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Irak, An I, Un autre regard sur un monde en guerre


Weşan : Rocher Tarîx & Cîh : 2004, Monaco
Pêşgotin : Rûpel : 430
Wergêr : ISBN : 2-268-05067-X
Ziman : FransizîEbad : 150x245 mm
Hejmara FIKP : Liv. Fre. Rig. Ira. N°3702Mijar : Siyaset

Irak, An I, Un autre regard sur un monde en guerre

Irak, An I, Un autre regard sur un monde en guerre

Pierre Rigoulot,

Rocher

Le 20 mars 2003 commençait l’intervention anglo-américaine en Irak. Peu nombreux alors étaient ceux qui jugeaient la tyrannie de Saddam Hussein plus monstrueuse que la guerre déclenchée contre lui. En France, quelques intellectuels - médecins, philosophes, sociologues, théologiens, militants des droits de l’homme - ont pourtant approuvé, parfois avec réserves, le renversement armé du régime de Saddam Hussein. Dictature féroce exercée contre sa population, soulignent-ils, elle représentait un danger pour la paix dans la région. Son remplacement par un régime plus démocratique change aussi la donne géopolitique dans un Moyen-Orient où l’amertume, la misère et la difficulté d’accéder à la modernité forment le terreau du terrorisme.

Refusant un statu quo politique et culturel, marque d’impuissance et d’oubli des valeurs démocratiques, ils voient dans la guerre d’Irak un des champs de bataille opposant les démocraties au dernier avatar du totalitarisme : l’islamisme radical.
Ces hommes et ces femmes livrent ici leurs analyses sur un monde en guerre depuis le 11 septembre 2001, sur la manière dont l’intervention a été menée sur le terrain et dont elle a été perçue par la France.

Parmi eux, des observateurs respectés, des experts, des écrivains connus, comme Antoine Basbous, Pascal Bruckner, Stéphane Courtois, André Glucksmann, Dominique Moïsi, Pierre-André Taguieff, etc.

C’est donc un autre regard sur la guerre d’Irak et non une mosaïque d’opinions diverses que proposent ici Pierre Rigoulot, historien, et Michel Taubmann, journaliste, qui ont assuré la présentation et la coordination de l’ouvrage.


Table des matières

Un autre regard sur un monde en guerre, par Pierre Rigoulot et Michel Taubmann / 5
Première partie
Un monde en guerre

Chapitre I - Réinventer l’Occident, par Dominique Moïsi / 31
Chapitre II - Européens et Américains face au Bien et au Mal, par Florence Taubmann / 49
Chapitre III - Les États-Unis en guerre, par Nicole Bacharan / 63
Chapitre IV - Les opinions publiques en Europe occidentale face à la guerre en Irak, au terrorisme et à l’Amérique, par Gérard Grunberg / 83
Chapitre V - La bataille d’Irak dans la guerre contre l’islamisme, par Antoine Basbous / 97
Chapitre VI - Islamisme révolutionnaire et totalitarisme au XXIe siècle, par Stéphane Courtois / 111
Chapitre VII - La guerre révolutionnaire de Ben Laden, par Jean-Louis Panné / 131
Chapitre VIII - Guerre des idées, idées de la guerre, par Bertrand Lebeau / 141
Chapitre IX - À partir de la guerre en Irak, quel ordre mondial voulons-nous ?, par André Senik / 151

Deuxième partie
La guerre en Irak

Chapitre X - Les opérations anglo-américaines en Irak au printemps 2003,
par Stephen Launay / 161
Chapitre XI - Une guerre pour le pétrole ?, par Ilios Yannakakis / 173
Chapitre XII - La guerre, unique issue pour sauver le peuple irakien de la république des fosses communes, par Ismaïl Kamandar Fattah / 183
Chapitre XIII - Des décennies de barbarie organisée, par Françoise Brié et jacky Mamou / 195
Chapitre XIV - Choses vues et entendues en Irak, par Kendal Nezan / 221
Chapitre XV - Guerre en Irak : les réticences d’Ariel Sharon,
par Philippe Gumplowicz et Marc Lefèvre / 247
Chapitre XVI - Impuissance de la victoire ?, par Pascal Bruckner / 255

Troisième partie
L’étrange mal français

Chapitre XVII - L’Union européenne victime de la guerre, par Brice Couturier / 265
Chapitre XVIII - Notre mirage : plutôt Poutine que Bush !, par André Gluksmann / 277
Chapitre XIX - Les habits (pas très neufs) de l’anti-américanisme, par Pierre Rigoulot / 287
Chapitre XX - Néo-pacifisme, nouvelle judéophobie et mythe du complot,
par Pierre-André Taguieff / 303
Chapitre XXI - Les banlieues dans la tourmente, par Cécilia Gabizon / 325
Chapitre XXII - Islam et islamisme, par Michèle Tribalat. / 363
Chapitre XXIII - Médias en folie, par Claire Brière-Blanchet / 333
Chapitre XXIV - La gauche face à la guerre, par Michel Taubmann / 363
Chapitre XXV - Le Front national. Du pro-américanisme au soutien à Saddam Hussein,
par Sylvain Crépon / 379
Chapitre XXVI - Autocritique, par Romain Goupil / 389


