Notre étude se concentre sur la question kurde en Turquie à partir de la période de l'institution du régime d'exception qui nous amène au cas le plus complexe, celui du déplacement forcé qui n’a jamais été officiellement proclamé, mais a été expérimenté par au minimum un million de personnes. Selon nous, il est très important de comprendre l’histoire du déplacement forcé dans cette période pour saisir la longue histoire de la question kurde en Turquie, et plus généralement la question des minorités ethniques dans un Etat-nation. Les femmes étant notre principale source d’information dans cette étude, cela nous amènera à reconstruire différemment l’histoire du déplacement forcé et ses effets. Ainsi, nous allons nous concentrer sur la vie quotidienne des déplacés qui nous guident vers une identité urbaine à travers les expériences passées et présentes, ainsi qu’à travers leurs stratégies de survie en espace urbain.
Table des matières
Résumé / 5 Liste des abréviations / 12
Introduction / 14 A- La politique nationale, la question kurde, le déplacement forcé : comment lire le croisement? / 15 Le parcours historique / 16 La question kurde, le régime d’exception, et le déplacement forcé : une histoire politique / 20
B- Etre déplacé, une identité construite : à partir des discours internationaux, ceux d’institutions étatiques, d’ONG et ceux de déplacés / 23 Les organismes internationaux / 23 Les ONG des années 90 et des années 2000 / 25 Les institutions étatiques / 26 Les déplacés / 28
C- De l’invisibilité à la question d’intégration: l’espace urbain dans la région kurde, la population locale et les déplacés / 30
D- Les nouvelles appartenances en espace urbain: Entrer (faire entrer) dans la ville...33
E- Etre dans la ville: les subjectivités et les narrations, la politique quotidienne et la re-création de «foyer» en espace urbain / 36
F- Remarques méthodologiques / / / 39 Choix de terrain / 39 Pourquoi la région kurde ? / 40 Pourquoi Van ? / 40
G- Hypothèses et organisation des développements / 47
Prélude : «Ces années-là» : OHAL ou une des multiples interventions concenant « la question de l’Est» / 54 Introduction / 55
A- Le régime d’OHAL et ses décrets-lois « exceptionnels » / 58 1. / En quoi consistent le Plan de §ark Islahat et le régime d’Umumi Müfetti§lik ? Quel type de trajectoire nous signalent-ils? / 61 2. / Le contenu de décrets-lois d’OHAL et leurs conséquences dans la région kurde / 68
B- Les préfets du régime et leurs discours / 72 1. / Les discours des préfets du régime d’exception / 74 2. / Vers une autre démarche sans oublier la question de la sécurité / 79 Conclusion / 85
Chapitre I : « Où allons-nous? »: La ville comme espace de négociation / 88 Introduction / 89
A- La ville de Van : dimensions géographiques et historiques / 91 1. Les espaces de mémoire / 92 2. Des espaces abandonnés aux espaces touristiques / 95
B- La ville entre l’idéal national et la réalité locale / 103 1. Modernisation de Van en tant que ville nationale et le «jeu d’aménagement» / 103 2. La recomposition de la population depuis les premières années de la République / 109 3. Le tribalisme et la construction d’identité de Vanli (origine de Van) / 121 Les aspects économiques et le tribalisme en espace urbain / 123
Conclusion / 131
Chapitre II : De l'histoire d’un village à la construction d’un quartier: Être villageois, être protecteur de village, être déplacé / 132 Introduction / 133
A- Origine des habitants du quartier de Kiraz Alam / 135 1. L’histoire d’une tribu, l’histoire d’un village / 135 2. La vie se transforme « Zehmet bû » le système de milice et ses acteurs / 140 a) Le tribalisme, le système de milice (koruculuk) et l’autorité centrale / 143 b) Le conflit, l’OHAL et la déclaration du système de milice (koruculuk) / 145 c) L « Hokumet », les villageois et le PKK / 146 3. Une pratique du pouvoir étatique : le déplacement forcé / 149 a) L’histoire du déplacement forcé du village de Sosin / 149 b) Le village de Sosin après le déplacement : Un village / rayé de la carte / 150 4. Les hommes en silence, les femmes en paroles : La pratique du système de milice et ses apparences en espace urbain / 152 a) Les hommes qui s’expriment par le silence / 153 b) Les femmes en paroles / 156 5. Narrations de deux générations de femmes : Reconstruction des histoires à partir du déplacement forcé / 160 a) « Je me souviens » / 162 b) La question qui interrompt la conversation : Pourquoi ? / 165 c) Le déplacement dans la mémoire des jeunes / 168 B- Le quartier de Kiraz Alam et l’Etat : l’« apprentissage de la citadinité » à travers les infrastructures étatiques et ses interventions / 174 1. Le quartier modèle / 175 2. La réinstallation des déplacés : une démarche vers la citadinité / 178 3. Le centre culturel et ses activités : « Je vous comprends » / 183
