Pirtûkxaneya dîjîtal a kurdî (BNK)
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Grandir au Quartier Kurde


Nivîskar : Claudine Cohen
Weşan : Institut d’Ethnologie Tarîx & Cîh : 1975, Paris
Pêşgotin : Rûpel : 186
Wergêr : ISBN :
Ziman : FransizîEbad : 150x215 mm
Hejmara FIKP : Liv. Fre. Coh. Gra. N° 363Mijar : Civaknasî

Grandir au Quartier Kurde

Grandir au Quartier Kurde

Claudine Cohen

Institut d’Ethnologie

Le groupe d’adolescents israéliens étudié ici appartient à une communauté juive orientale originaire du Kurdistan, établie à Jérusalem.
Cette communauté a vécu durant des siècles dans les régions montagneuses du Kurdistan aux côtés de peuples islamisés, tout en conservant son identité religieuse. Dans le passage d’une culture principalement orale où se mêlent étroitement religion, rituel et morale, à une société moderne de modèle occidental, ses conditions de vie se sont transformées, son insertion sociale exige d’elle la remise en cause de son organisation familiale et traditionnelle.
Quelle part les adolescents font-ils à l’héritage familial et au modèle israélien ? L’école, théoriquement facteur d’intégration et lien entre communautés, en substituant à l’autorité du père une culture nationale (fortement inspirée par l’Occident) offre-t-elle en retour aux jeunes d’origine orientale un modèle assimilable, ou échoue-t-elle à réduire les clivages sociaux et ethniques? Ces questions suscitent en Israël recherches et projets. En observant les situations concrètes que rencontrent les jeunes concernés, leurs conduites ou leurs refus, leur conscience critique, on retrouve, certes, des attitudes communes aux jeunes de ce pays, mais on discerne aussi des problèmes et des exigences qui leur sont propres, éléments qui entrent en compte, pour cette nation en devenir, dans la recherche d’un équilibre entre unité et différence, d’une formule qui rapproche et respecte à la fois pluralité ethnique et diversité culturelle.


Née en 1935 à Neuilly-sur-Seine, Claudine Cohen a fait des études de lettres (licence et d.e.s.) et d’ethnologie. Collaboratrice technique au C.N.R.S., elle travaille à l’Institut d’Ethnologie. Cette étude, soutenue en 1972, à Paris, comme thèse de doctorat de troisième cycle, se rapporte à deux années de séjour en Israël, entre 1967 et 1969. Partageant la vie quotidienne d’une communauté orientale à Jérusalem, elle a tenté de définir les modèles culturels et le système de valeurs des adolescents.


Table des matieres

Avant-propos / 9
Transcription de l’hebreu parle / 11
Introduction / 13

Premiere partie : etude de milieu

I - histoire / 19
A. Le quartier / 19
1. Description / 19
2. Composition / 22
3. Population / 23
B. Au Kurdistan / 25
1. Géographie / 25
2. Histoire du pays. Peuplement / 27
a. Les Kurdes / 27
b. Les Juifs / 28
3. La vie quotidienne au Kurdistan / 28
a. Les Kurdes / 28
b. Situation des Juifs / 30
c. Vie quotidienne des Juifs au Kurdistan / 35
d. Vie religieuse juive / 38
e Interaction entre Juifs et Kurdes / 41

II - Aspects de l’acculturation / 43
A. Tableau des trois générations / 44
Commentaire / 45
1. Persistance de certaines traditions / 45
2. Décadence apparente ou transformation d autres traditions / 49
B. La violence au quartier / 53
C. Stéréotype du Kurde / 54

III - enquete aupres des familles / 54
A. Familles avec enfants entre 14 à 18 ans / 54
B. Familles où les enfants étudient / 54
C Familles où les enfants terminent en primaire / 54
D. Confrontation des tableaux des deux groupes de famille / 54
E. Décompte des cinquante autres familles / 54

