Orient secret : le soufisme
Anton Kielce
M.A. Editions
L’attitude religieuse de base de l’Islam est la soumission à la toute puissance de Dieu. La reconnaissance et l’affirmation de l’Unité divine (al-tawhîd) en est l’expression essentielle, qu’elle soit révélée par la Loi coranique ou qu’elle soit le fruit d’une réalisation intérieure personnelle. L’Islam, comme beaucoup d’autres religions, possède en effet un aspect extérieur et un aspect intérieur. L’aspect extérieur est celui de la Loi révélée (la sharî’a), qui s’occupe de l’observance des rites et des actes de dévotion. L’aspect intérieur existe à travers le soufisme (al-tasawwuf) dont le but est de purifier son cœur afin de permettre à celui qui le pratique de se confondre avec Dieu. Parfois appelé la « vérité » (haqîqa), le soufisme naquit dès la fin du premier siècle de l’hégire (VIIIe siècle après J.-C.) et il continue d’être vivant aujourd’hui bien qu’il fut proscrit à certaines époques de son histoire. Tous les musulmans croient à l’Unité telle qu’elle est exprimée dans le Coran ; celle-ci imprègne toutes les formes de la doctrine et de la pratique religieuse, mais ce qui distingue le soufi du croyant ordinaire, c’est qu’il cherche à se libérer du monde de la multiplicité dans l’immédiat. Le soufisme vise en effet à l’essence de la loi, mais en même temps la dépasse. Comme l’a dit Titus Burckhardt, « il a son but en lui-même en ce sens qu’il peut donner accès à la connaissance immédiate de l’éternel ».
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