Conclusion / 193
Chapitre III : La mobilisation et l’action collective et politique urbaine en région kurde / 196 Introduction / 197 Qui sont les acteurs ? / 199 A- Les années 60-70 : Les mobilisations urbaines dans la région kurde / 200 Après le FCRE / 206 B- Les années 80 : Les années du silence / 212 C- Le conflit et le régime d’exception : la période de l’action collective / 214 1. La cristallisation des acteurs collectifs / 218 2. Les femmes et la mobilisation / 219 3. Rester à l’extérieur de la mobilisation / 224 D- Les années 2000 : L’action politique et sociale et la question de l’institutionnalisation / 228 1. Les élections locales, les municipalités : les nouveaux éléments de la mobilisation / 229 Le maire et la population / 233 2. Les ONG : Les « femmes de VAKAD », les « enfants de TEGV », les « musulmanes de VAHÔP » / 234 a) « Berxwedan Jiyan e, Jiyan Islam e » : VAHÔP (Plate-forme du droit et de la liberté à Van) / 236 b) La mobilisation consacrée aux « enfants pauvres » : les activités de TEGV (Fondation des bénévoles d’éducation de la Turquie) / 239 c) Van Kadin Demegi (VAKAD) -Association des fémmes de Van / 245
Conclusion / 254
Chapitre IV : Les ateliers de tissage de tapis : Les nouveaux espaces féminins pour les nouvelles travailleuses déplacées / 255 Introduction / 256 Les filles déplacées, nouvelles travailleuses dans la ville / 257
A- Les ateliers de tissage de tapis : « Notre deuxième foyer » / 260 1. Les filles,les familles, les ateliers / 263 2. Domestiquer l’extérieur / 264
B- La redéfinition des statuts familiaux : Un rôle principal des filles dans l’économie familiale / 267 Sentiment de responsabilité, économiser l’argent / 269
C- Un autre regard sur la modernité et la différence entre les classes sociales soulignée par les filles / 271
D- Les discussions sur la langue kurde chez les filles et la question d’appartenance à une tribu / 276 E- La construction d’un regard critique féminin, la sexualité / 283 F- La relation intime avec la mère: Leurs échanges et ruptures dans la vie quotidienne / 286 Conclusion / 288
Chapitre V : La violence et le politique dans la vie quotidienne de l’espace urbain / 289 Introduction / 290
A- La violence structurelle qui s’installe dans la vie quotidienne en milieu urbain: Les moments, les situations et les sentiments / 294 1. Le déplacement forcé et la pauvreté urbaine dans la région kurde / 295 Quelques histoires / 296 2. Les présentations de la question kurde dans les médias nationaux : depuis le régime d’exception et la crédibilité de ces derniers dans la population / 303 a) Les années 90 / 303 d) La crédibilité du média national chez la population de la région kurde / 307 3. La continuité et la transmission de peur et de colère : les réapparitions des années 90 dans la vie quotidienne / 314 a) Es-tu Jitem ? / 315 b) Eviter la violence, se sentir soupçonné / 318 B- Le Politique dans la vie quotidienne / 324 1. Vie quotidienne et politique / 324 a) Mariages et chansons engagées / 325 b) L’identité collective kurde : d’une identité politique aux déclinaisons des identités personnelles et sociales / 326 2. Vie quotidienne et habitudes du village / 332 3. Le centre-ville : lieu d’une résistance visible / 339 4. Mémoires résistances des femmes : partage de la tristesse et de la joie / 342
Conclusion / 351 Conclusion générale / 352
Bibliographie / 359
Annexes / 377
REMERCIEMENTS
A l’issue de la rédaction de cette thèse, je suis convaincue que la thèse est loin d’être un travail solitaire. En effet, je n’aurais jamais pu réaliser ce travail doctoral sans le soutien d’un grand nombre de personnes.
Je tiens tout d’abord à remercier mon directeur de thèse, monsieur Hamit Bozarslan, pour la confiance qu’il m’a accordé en acceptant d’encadrer ce travail doctoral, pour avoir suivi mes travaux depuis le début et pour ses multiples conseils.
J’exprime mes profonds remerciements à madame Nicole Khouri pour m’avoir donné envie de réaliser une thèse au travers de ses cours de DEA. Je la remercie également pour son accueil chaleureux à chaque fois que j’ai sollicité son aide, ainsi que ses multiples encouragements et ses conseils durant nos discussions très enrichissantes.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à madame Sonia Dayan Herzbrun pour son intérêt et son soutien chaleureux, pour ses conseils et pour ses contributions qui m’ont beaucoup aidé à approfondir ma réflexion sur cette thèse.
