La nation kurde en face de mouvements arabes
Pierre Rondot
Revue Orient
Lorsque en 1905 Négib Azouri publiait son célèbre «Réveil de la Nation arabe1», il associait, au développement d'un nationalisme arabe auquel il pressentait déjà que se heurterait le sionisme politique, les perspectives d'un essor national kurde. Arabes et Kurdes n'étaient-ils pas en effet, alors, les sujets également impatients de l'arbitraire ottoman?
Cependant les événements n'ont pas, durant le demi-siècle qui a suivi, entièrement corroboré cette anticipation de l'essayiste libanais. Pour différentes raisons, et en particulier parce que la politique britannique a misé sur l'arabisme, et, après quelques essais décousus, a négligé et souvent même desservi le kurdisme, les deux mouvements ont connu un sort bien différent. Aux succès retentissants et tumultueux de l'arabisme politique ont seulement fait écho, de façon sporadique, de rares allusions aux efforts vainement déployés ... |