Arts de l’islam : chefs-d’œuvre de la collection Khalili
Nasser D. Khalili
Institut du monde arabe
L’ère musulmane débute en 622, année de la migration (hégire) du prophète Muhammad de La Mecque à Médine. Un peu plus d'un siècle après la mort du Prophète en 652, l'Islam englobait des territoires s'étendant de l'Espagne à l’ouest à l'Afghanistan et l'Inde du Nord à l'est, jusqu'aux frontières de la Chine. Quelques siècles plus tard, des communautés musulmanes d'une certaine importance étaient établies sur un espace encore plus vaste de l’Ancien Monde, reliant l'Afrique à l'océan Indien et l'Asie du Sud-Est puis la Chine en remontant vers le nord. Des peuples d'origine diverse, sur le plan religieux, culturel, historique et artistique, se sont ainsi retrouvés réunis sous la bannière de l'Islam. Tout au long de leur histoire, l’art et l'architecture ...
Sommaire
6-7 / Préfaces 10-11 / Chronologie 12-13 / Carte
15 / Les arts de l’islam Ornementation : le sacré et le profane Les inscriptions coraniques Les arts de cour Production et innovation La représentation figurée
24 / Adaptation et renouveau La période de transition
58 / La splendeur de Bagdad La période médiévale
170 / L’ascension du phénix Les périodes il-khanide, mamlûke et tîmûride
204 / L’age des empires Les périodes ottomane, safavide, moghole et qâjâre
390 / Glossaire 392 / Bibliographie 396 / Index
Page d'une copie du Khamsah de Nizamî (cat. 328)
Les arts de l’islam
L’ère musulmane débute en 622, année de la migration (hégire) du prophète Muhammad de La Mecque à Médine. Un peu plus d'un siècle après la mort du Prophète en 652, l'Islam englobait des territoires s'étendant de l'Espagne à l’ouest à l'Afghanistan et l'Inde du Nord à l'est, jusqu'aux frontières de la Chine. Quelques siècles plus tard, des communautés musulmanes d'une certaine importance étaient établies sur un espace encore plus vaste de l’Ancien Monde, reliant l'Afrique à l'océan Indien et l'Asie du Sud-Est puis la Chine en remontant vers le nord. Des peuples d'origine diverse, sur le plan religieux, culturel, historique et artistique, se sont ainsi retrouvés réunis sous la bannière de l'Islam.
Tout au long de leur histoire, l’art et l'architecture islamiques ont été influencés par les traditions artistiques des empires avec lesquels l'Islam entrait en contact. Pour répondre aux besoins de la nouvelle foi, les styles locaux ont été adaptés et remodelés selon les principes religieux et philosophiques de l’Islam. Les échanges commerciaux ont contribué à intensifier ces interactions, qui allaient enrichir la culture matérielle du monde musulman, mais également celle des civilisations déjà établies dans lesquelles elle puise ses sources. Dans les premiers temps, les arts islamiques étaient étroitement apparentés aux styles déjà présents avant l'avènement de l'Islam : l'art byzantin en Occident, l'art sassanide en Orient. Mais, au milieu du vme siècle, lorsque les Abbâsides arrivèrent au pouvoir, l'art islamique atteignit sa maturité pour devenir un système formel indépendant.
Dans ce contexte, le terme d’«art islamique» est employé en premier lieu pour désigner des œuvres exécutées par des artistes musulmans pour des commanditaires musulmans (même s'il est bien évident que l'on trouve dans ce vaste espace de nombreuses œuvres de style islamique produites par des non-musulmans ou destinées à des non-musulmans). Cette création témoigne de la diversité géographique des terres d'Islam et s'exprime sous de multiples formes, allant de l'architecture à l'art du livre en passant par les arts décoratifs (verre, métal, céramique, bijoux, tissus). L’adjectif « islamique » ne signifie pas qu'il s'agisse d’un art dont les thèmes ou la destination seraient seulement de caractère religieux, il est au contraire en grande partie profane. Il est qualifié d'« islamique» car son vocabulaire artistique s'inspire de la pensée philosophique musulmane. L'expression créative des divers peuples musulmans est en partie façonnée par l’esprit et les doctrines de la foi musulmane.
Un trait distinctif de l'art islamique est la place qu'il occupe dans le décor architectural : verre, boiseries, mosaïques et céramique de revêtement, pierre et stuc sculptés, tentures somptueuses. Cela traduit le rôle premier de l’architecture religieuse dans les cultures musulmanes, même si c'est davantage dans les palais qu'apparaît ce décor, également destiné à rendre hommage à la royauté de Dieu. La calligraphie tient une place prépondérante dans tous les arts décoratifs. Le Coran fut transmis et consigné en arabe, il était donc tout à fait naturel que les versets coraniques et l'écriture arabe investissent les objets sur lesquels ils figurent d'une unité spirituelle et d'une dignité spéciale. Une autre caractéristique importante, et bien connue, de l'art islamique est l'emploi immodéré de rinceaux, arabesques, entrelacs et motifs géométriques.
Contrairement à une opinion généralement admise, la représentation figurée tient aussi une place importante dans l’art islamique. Si les hadîth (traditions rapportant les actes et paroles du Prophète) interdisent la représentation cl 'êtres humains et d'animaux dans un contexte religieux, cette règle ne s'applique pas à l'art profane. Alors quelles sont presque universellement bannies de la décoration des mosquées et des corans, toute une variété de scènes figurées et de représentations d'oiseaux et d’animaux se déploie clans l'art et l'architecture profanes.
Il n'y a pas si longtemps encore, on pensait, à tort, que l'évolution de l'art islamique avait subi un coup d'arrêt au xvm1’ ou au début du xixc siècle. Comme si la production artistique avait décliné à mesure que se développaient les relations diplomatiques et commerciales entre l'Europe et le monde musulman. C'est ne pas tenir compte des puissants mouvements de renouveau qu'ont connus de nombreuses cultures musulmanes au xixc siècle, et c'est oublier le travail de nombreux artistes vivants, qui se rattache indiscutablement aux traditions du passé.
Ornementation ! Le Sacre Et Le Profane L'art islamique fait rarement une distinction précise entre le sacré et le profane : on trouve des prières inscrites sur de la vaisselle utilitaire, tels des pots à eau, tandis que les corans enluminés peuvent emprunter le répertoire de la joaillerie profane (voir par exemple cat. 165). 11 y a néanmoins des différences, du moins …
Nasser D. Khalili
Arts de l’islam : chefs-d’œuvre de la collection Khalili
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Institut du monde arabe Arts de l’islam : chefs-d’œuvre de la collection Khalili Nasser D. Khalili
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ISBN : 9782754104012
Dépôt légal : octobre 2009 Photogravure : Litho Art. Turin, Italie Imprimé et relié par Marne, Tours, France
Arts de l’islam : chefs-d’œuvre de la collection nhalili İnstitut du monde arabe, paris, 6 octobre 2009 - 14 mars 2010
Comité d’Organisation Cette exposition est conçue et réalisée par l'institut du monde arabe, avec le Khalili Family Trust.
Institut du monde arabe Dominique Baudis, président Mokhtar Taleb-Bendiab, directeur général Badr-Eddine Arodaky, directeur général adjoint Gildas Berthélemé, directeur général adjoint
Commissariat Aurélie Clémente-Ruiz, Éric Delpont, chargés de collection et d'expositions, assistés par Agnès Ruiz
Scénographie Didier Blin, architecte
Communication Philippe Cardinal, directeur Mériam Kettani, Salwa Al Neimi, Aïcha Ouagouni