Je souhaite aussi remercier vivement monsieur Martin Van Bruinessen qui m’a fait l’honneur d’être un rapporteur sur ce travail de thèse. Je lui remercie également pour les conseils qu’il m’a prodigués dans les quelques occasions où nous nous sommes rencontrés.
Je suis très reconnaissante à madame Nathalie Clayer d’avoir bien voulu participer à ce jury, pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Mes chers amis, Hassina Mezziani, Yamina Et Kamel Graidai, Michelle Giron et PAUL Kessler, m’ont beaucoup aidé pour les corrections de mes textes. Je leur remercie infiniment.
Ma reconnaissance va à ceux qui ont plus particulièrement assuré le soutien affectif de ce travail de doctorat : ma famille et mes amis. Une grande merci dayeka min et mes sœurs pour m’avoir soutenu à tout moment avec amour et confiance. Merci à Jir, Eysan, Mir.
Je souhaite remercier très particulièrement à Celal Avci et Walter Posch pour leur confiance, leur soutien durant ces années de thèse, pour les efforts qu’ils ont réalisés afin que j’achève mon travail dans les meilleures conditions possibles.
Je ne peux pas oublier Enver Xoce, Xalo Mehdi, Ihsan et Sévè, Mete Xoce, Ali Dayi, Leyla Abla, Ahmet Xoce, Haci Akman et mes amis Eylem, Mehmet, Metin, Feryal, Yavuz, Rim,Sébastien, Magali, Eisa, Nevzat, Zubeida, Emeline, Sylvie, Florent, Anne-Laure, Cyril, Veli, Zilan, Handan, Ferhat, Halime, Recep, Nesibe, Sevim, Tahir, Mesut...
Des pensées spéciales à la famille TOROSSIAN et à la famille Mezziani. Je tiens à remercier à L’institut KURDE DE PARIS, la Municipalité de Diyarbaker et la Municipalite de Van pour leur soutien sur ce travail.
Je clos enfin ce remerciement en dédiant cette thèse à mon père et aux femmes que j’ai rencontrées durant ma recherche à Van, Diyarbakir et Batman. Je leur remercie infiniment d’avoir partagé leurs joies, leurs tristesses...
Introduction
Une histoire :
Le 18 octobre 1994, a eu lieu, au parlement turc, une réunion sur le rapport émis par la Commission de Recherche parlementaire au sujet des « faits violents dans la région du sud- est du pays ». Au cours de la réunion, la discussion s'est orientée vers le cas d’incendie de 16 villages entiers à Tunceli (Dersim) et le déplacement forcé des villageois.1 Le sujet avait déjà été traité lors d'une discussion au sein des médias nationaux au cours de laquelle le ministre des Droits de l’Homme, Azimet Kôylüoglu, s'était vu reprocher d’« accuser l’Etat et les forces militaires d'être responsables de ce cas». Durant cette réunion, le ministre des Droits de l’Homme a affirmé qu’il avait été mal compris, car il voulait dire que selon ses recherches, les témoignages sur l’affaire étaient ambigus, et que cette question restait à approfondir. Pendant cette même réunion, le ministre des Affaires Intérieures s’est exprimé également sur le cas: «Nos analyses se fondent sur des recherches objectives. [...] Nous savons qu’il y a un grand conflit là-bas, il y a des cas d’incendies, mais nous ne savons pas qui a commis ces incendies? C’est impossible que l’Etat soit responsable. L’Etat doit -il intervenir? En dépits des incendies et des attaques d’où qu’elles proviennent, y compris du PKK, l’Etat consent à venir en aide à ces villages». Pendant la semaine suivante, la discussion a continué, chacun y allant de ses interprétations en imaginant des scénarios différents. Par exemple, par un communiqué de presse du ministre des Affaires Intérieures, nous avons appris que «ce sont les militants du PKK qui s’habillent en uniforme de soldat et de policiers, et qui brûlent les villages».2 Durant la même semaine, le Premier ministre, Tansu Çiller, a accepté la visite des chefs des villages incendiés. Au cours de cette réunion, le Premier ministre a répondu ainsi aux villageois qui évoquaient la responsabilité de l’Etat et des forces sécuritaires : «Je ne pourrais pas le croire même si je l’avais vu de mes propres yeux». Le quotidien qui cite la conversation continue ainsi: «Lorsque les villageois ont dit que les hélicoptères ont amené de la nourriture pour les forces qui brûlaient les villages, le Premier ministre a répondu ainsi: « Ces hélicoptères sont peut-être venus de l’étranger. Ce ne sont pas des hélicoptères turcs. Ils peuvent appartenir au PKK, ou peuvent arriver de Russie, d’Arménie ou d’Afghanistan.»3 Le 7 novembre 1994, le ministre des Droits de l’Homme a présenté un communiqué qui ne correspondait pas tout à fait ce qu’il avait dit auparavant: «Tout le monde est capable de brûler un village, mais l’Etat n’est jamais responsable d’une telle affaire».4 Entre-temps, les villageois ont reçu la promesse d’obtenir d’une aide très prochaine de la part du Fonds de Désastre Naturel. C’est ainsi que, pour la première fois, la question de l’incendie de villages et du déplacement forcé a été abordée si ouvertement. Mais les questions primordiales (la raison, la responsabilité et la possibilité de retour des villageois) ont été ignorées. Comme d’autres cas de déplacement forcé, cette problématique a été expliqué comme un cas de « désastre naturel ».5
A- La politique nationale, la question kurde, le déplacement forcé : comment comprendre l'intersection ?
