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La Syrie du nord à l'époque des croisades


Auteur :
Éditeur : Paul Geuthner Date & Lieu : 1940-01-01, Paris
Préface : Pages : 768
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 145x230 mm
Code FIKP : Liv. Fr. Gen. 8247-8250Thème : Histoire

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La Syrie du nord à l'époque des croisades

La Syrie du nord
à l'époque des croisades et la Principauté Franque d'Antioche


Sauf pour la numismatique et l'épigraphie, on a divisé ci-dessous l'exposé des sources par langues : latines (et. françaises, allemandes, italiennes), arabes (et persanes, hébraïques, turques), grecques, syriaques, et arméniennes (et géorgiennes): Mais l'exposé a été conçu différemment selon les cas. Pour les sources de langues occidentales, certains auteurs étaient déjà bien étudiés, sur d'autres il restait des remarques importantes à faire : il a paru qu'un résumé des résultats acquis "suffisait dans le premier cas, qu'un traitement plus long convenait dans le second ; d'où la disproportion qu'on remarquera entre Guillaume de Tyr, brièvement traité, par exemple, et ses continuateurs, ou tels autres chroniqueurs, objets de développements plus longs. Pour les sources arabes, presque rien n'était fait. L'insuffisance des publications, parmi lesquelles les compilations tiennent plus de place tue les ouvrages originaux, la dispersion des manuscrits, le petit nombre des orientalistes historiens ont retardé la confrontation et la critique des textes. M'étant astreint à les tenter à la suite de recherches dans la plupart des grandes bibliothèques, je présente ci-après un tableau d'ensemble de l'historiographie arabe relative à .la Syrie des XIIe - XIIIe siècles, sans avoir tenu compte dès frontières géographiques précises de ce travail. Quant aux sources grecques, syriaques, arméniennes, moins nombreuses et presque toutes publiées, traduites et étudiées, mon ignorance du syriaque et ma mauvaise connaissance de l'arménien m'ont obligé à peu ajouter à ce qu'on en savait déjà.

Nous n'avons guère ici à nous occuper que des sources littéraires et diplomatiques. Il n'existe pas d'épigraphie latine dans le domaine qui nous occupe. On a un plus grand nombre d'inscription …


PRÉFACE

S'il est une histoire qui paraît connue et épuisée, c'est bien celle des croisades, qui n'a cessé depuis sept siècles d'exercer la veine des érudits et des romanciers. Peut-être toutefois le spécialiste ne considèrera-t-il pas comme un paradoxe d'ouvrir ce travail en disant qu'une telle gloire n'a pas toujours produit le climat le plus propice à la recherche scientifique, et que sur bien des points l'histoire des croisades reste à faire. L'Europe ne s'est longtemps attachée qu'aux croisades, non aux états fondés par elles sur le sol ; lorsqu'elle a pris en considération les « Francs ». de Syrie elle s'est préoccupée avant tout du royaume de Jérusalem, comme si l'histoire d'Antioche, de Tripoli, d'Edesse, en était une simple annexe ; elle les a insuffisamment -rattachés à leurs cousins d'Occident ; elle, a étudié leurs relations avec leur milieu oriental presque exclusivement du point de tille, politique et là même très imparfaitement, parce que les sources arabes de cette histoire sont restées jusqu'à ce jour dans une large mesure inutilisées. Le présent travail est un effort pour combler en partie ces lacunes.

Géographiquement, il a pour centre la Syrie du nord et ses confins septentrionaux et orientaux. Il y a là un ensemble de régions qui n'ont jamais reçu d'appellation commune, mais n'en possèdent pas moins depuis toujours une indéniable individualité comme carrefour de l'Anatolie, de la Syrie et de la Mésopotamie., par où elles s'opposent à la Syrie méridionale, toujours attirée vers l'Egypte. Pendant la période des -croisades, cette opposition est accusée parce que la Syrie méridionale est un pays musulman, tandis que la Syrie du nord est de population en grande partie chrétienne, hier relevant de l'empire byzantin ; les croisés accentuent la différenciation, puisque, abstraction faite des deux états secondaires de Tripoli et d’Edesse, ceux qui s'établissent dans le royaume de Jérusalem sont des « Lorrains » et des Français, ceux d'Antioche des Normands de l'Italie du sud. La principauté d'Antioche fera l'objet principal de notre étude, mais il est impossible de la séparer des pays qui l'environnent et particulièrement du comté d'Edesse.

