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L'arménie : Au Moyen Age


Weşan : Zodiaqve Tarîx & Cîh : 2000, Jean - Michel Thierry
Pêşgotin : Rûpel : 346
Wergêr : ISBN : 2 7369 0268-8
Ziman : FransizîEbad : 225x295 mm
Hejmara FIKP : Liv. Fre. Thi. Arm. N° 1945Mijar : Huner

L'arménie : Au Moyen Age

L'arménie : Au Moyen Age

Jean - Michel Thierry

Zodiaqve

Il y a deux façons d’aborder l’histoire d’un pays ou d’une civilisation : la voie littéraire qui puise aux sources écrites et la voie archéologique qui se fonde sur des données matérielles. Les premières ne sont pas exemptes de difficultés d’interprétation (subjectivité des témoignages et obstacle linguistique), les secondes sont loin d'avoir la rigueur qu’un appareil scientifique semble devoir leur donner.
En fait les deux modes sont complémentaires et, de nos jours, en dépit des divergences disciplinaires, on ne conçoit plus guère possible de progresser sans recourir à ce double processus d’investigation.
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Jean-Michel Thierry, né le 13 août 1916 à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne). Docteur en médecine. Ancien chef de clinique chirurgicale de la Faculté de médecine de Paris. Diplômé de langue catalane du Centre d'Estudis Catalans (Paris). Diplômé d'Arménien ancien de l'institut Catholique de Paris.
Membre du Centre de Recherche d'Histoire et Civilisation de Byzance, de l'Association Internationale des Etudes Arméniennes, de la Société Asiatique, du Centre de Documentation Arménien, de la Société des Etudes Arméniennes, du Conseil Scientifique de la Revue des Etudes Arméniennes.
Chargé de cours (Culture et Art arméniens) à l'institut National des Langues et Cultures Orientales (Paris DI, Sorbonne) : 1977-1989. Depuis 1995, chargé de conférences (Arts Chrétiens de Transcaucasie) à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, IVe section (Paris I. Sorbonne Nouvelle). Chargé par le Ministère des Affaires Etrangères de missions scientifiques en Arménie (1977, 1978,1979,1981,1985), Géorgie (1977,1978,1979,1981,1989) et Azerbaïdjan (Karabagh) (1981).

 


Table des matières

7 / Introduction générale
8 / Données géographiques
11 / Les origines du peuple arménien
11 / Le christianisme arménien
13 / La langue arménienne
13 / Caractères généraux de l'art arménien
14 / Division de l'ouvrage

35 / Origines de l'art arménien
36/ La christianisation de l'Arménie

39 / L'Arménie à l'époque protomédiévale
40 / Les martyrions
42 / Les ossuaires
43 / Le temps des basiliques
46 / Le triomphe de la coupole
47 / Les églises en croix libre
49 / Les fondations de prestige au début du VIIe siècle
51 / Les fondations de prestige du temps de l'empereur Héraclius (610-641)

54 / Les monuments de la seconde moitié du VIIe siècle
54 / Les carrés tétraconques
55 / Les salles à coupoles
57 / Les tétraconques à galeries
83 / La croix inscrite triconque à quatre piliers libres
84 / Les églises octoconques
84 / Les stèles arméniennes préarabes
85 / Les miniatures du manuscrit Erivan n° 2374
86 / Les mosaïques de Saint-Polyeucte à Jérusalem
86 / L'Arménie sous la domination arabe
88 / Cartes

93 / L'Arménie mésomédiévale (xe-xie siècles)
95 / L'art du royaume d'Arménie (l'école d'Ani)
100 / Ani, capitale du royaume d'Arménie
104 / Les églises hexaconques
131 / Les couvents du royaume d'Ani aux x-xr siècles

133 / Les fondations pahlavides
135 / Les XaC'k'ars
136 / L'art du Vaspurakans sous les Artzrounides
137 / Attamar, capitale du royaume de Vaspurakan
138 / L'église de la Sainte-Croix d'Alt'amar
156 / L'art de la Siounie orientale sous les Haykides
161 / L'art arménien dans l'Empire byzantin
174 / Cartes