UN AUTRE REGARD SUR UN MONDE EN GUERRE

Pierre Rigoulot
Michel Taubmann


C’était il y a un an. Le 20 mars 2003. Les États-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne, soutenus notamment par l’Australie, la Pologne, l’Italie et l’Espagne, déclenchaient une guerre qui en moins de trois semaines allait mettre à bas l’un des régimes les plus criminels de notre époque. Saddam Hussein n’était pas un dictateur ordinaire. Il s’inscrivait dans la lignée des dictateurs totalitaires - Hitler, Staline ou Pol Pot -, de ceux qui ne pratiquent pas seulement la répression contre leurs opposants politiques mais commettent aussi à grande échelle les pires atrocités contre des civils coupables seulement d’appartenir à des catégories ethniques ou religieuses jugées suspectes. Saddam Hussein est ainsi le seul chef d’État contemporain à avoir utilisé des armes chimiques contre sa propre population, en l’occurrence les Kurdes.

Criminel de guerre, criminel contre l’humanité, Saddam Hussein fut aussi un criminel contre la paix. De 1980 à 1988, il entraîna son pays dans une guerre terriblement meurtrière contre son voisin iranien. Ce conflit à peine achevé, il commit en 1990 un acte de brigandage international en annexant du jour au lendemain un pays souverain : le Koweït. En vingt-quatre ans de pouvoir absolu, Saddam Hussein et son régime ont ainsi provoqué la mort violente d’environ deux millions de personnes. C’est à cette aune-là, d’abord, qu’il faut juger l’opération déclenchée par les Américains et les Britanniques. On ne connaît pas encore précisément le bilan humain de cette guerre. Mais ses horreurs ne sont en rien comparables à celles qu’engendra le régime de Saddam Hussein dont, jusqu’aux derniers jours et même après la chute de Bagdad, les hommes de main ont continué de torturer et de massacrer des Irakiens dans les conditions les plus atroces. On ne peut donc soutenir qu’avant l’intervention des coalisés, l’Irak vivait en paix. Ce n’est pas à la paix mais à une ignominie qu’a mis fin la guerre déclenchée le 20 mars 2003.

Pourtant, c’est la guerre et non la tyrannie qui, dans une grande partie du monde et particulièrement en France, fut considérée comme ignominieuse. Même l’emploi presque généralisé de bombes guidées au laser ne put convaincre les protestataires pacifistes que la vie des populations irakiennes comptait davantage pour les militaires de la coalition que pour le dictateur encore en place. Décidés à décapiter le régime afin de mieux épargner les civils, les Américains avaient inauguré leurs frappes par un raid extrêmement ciblé sur un palais où Saddam Hussein était censé se trouver. Ce coup d’essai, transformé en coup de maître, eût peut-être évité non seulement la guerre mais aussi l’occupation de l’Irak car il aurait pu ouvrir la voie à un coup d’Etat contre le régime baasiste. Au lieu d’en analyser le sens, révélateur d’une guerre menée contre un régime et non contre un peuple, certains soulignèrent dédaigneusement que le premier coup porté à Saddam Hussein n’avait été qu’un coup d’épée dans l’eau, et servirent à ses auteurs les quolibets les plus stupides : un journaliste parla même sur les ondes françaises d’un « pet foireux » !

Le déroulement ultérieur des opérations militaires suscita des réactions exemptes de réelle compassion à l’égard des Irakiens mais pleines de condescendance envers les Anglo-Américains.

Il faut dire que cette guerre, bien avant son déclenchement, avait suscité un rejet sans précédent dans le monde entier. Nous ne parlons pas là des manifestations organisées dans les pays arabes et musulmans. Elles furent limitées et elles étaient si encadrées, favorisées, voire organisées par des pouvoirs dictatoriaux qu’elles ne constituent guère une indication fiable sur l’état d’esprit de la mythique « rue arabe » qui, malheureusement, sauf depuis avril 2003 en Irak, ne peut quasiment nulle part s’exprimer librement.

…..



Pierre Rigoulot,
Michel Taubmann

Irak, An I
Un autre regard sur un monde en guerre

Rocher


Editions du Rocher
Irak, An I
Un autre regard sur un monde en guerre
Sous la direction de
Pierre Rigoulot et Michel Taubmann

Éditions du Rocher
Jean-Paul Bertrand

Mis en pages par DV Arts Graphiques à Chartres,
cet ouvrage a été achevé d’imprimer par la
Société Nouvelle Firmin-Didot,
en mars 2004 au Mesnil-sur-l’Estrée,
pour le compte des Éditions du Rocher

Éditions du Rocher
28, rue Comte-Félix-Gastaldi
Monaco

Imprimé en France
Dépôt légal : mars 2004
CNE Section commerce et industrie Monaco : 19023
N° d ’impression : 67597

Tous droits de traduction,
de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
© Éditions du Rocher, 2004.
ISBN 2-268-05067-X

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