Le contenu de notre ouvrage a été déterminé par des circonstances indépendantes des nécessités du sujet. Les préoccupations centrales en sont l'adaptation des Francs aux conditions « coloniales » de leur vie nouvelle et les contacts mutuels des peuples que leur conquête a. appelés à vivre ensemble. Mais il n'était pas possible de ne pas établir d'abord avec précision le cadre politique au travers duquel les faits sociaux nous apparaissent. On aurait voulu pouvoir à cet égard se borner à situer l'histoire franque dans l'histoire orientale sans entrer dans les détails de cette dernière ; l'absence d'exposé auquel renvoyer le lecteur nous a paru rendre utiles des développements qu'on jugera sans nul doute fastidieux. Quant aux divers aspects de la vie sociale du Proche-Orient, il dit fallu allonger considérablement la liste de nos sources et la durée de nos recherches si nous avions prétendu en donner dès cet ouvrage un exposé général approfondi ; nous ne nous dissimulons pas les graves lacunes qui résultent de cette carence pour la compréhension même de la société franco-syrienne.

Nous avons consacré aux sources, principalement arabes, un exposé général critique plus étendu que ne l'exigeait notre sujet ; une telle étude, base indispensable à tout travail historique sérieux, n'a que trop longtemps été omise, et notre ambition est qu'elle puisse servir à orienter d'une façon nouvelle les recherches d'histoire du Proche-Orient. Nous avons cru aussi devoir introduire un copieux exposé de topographie historique, moins neuf assurément, mais faute duquel l'historien  serait exposé à commettre quelques contresens. Les auteurs qui ont étudié les croisades n'ont pas toujours été suffisamment détachés de leurs opinions politiques ou religieuses ; nous ne pouvons éviter l'emploi de termes contemporains comme « colonisation », par exemple ; nous serions désolés qu'ils pussent servir à étayer des arguments, quels qu'ils soient, de politique contemporaine, française ou syrienne.

Ce travail a été fait sous la direction historique de MM. Ch. Diehl et L. Halphen ; il eût été irréalisable sans l'enseignement arabe de M. Gaudefroy-Demombynes. Je ne saurais trop les remercier de l'accueil excellent et des conseils précieux que j'ai toujours trouvés auprès d'eux. Je m'excuse auprès des autres personnes auxquelles je dois de lu reconnaissance de n'en pouvoir donner ici la liste, qui serait trop longue ; je les prie de croire .que je n'en oublie aucune.

Mon travail a bénéficié d'un séjour de trois ans à la Fondation Thiers, coupé de voyages dans les bibliothèques de Londres, Oxford, Leyde, Vienne, Rome, Venise, etc. et d'un séjour d'un an en Turquie, grâce à la Caisse des Sciences, à l'Institut Français d'Istanbul dirigé par M. Gabriel, et aux autorités turques.

L'édition de cet ouvrage n'a été possible que grâce aux bons offices de MM. Dussaud et Seyrig, de M. Geuthner, et à la subvention dont l'a honoré l'Institut (1).

Paris, le 27 septembre 1938.

(1) On a cherché à adopter un système de transcription combinant les avantages d'être le moins déroutant possible pour le lecteur français et de rendre toutefois par des signes distincts les lettres distinctes des divers alphabets originels (en particulier arabe et arménien). Il n'a été fait qu'une exception pour le « gh » qui, suivant l'exemple des arabes, a été considéré comme pouvant rendre à la fois le gh et le lw arméniens. On n'a pas distingué du i normal le i sourd turc qui n'est distingué que par l'alphabet moderne.




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