Pirtûkxaneya dîjîtal a kurdî (BNK)
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Le mouvement national kurde sous la direction du Şeh Mahmud Barzincî


Nivîskar : Karim Ahmad
Weşan : Université Paris VII Tarîx & Cîh : 1988, Paris
Pêşgotin : Rûpel : 70
Wergêr : ISBN :
Ziman : FransizîEbad : 210 x 295mm
Hejmara FIKP : Liv. Fre. Ahm. Mou. N° 716Mijar : Tez

Le mouvement national kurde sous la direction du Şeh Mahmud Barzincî

Le mouvement national kurde sous la direction du Şeh Mahmud Barzincî

Karim Ahmad


Université de Paris VII


Nous présentons notre projet de recherche avec le plan suivant :

I - Une intervention au séminaire intitulé "Peuple/Etat/Nation/ Classe dans l'Histoire Contemporaine des Arabes - Evolution des formes d'identification et de solidarité" dirigé par Monsieur Jacques Couland, sur Le nationalisme kurde au début du XXème siècle.

II - Projet de recherche de doctorat sur le mouvement du Şêh Mahmud, accompagné d'annexes et d'une bibliographie.


Table Des Matières

I Le nationalisme kurde au début du XXème siècle / 2

II Le mouvement national kurde sous la direction
du Şêh Mahmud Barzincî (1919-1933) / 15

III Annexes
1 - Hypothèses de départ / 34
2 – Méthodologie / 35
3 – Chronologie / 37
4 - Biographie de §êh Mahmud / 40
5 — Les systèmes de transcription / 41
6 – Bibliographie / 44

Table des matières / 69


I

LE NATIONALISME KURDE AU DEBUT DU XXEME SIECLE

I - Analyse socio-économique
A - L'effondrement des principautés kurdes B - Le système fiscal et le nationalisme C - Le système des terres
D - Les rapports des marchés au Kurdistan
1) la dépendance
2) le rôle de l'artisanat

II - Analyse culturelle
A - Education
1) écoles traditionnelles
2) écoles officielles
B - Religion et nationalisme
1) cosmopolitisme
2) nationalisme
C - L'encadrement communautaire
1) langue
2) arts
3) coutumes

III - Les facteurs extérieurs
A - La première guerre mondiale
B - L'établissement des frontières étatiques dans la région
C - L'emprunt de la culture occidentale

Introduction

Au milieu du XIXème siècle, lorsque les mouvements réformistes commencent à moderniser les institutions de l'Etat et à établir la centralisation du pouvoir, les principautés kurdes jouissent d'une autonomie pour administrer leurs affaires internes ; elles ont même le droit d'établir des relations extérieures ; elles ne sont astreintes qu'au paiement des impôts au gouvernement central, ainsi qu'à fournir l'empire en armées si celui-ci en éprouve le besoin.

La décadence et la corruption dans l'Empire Ottoman, la remarquable évolution des états européens dans les domaines industriels et commerciaux, l'indépendance de la région balkanique favorisent l'épanouissement du sentiment national chez les princes kurdes. Mais chacun d'eux pose comme condition d'être roi du Kurdistan. Il s'en suit des luttes entre principautés kurdes qui affaiblissent militairement et économiquement cette région de l'Empire. L'Etat ottoman ne reçoit qu'une partie des armées kurdes. Que les principautés kurdes, par des luttes internes, désorganisent et affaiblissent leurs armées gêne l'Empire.

Les Etats chrétiens commencent à soutenir la cause du peuplt arménien pour sa "libération". L'Etat ottoman craint de perdre cette région arménienne aux frontières du Kurdistan ; sa libération donnerait une réelle ampleur à l'unification du sentiment national chez les Kurdes. Dans cette période, le prince kurde Pas ây Kor s'allie à Muhamad Aly, wali d'Egypte, pour réaliser l'ambitieux projet de détruire l'Empire Ottoman, mais ils échouent.

Ces problèmes internes, à savoir les guerres entre principautés kurdes, et les guerres contre l'Empire Ottoman, favorisent une fabrication croissante d'armes, la construction de forteresses ; cela amène à la ruine de l'économie agricole. L'Empire combat alors plus vivement les principautés kurdes, et réprime la dernière principauté en 1852.

Les princes kurdes écartés alors du pouvoir, le sentiment national se fortifie en eux ; ils s'allient pour la réunification du Kurdistan et la suppression de la domination ottomane directe sur leurs propriétés. La corruption au sein de l'administration ottomane et le poids des impôts facilitent la tâche des princes kurdes pour réveiller le sentiment national parmi leur peuple, lésé par cette politique.

Les princes et les seh religieux kurdes organisent quelques soulèvements populaires contre l'Etat ottoman et pour la réunification du Kurdistan, mais ne réussissent pas, faute de coordination temporelle entre les soulèvements. Cependant, la sévérité de la répression ottomane nourrit un sentiment national plus fort, et le cristallise.

Pour comprendre le système des terres au début du XXeme siècle, un recul dans le temps peut nous éclairer. La propriété de la terre agricole dépendait en général de la propriété du Sultan. Mais, à la suite du déficit budgétaire de l'Empire ottoman, l'idée réformiste dans l'Etat est devenue forte, pour moderniser les institutions, notamment après l’adoption de la constitution proposée par MIDHAT PASÂ en 1876, précédée et suivie par d’autres réformes.

Lorsque la loi des terres est promulguée en 1858, dans l'Empire ottoman, on trouve la terre Milk ("propriété" en arabe) dont la propriété dépend de quelqu'un, la terre Miri qui est la terre gouvernementale, la terre Waqf qui dépend de l'institution religieuse, la terre Matrouk ("abandonnée" en arabe) qui est consacrée à l'exploitation commune, et enfin la terre Mawât qui signifie la terre "morte". C'est ce qui existait en général dans l'Empire ottoman.

Au Kurdistan, outre les terres que nous venons de citer, il existe' des terres tribales. En effet, comme dans le reste de l'Empire, on dispose de terres mîrî et de terres milk. Mais les terres mîrî sont considérées par les puissants propriétaires du Kurdistan comme des terres milk, et se transmettent par héritage. Quand le pouvoir central a voulu vendre ces terres mîrî, la confrontation avec les grands propriétaires a été inévitable. Ceux-ci ont alors accru l'exploitation des paysans pour se procurer l'argent nécessaire, afin de détenir la terre au regard de la loi de l'Empire. Cette exploitation est expliquée aux paysans par les grands propriétaires comme résultant d'une mauvaise politique du gouvernement central ; ainsi, une lutte de classes se transforme en lutte nationale contre l'Etat ottoman ; un exemple en est fourni par la …


Karim Ahmad

Le mouvement national kurde
sous la direction du Şeh Mahmud Barzincî

Université de Paris VII

Université de Paris VII
Année universitaire 1987-1988
Mémoire de D.E.A.
Le mouvement national kurde sous la direction
du Şeh Mahmud Barzincî (1919-1933)
Présenté par : Péshraw Karim Ahmad
Directeur de recherche Jacques Couland

Paris Juin 1988

Université de Paris VII

Année universitaire 1987-1988

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