177 / L'art arménien tardomédiéval
179 / L'Arménie du nord-est
179 / La ville d'Ani
185 / Les grands couvents du Nord-Est
196 / Les couvents d'Ayrarat
223 / Les Xack’ars de l'Arménie du nord à l'époque tardomédiévale
224 / L'Art tardomédiéval de la Siounie
225 / Les couvents de Siounie
238 Les couvents du Karabagh
252 / L'Arménie du Sud-Ouest : couvents et ermitages du Vaspurakan
256 / Les manuscrits du Vaspurakan
267 / L'Arménie cilicienne
268 / Quelques forteresses ciliciennes
270 / Manuscrits ciliciens
271 / Le monnayage cïlicien
271 / Les infrastructures du réseau routier dans l'Arménie tardomédiévale
272 / Les ponts
272 / Les caravansérails
273 / La diaspora Arménienne à l'époque tardomédiévale
275 / Cartes

299 / Plans généraux

313 / Annexes
315 / Translittération – Abréviations
316 / Bibliographie
317 / Reliques et objets de culte
320 / Terminologie
322 / Typologie
327 / Planimétrie
335 / Les décors non figuratifs
336 / Index des pays et des lieux
340 / Les couvents du Karabagh


INTRODUCTION GENERALE

Il y a deux façons d’aborder l’histoire d’un pays ou d’une civilisation : la voie littéraire qui puise aux sources écrites et la voie archéologique qui se fonde sur des données matérielles. Les premières ne sont pas exemptes de difficultés d’interprétation (subjectivité des témoignages et obstacle linguistique), les secondes sont loin d'avoir la rigueur qu’un appareil scientifique semble devoir leur donner.

En fait les deux modes sont complémentaires et, de nos jours, en dépit des divergences disciplinaires, on ne conçoit plus guère possible de progresser sans recourir à ce double processus d’investigation.

Qu’il soit bien clair que notre but n'est pas de faire une étude historique de l’Arménie médiévale, ni sur le plan événementiel, ni sur le plan religieux. De nombreux ouvrages remplissent parfaitement cet office. Mais si l’essentiel de notre propos est de démontrer l'importance de l’archéologie dans la connaissance de la culture arménienne du Moyen Age, nous ne manquerons pas de faire appel aux données littéraires chaque fois que cela sera nécessaire.

En moins d'un demi-siècle, les découvertes se sont multipliées, en République d’Arménie, mais aussi en Turquie, en Iran, en Azerbaïdjan et ce matériel a donné lieu à des analyses plus attentives et plus riches d’enseignement, de sorte qu’un ouvrage actuel sur la question n’est pas forcément une redite de celui de Sirarpie Der Nersessian (1977), ni du nôtre (1987). Dans ce sens, nous nous efforcerons de privilégier les monuments peu connus ou de découverte récente, bien que certains sites souvent publiés (comme Ani, Alt'amar, Ëjmiacin) soient, comme on dit, "incontournables".

On constate malheureusement combien le matériel archéologique, même s’il s’est enrichi quantitativement de façon spectaculaire, se dégrade au fil des ans.

Les causes de cette détérioration sont nombreuses : les tremblements de terre, les inondations sont le plus souvent en cause, mais les hommes participent largement aux destructions. On détruit pour utiliser les pierres, pour faire passer une route ; on adapte les églises à un nouvel usage : mosquée, habitation, grenier, étable. Des poussées de fanatisme religieux conduisent de temps à autre à des actes de vandalisme.

Le titre volontairement vague que nous avons donné à notre ouvrage impose néanmoins des limites dans le temps et dans l’espace. Dans nos pays, on fixe le Moyen Age entre la prise de Rome par les Barbares en 476 et celle de Constantinople par les Turcs en 1453. Bien que des élégies arméniennes aient déploré cette dernière, ces dates ne correspondent pas à grand-chose pour l’Arménie. On peut cependant les conserver à quelques décennies près, c’est-à- dire depuis le milieu du Ve siècle, quand s’est constituée en Arménie une culture chrétienne, jusqu’à la fin du xvc, quand le pays fut ruiné par les invasions turcomanes.

Les limites spatiales sont à la fois plus simples et plus complexes. Plus simples parce qu’il y a une culture arménienne là où se trouve en proportion suffisante une population arménienne ; plus complexes car, si l’on s’accorde à dire que le cœur de l’Arménie se situe entre l’Euphrate à F Ouest, la Kura à l’Est, le Petit Caucase au Nord et la Mésopotamie au Sud (c’est ce que l’on appelle l’Arménie Historique), des migrations tout au long de son histoire feront disparaître des foyers alors que d’autres naîtront dans des régions souvent très excentriques.