Seconde partie : adultes et adolescents

I - relations parents-adolescents / 79
1. Volonté de rejet / 79
2. La famille : résistance à l’acculturation / 80
3. Parents de la première ou deuxième génération / 82
4. Entente et réputation du couple / 83
5. Maison et espace vital / 85
6. L’adolescente et ses parents / 86
7. Tradition et changement / 87

II - A l’ecole / 91
1. Objectifs de l’éducation / 92
2. Application dans les faits / 93
3. Principales étapes de la politique scolaire / 93
4. Situation scolaire au quartier kurde en 1968 / 94
5. Identité et différence / 101
6. Accueil aux réformes / 103
7. Deux ans après / 104

III - La ciria (Municipalité) / 109
1. Le marlakat ha sotsialit (département des affaires sociales) / 109
a. Les travailleuses sociales / 109
b. Le bureau de placement / 112
1 c. Les travailleurs communautaires / 112
2. Autorités compétentes en matière de délinquance / 114
a. Les unités de la police pour mineurs / 114
b. Délégué à la liberté surveillée / 114
c. Le tribunal pour mineurs / 115
d. Autorité pour la protection de la jeunesse / 115
Difficultés / 115
3. Le mocadon, maison des jeunes / 116
a. Classes d'âge / 116
b. Le bureau du menabel (directeur) / 117
c. Le mocadon du quartier / 117

Troisieme partie : les adolescents entre eux

I - division du temps et lieux de rencontre / 123
A. Division saisonnière / 123
1. Saison des pluies, espace restreint / 123
2. Belle saison, espace ouvert / 129
B. La semaine / 130
C. La journée / 131
1. Jours ordinaires / 131
2. Jours de fête / 131

II - La Hevra et ses modeles / 133
A. Premier type. Les adolescents modernes / 133
1. Manières et apparence / 134
2. Distractions et désirs / 135
3. Stéréotypes / 136
4. Rythme / 136
5. Manque d’intimité / 137
6. Réalisme / 138
7. Immobilisme / 138
B. Second type. Les « snobs » / 139
1. Acculturation naturelle / 139
2. Acculturation forcée / 141
C. Troisième type. Les rebelles / 142
1. Description / 142
2. Sélection / 142
3. Mobiles / 143
4. Limites / 144
D. Système de valeurs des adolescents / 145
1. Code des valeurs / 145
2. Vocabulaire / 146
3. Système et praxis / 147

III - Hevra et liens familiaux (Amitié et parenté) / 149
A. A la maison / 149
B. De maison à maison / 150
C. Hors du quartier / 151
D. Rôle de la bevra / 151

Conclusion / 153

Bibliographie / 157

Annexes - Tableaux / 161

Table des illustrations / 171


AVANT PROPOS

Cette étude rend compte de deux séjours à Jérusalem, en 1967 et 1968. Le premier a duré un an. Le second, qui a dû être écourté, s’est terminé au bout de huit mois, en mai 1969.
Je tiens à remercier l’Agence Juive de m’avoir accordé une bourse d’étude sans laquelle je n’aurais pu demeurer en Israël. Je suis particulièrement reconnaissante à M. Jo Fuchs, alors Secrétaire-Général de l’Union des Juifs de France, qui m’a efficacement guidée et aidée.
Je remercie également le Centre National de la Recherche Scientifique qui a apporté son concours à cette publication.

Cette thèse a été dirigée par le professeur Roger Bastide, récemment disparu. Comme tous ceux qui ont eu le privilège d’être ses étudiants, je ne suis pas prêt d’oublier la vertu communicative de son enseignement et de ses enthousiasmes.
Je me suis efforcée de tirer parti de ses utiles critiques et suggestions, ainsi que des conseils du professeur André Leroi-Gourhan et des observations du professeur Jean Guiart. Ce travail doit aussi beaucoup à Mme Doris Bensimon-Donath, alors chargée de recherche au C.N.R.S., qui m’a généreusement fait bénéficier de sa compétence, des ressources de sa documentation, et m’a utilement guidée en Israël.

