VersionsÇiyayê Kurmênc û Têvgêra Murûdan [Kurdî, Stockholm, 1993]
Le Kurd dagh et Le mouvement Mouroud [Français, Paris, 1940]
Le Kurd dagh et Le mouvement Mouroud
Roger Lescot
Compte d’auteur
Orientaliste et diplomate français Roger Lescot a étudié la littérature persane moderne et la littérature orale kurde dont il a traduit de nombreuses œuvres.
« Lescot s’intéresse aux écrits de cet ami persan [Sadegh Hedayat], il propose de traduire La chouette aveugle, lui fait connaître Gérard de Nerval dont Hedayat ne connaissait que sa traduction de Faust de Goethe. Ils passent des joyeuses soirées à boire et à fumer en compagnie des jeunes dames de Téhéran que Édouard Seanger, un fameux couche-tard, évoquera dans ses lettres à Lescot quand celui-ci serait reparti à Paris.
Lescot a des ambitions poétiques, mais c’est la guerre. Il se trouve à Damas, à Beyrouth. Il est polyglotte et fréquente, entre autres, la colonie des iraniens exilés, il leur parle du génial Sadegh Hedayat méconnu dans son propre pays tout en travaillant sur la version française de La chouette aveugle et quelques autres nouvelles de cet ami. »
(extrait d'un article de M.F.Farzaneh, le site de José Corti, 30 juillet 2003)
INTRODUCTION
La chaîne du Kurd Dagh, qui se rattache au système du Taurus, est orientée du NE au SE ; elle est limitée, au S, par la vallée de l'Afrine. Seule son extrémité méridionale est située en territoire syrien.
Le Kurd Dagh syrien, ou Djebel el Akrad, est compris entre la vallée du Kara Sou, à l'O ; la plaine d'Azaz, à l’E ; l'Afrine, au S. ; et la frontière qui suit, au N., une ligne allant de Meydan Ekbès à Kilis. Il comporte une série de plissements parallèles, d'altitude moyenne (700 à 1200 m.), qui délimitent des vallées profondes et étroites, axées de SO en HE, et entre lesquelles il est assez difficile de communiquer. Seule la trouée Radjou Afrine, qui traverse le massif de l'Ouest à l'Est, offre une voie d'accès commode ; elle est suivie par la ligne du chemin de fer.
Proche de la mer et bien arrosé, le Kurd Dagh possède de nombreux petits coure d'eau torrentiels ; le plus important est celui de l'Afrine. La flore du Djebel est celle des pays méditerrtonéens : un maquis assez touffu couvre les montagnes ; les vallées, chaudes et bien abritées, conviennent à la culture des céréales, des légumes et des arbres fruitiers.
Le climat est très salubre ; il se caractérise par des étés chauds et des hivers qui comportent d'abondantes chutes de pluie et de neige.
Les ressources du Kurd dagh
Les principales ressources agricoles du Kurd Dagh sont, dans les vallées, le blé, l'orge, les lentilles, et jusqu'à ces dernières années , le tabac, dont la Régie a récemment réglementé la culture. Sur le versant des collines, les habitants plantent des arbres fruitiers : ( oliviers (I), grenadiers, pommiers, etc.), et de la vigne (2). L'exploitation de la forêt, aujourd'hui sévèrement surveillée, permettait autrefois de produire de grandes quantités de charbon de bois, que l'on exportait à Alep. L'élevage a également une importance considérable, en Particulier dans la portion NO de la Montagne, qui ne se prête guère a l'agriculture. Le cheptel est composé surtout de chèvres et de moutons, les bovine étant moins nombreux.
L'artisanat local est pour ainsi dire inexistant. Toutefois, les femmes tissent, en hiver, d'assez beaux kilims aux couleurs vives» qui sont généralement utilisés sur place.
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(I) - Entre 1926 et 1939, on a planté 591.944 oliviers.
(2) - Le Kurd Dagh possède 2.768.355 ceps. La récolte est presque entièrement transforme sur place en raisiné.
Roger Lescot
Le Kurd dagh et Le mouvement Mouroud
Compte d’auteur
Compte d’auteur
Le Kurd dagh et Le mouvement Mouroud
Roger Lescot
Novembre 1940