Données géographiques
Nous avons vu combien, au sens géographique du terme, la notion d’Arménie était floue. Les géographes occidentaux appellent souvent Plateau Arménien une région sub-caucasienne caractérisée par un relief tourmenté, d'analyse géologique difficile. En gros, on peut dire qu’il est la conséquence d’une compression des deux principales chaînes montagneuses de l'Asie Mineure, les Alpes Pontiques au Nord et le Taurus au Sud, ce dernier refoulé par la "Plaque" ou "Table" syrienne. La première, culminant à près de 4000 m au Mont Kaçkar, ressemble, comme le suggère son nom, à nos Alpes européennes, avec ses cimes granitiques, ses torrents, ses forêts... Le Taurus, dépassant 4000 m au Mont Djilo (Cilo Dagi), rappellerait plutôt, au contraire, avec ses falaises et canyons calcaires, ses pelouses rases, le versant espagnol des Pyré¬nées. Mais dans l’ensemble, ce qui domine, c’est le désordre orographique, où les plissements sont pour la plupart noyés dans des boursouflements tabulaires.

L’Arménie ainsi comprise est le principal château d’eau pour l’Asie Antérieure. C’est de là que naissent non seulement les grands fleuves bien connus que sont l’Euphrate et le Tigre, mais aussi la Kura, l’Araxe et le Çoroh. Dans leur cours arménien, ces fleuves et leurs affluents cheminent d’abord dans les hautes pénéplaines du Plateau Arménien, puis dans des vallées de plus en plus étroites, bientôt coupées par des cluses infranchissables avant de divaguer dans les sables de Mésopotamie. En plus des cours d’eau, trois grands lacs complètent le système hydrologique du pays : le lac Sewan, vaste réservoir d’eau douce qui a vu malheureusement son niveau baisser par suite d’une exploitation industrielle incontrôlée ; les immenses lacs de Van et d’Ourmia salés et sans déversoir, qui sont donc de véritables mers, ont créé dans leur bassin un microclimat corrigeant les excès du climat continental ambiant.

Un certain nombre de faits géographiques ou géologiques ont des implications historiques et culturelles plus ou moins évidentes. Ainsi la fertilité des bassins alluviaux a induit les Arméniens à préférer l'agriculture à l'élevage, donc la sédentarité au nomadisme, d'où un développement précoce de l’artisanat et du commerce. En revanche, l’isolement de ces bassins explique l’émiettement des pouvoirs, les particularismes et les difficultés d’établir des fédérations durables.

La richesse minière de l’Arménie en métaux natifs (or, argent. Cuivre) ou en minerais a généré une activité artistique et industrielle, dès le IVe millénaire av. J.-C. pour le bronze et le xir siècle av. J.-C. pour le fer. Cette richesse n’est pas un élément négligeable dans la convoitise des grands empires pour l’Arménie. Le sous-sol a encore favorisé ce pays en offrant aux architectes un matériau aux multiples qualités, le tuf volcanique, qui, léger, facile à découper et à sculpter leur a permis de réaliser des œuvres aussi nombreuses que variées. L’habileté et la science des architectes ont eu en grande partie raison de la violence et de la fréquence des tremblements de terre.

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Jean - Michel Thierry

L'arménie : Au Moyen Age

Zodiaqve

Zodiaqve
L'arménie : Au Moyen Age
Les hommes et les monuments
Jean-Michel Thierry

Couverture : île d’Alt amar
Couvent de la Sainte-Croix
Vue générale

La maquette est de Jean-Charles et Pascale Rousseau

La photocomposition du texte a été réalisée par
Pascale Rousseau et les Ateliers de la Pierre-qui-Vire (Yonne)

La sélection et le montage des planches
ont été réalisés par les Ateliers de la Pierre-qui-Vire

L'impression a été réalisée par l'imprimerie du Centre
(idc, Orléans)

Reliure par la Nouvelle Reliure Industrielle
(l.n.r.i., Auxerre).

Directeur Gérant : Jacques Collin

ISSN 0763-7608
ISBN 2 7369 0268-8
Dépôt légal : 1536.10.00

Les photographies sont de Jean-Michel et Nicole Thierry,
à l'exception des planches : 77 (cliché N. Marr),
169 et 172 (cliché A. Leloyan),
203 et 204 (cliché I. Rapti).
Les relevés de peintures dans le texte sont de Nicole Thierry
Les plans sont de Jean-Michel Thierry,
éventuellement d'après des plans originaux (voir légendes)
Les dessins au trait sont du frère Noël Deney

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