En Israël, je suis particulièrement redevable au professeur Emmanuel Marx (dont j’ai suivi des séminaires à l’Université de Tel Aviv) qui m’a conseillée et encouragée à persévérer. Je remercie également toutes les personnes, travailleurs sociaux, professeurs, statisticiens, qui m’ont aidée; M. André Chouraqui, alors maire-adjoint de Jérusalem ; M. Attal, bibliothécaire de l’Institut Ben Zvi à l'Université de Jérusalem ; au Bureau Central de Statistiques à Jérusalem, le professeur Usiel Schmelz ; et spécialement Dan Beri, ainsi que l’étudiant Itzhaq Bargil qui m’a aidée pour la documentation en hébreu.

Au quartier kurde où je suis retournée, j’ai gardé une amitié reconnaissante à ceux — parents et enfants — qui m’ont fait place dans leur vie familiale lorsque j’y demeurais. Mais il n’est guère de maison où je n’aie été accueillie quelque jour et dont je n’aie éprouvé avec gratitude l’hospitalité.

Au lendemain de la guerre des Six jours, le climat était fort diffèrent de celui créé par la guerre de Kippour. A la fin de cette étude, que je publie telle qu 'elle a été rédigée alors *, j'ai essayé d'indiquer de quelle nature me paraît ce changement.

* avec quelques notes récentes en italique, à la suite d'un court séjour effectué en avril 1974.



Introduction

Choix du terrain

Le lieu de rencontre qu’est Israël entre Orient et Occident invite à l’étude des contacts culturels et ethniques. Cette situation a été souvent évoquée, notamment dans des ouvrages de synthèse, tel celui de Raphaël Pataï, Israël between East and West, ou dans les textes réunis par Cari Frankestein, Israël between past and future, par lesquels cette dualité se trouve symétriquement soulignée.

Singulière, cette société l’est dans sa formation même. Constituée d’éléments ethniques que l’histoire et l’espace ont séparés, elle les a réunis dans un projet conscient qui, procédant au « rassemblement des dispersés », a réuni dans une identité nationale des communautés venues d’Europe (asbkbenazim) et celles venues du Proche-Orient (mizrabim), ayant les unes et les autres gardé au long de leurs périples une fidélité à leur foi ou à leur commune origine.
Mais cette société apparaît encore plus audacieuse dans son dessein. En effet, ses créateurs ont voulu fonder l’unité de la nation non uniquement sur le passé mais sur un projet d’avenir. Tentant de concilier prophétie et révolution, ils ont voulu effacer les traces de l'exil et de l'humiliation, à la fois en restaurant les principes de l’ancienne république hébraïque, et en proposant aux jeunes générations une éducation résolument nouvelle, d’inspiration démocratique, qui les ouvrirait à des connaissances et des techniques modernes, et leur ferait combiner fidélité et foi dans le progrès.

Dans le même temps, ils s’efforçaient de rendre viable ce double désir apparemment contradictoire : désir de « normalité » et volonté de dépassement. Il fallait à la fois créer un Etat « comme les autres » (offrant à ses citoyens les conditions d’une vie normale), et former une société « exemplaire », qui serait plutôt une communauté fraternelle à laquelle le terme juif servirait de commun dénominateur.

Qu'en est-il aujourd’hui de ce projet? Vingt ans après sa création on reconnaît, dans un Etat « pas tout à fait comme les autres » (dont l’existence est périodiquement remise en question et « rejouée »), une société à bien des égards...


Claudine Cohen

Grandir au Quartier Kurde

Institut d’Ethnologie


Institut d’Ethnologie
Musée de l’Homme
Grandir au Quartier Kurde
Rapports de générations et modèles culturels
d’adolescents israéliens d’origine kurde
Claudine Cohen

Museum National d’Histoire Naturelle
Memoires de l’Institut D’ethnologie - XII
Institut d’Ethnologie - Musée de l’Homme
Paris

Institut d’Ethnologie
Musée de l’Homme
Palais de Chaillot, place du Trocadéro, 16e
1975

©Institut d’Ethnologie, Paris, 1975

Ouvrage publié avec le concours du
Centre National de la Recherche Scientifique

Imprimerie Nationale
45640186



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