Kemal Atatürk
Alexandre Jevakhoff
Tallandier
Au moment du 50e anniversaire de sa mort, la résurgence de l’intégrisme islamique, la persistance des problèmes kurdes, la volonté farouche de la Turquie d’entrer dans la C.E.E., donnent à Mustapha Kemal toute sa force d’actualité.
Le vainqueur des Dardanelles en 1915, l’homme de l’indépendance face aux puissances alliées, le révolutionnaire qui dépose le dernier Sultan de l’Empire et fonde la République, le père des Turcs enfin qui redoute par dessus tout la solitude du pouvoir, l’homme est aussi divers que ses noms : Mustapha Kemal, Kemal Atatürk, Atatürk.
Il fallait beaucoup d’intelligence et de finesse pour retracer l’histoire d’un tel personnage, souvent complexe et parfois contradictoire: Kemal le viveur et le travailleur acharné, le charmeur et le bluffeur, l’autocrate à la recherche d’une impossible démocratie.
Pari tenu. L’histoire de Kemal est ici celle d’une fascinante marche au pouvoir. C’est la guerre qui a fait Kémal, c’est elle qui libère en lui l’ambition et l’audace, dans les pires circonstances.
Du fez au panama, des arabesques du Coran aux 26 lettres de l’alphabet, de la charrue au chemin de fer, cette audace passe par les chemins de l’Occident.
Derrière le mythe du père fondateur, l’homme devient étonnamment vivant. Aujourd’hui comme hier, il reste au centre des aspirations, des contradictions et des déchirements du monde musulman, de la Tunisie à l’Iran.
Né en 1952, Alexandre Jevakhoff, ancien élève d’H.E.C. et de l’E.N.A., collabore aux Cahiers d’Études sur la Méditerranée Orientale et du monde turco-iranien. Il est l’auteur de nombreux articles sur la Turquie contemporaine. Cinq années de recherches lui ont permis de découvrir de nombreuses sources inédites, notamment diplomatiques, et de recueillir sur place le témoignage des derniers collaborateurs de Kemal.
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