HISTOIRE CHRÉTIENNE DU HAKKARI TURC

Avant que la première guerre mondiale et ses conséquences tragiques ne soient venues brutalement modifier la carte des chrétientés du Moyen-Orient, il y avait dans la région montagneuse du Hakkâri, aujourd’hui au sud-est de la Turquie sur les confins de l’Iran et de l’Iraq1, un groupe nestorien compact que l’on est convenu d’appeler les « Assyriens ».

Leurs tribus quasi autonomes2 s’étalaient à l’ouest et surtout à l’est du Grand Zâb, en gros de Djûlâmerk, (aujourd’hui Hakkâri) au nord, au Berwâri de ‘Amâdîa au sud. Elles étaient réparties en deux classes, les hommes libres, ou Ashirétté, et les vassaux, ou Rahatté. Les premiers formaient cinq grands clans : Tiyâri, le plus grand, comptait environ la moitié de la nation ; il avait son centre à Tshamba d’mâlek sur le Grand Zâb et possédait le plus célèbre sanctuaire, celui de Mâr Sâwa. Puis venaient, du nord au sud, la petite tribu de Dez qui assurait la défense du patriarche, la grande tribu de Djîlû dont le centre était Mâta (le village) d'Mâr Zéy'a, où se trouvait l’église de ce saint et la résidence de l’évêque, Baz dont le chef-lieu était Mâta d'Baz, et Tkhûma dont le bourg principal était- Tkhûma Gawâya. De ces clans dépendaient les vassaux des districts de Tâl (Tkhûma), Walto (Haut Tiyâri), Ashîtâ (Bas Tiyâri) et Eshtâzîn ou Petit Djîlû.
Une opinion a prévalu parmi les auteurs qui ont étudié ces tribus, surtout parmi les missionnaires anglicans qui ont vécu au milieu d’elles. D’après le plus représentatif d’entre eux, le Rev. George Percy Badger, auteur du très documenté The N esterions and Thevr Rituals3, l’arrivée des colonies nestoriennes en Kurdistan est à retarder jusqu’aux invasions mongoles et plus probablement jusqu’au XIVe siècle, au temps de Tamerlan, « et je suis très enclin à penser, dit l’auteur, qu’avant cette période il n’y avait pas de chrétiens qui habitassent cette région. En eut-il été autrement que nous trouverions certainement leur mention dans les histoires plus anciennes de cette secte ; or, parmi les nombreux catalogues d’évêchés nestoriens qui nous sont parvenus, aucun des noms qui sont mentionnés ne correspond aux évêchés existant actuellement au Kurdistan proprement dit. De plus, il n’y a dans les montagnes aucun monument architectural ou autre qui témoigne en faveur d’une plus grande ancienneté de résidence que celle qui leur est généralement assignée ».

Si une telle théorie était exacte, l’évangélisation de cette partie de la zone montagneuse, que l’on suppose avoir été jusque là « de population clairsemée », serait très tardive. Dans ce district la limite nord de l’expansion de l’Eglise nestorienne serait à reporter, jusqu’au XIVe siècle, à peu près là où se trouve aujourd’hui la frontière d’Iraq.

La seule objection à laquelle ait pensé le Rev. Badger est qu’aucun document n’a conservé le souvenir d’une telle migration en masse. Il en dispose allègrement en invoquant la décadence de la littérature nestorienne à cette époque.

A l’appui de cette thèse on peut relever que nombre de familles assyriennes ont gardé (ou reconstitué ?) le souvenir des pérégrinations de leurs ancêtres : feu Mâlek Tshikko Guîyo a laissé la liste des déplacements de sa famille depuis son départ d’Erbil en 1310 jusqu’à son arrivée à B. Margo au Tiyâri vers 1765 ; la famille de Qâsha Dâniel de Baz viendrait également d’Erbil ; les Quallaita tireraient leur nom de la citadelle de cette ville.
…..

1. Cf. EJ. t. II (1927) p. 240-241.

2. II y avait également des chrétiens dans la région plus au nord, en gros jusqu’à Bash Qala, et plus à l’est et à l’ouest Cette étude concerne surtout le groupe qui va être défini.

3. T. I, Londres 1852, p. 257.




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