Dans le contexte de la Turquie contemporaine, si l’on analyse l’anecdote précitée à partir de différentes théories sur la nation (la «terre nationale» et le fait d'être exclu, inclus ou en marge de «corps national») 6, nous nous trouvons face à une «guerre de narration» entre le discours de l’autorité centrale et celui des villageois qui ne franchissent pas une frontière nationale7 * et qui négocient avec l’imaginaire national.
Si l’on analyse de près le cas cité, dans un premier temps la question n’a pas été traitée et classifiée et ensuite on a tenté de l’intégrer dans l’imaginaire national en l’« absorbant » par des interventions sociales et économiques et en essayant de la légitimer. Pourtant, on est face à des narrations de villageois qui vont à l'en contre de cet imaginaire national et engendrent plusieurs problématiques (être une minorité dans un Etat-nation, subir la violence, être déplacé forcé, bénéficier de l’aide de l’Etat dans le contexte d'un désastre naturel etc.). Tout au long de notre étude, nous allons réfléchir sur ces états ambigus en nous focalisant sur la question du déplacement forcé ayant eu lieu pendant la période du régime d’exception et ses effets jusqu’à ce jour.
La question de déplacement forcé peut être comprise à travers ses aspects économiques, sociologiques, psychologiques ou politiques. Elle peut être abordée à partir de différents contextes: l’Etat, le conflit, la violence, la minorité ethnique ou à partir de ses effets en espace rural, en espace urbain, en démographie ou en aménagement. Elle peut être analysée à partir des projets appliqués par les institutions étatiques, des recherches faites dans le milieu …
1 TBMM Genel Kurul Tutanagi, Période 19, Année 4, Réunion 18, le 11 Octobre 1994 accessible http://www.tbmm.gov.tr/develop/owa/Tutanak B SD.birlesim baslangic?P4=579&P5=t&pagel=3&page2=3; Voir également quelques rubriques des journaux : «Ya düzelt, ya istifa et», Milliyet, 12 octobre 1994; «Kôylüoglu Tartiçmasi », Milliyet, 12 octobre 1994; « Kôyoglu’na gensoru hazirligi », Milliyet, 14 octobre 1994.
2 «Kôyleri üniformali PKK yakiyor», Milliyet, 26 octobre 1994.
3 «Çiller’den garip iddia», Milliyet, 28 octobre 1994.
4 «Kôylüoglu çark etti», Milliyet, 7 novembre 1994.
5 Fikret Bila, «Terôr ‘Dogal Afet’», Milliyet, 25 octobre 1994.
6 / Pour la discussion sur le thème, Bénédict Anderson, L’Imaginaire National: Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme,Paris, La Découverte, 2006; Ernest Gellner, Nation et Nationalisme, Paris, Payot, 1989; Homi Bhabha (dir.), Nation and Narration, Routledge, 1990; Hannah Arendt, Du mensonge à la violence: Essais de politique contemporaine, Ed. Pocket, 2007 (1972); du même auteur, Le système totalitaire: Les origines du totalitarisme, Paris, Seuil, 1998; Arjun Appadurai, Géographie de la colère: la violence à l’âge de globalisation, Paris, Payot, 2009.
7 / Voir l’ouvrage de Liisa H.Mallki sur la question de transnationale et le cas de réfugiés Hutu : Liisa H. Malkki, Purity and Exile: Violence, Memory, and National Cosmology among Hutu Refugees in Tanzania, Chicago&London, University of Chicago Press, 1995. Voir également un article important concernant les critiques sur l’utilisation du terme « transnational » : Jonathan Friedman, « Des racines et (dé)routes : Troppes pour trekkers », L’Homme, 156, octobre-décembre 2000. Par exemple, les villageois écrivaient une lettre à l’attention du ministre des Droits de l’Homme. Voir « Köylerimiz operasyonda yandi », Milliyet, 16 octobre 1994. .....
Rojda Alaç
Stratégies de Vie et Récréation de «Foyer»
EHESS
Ecole Des Hautes Etudes En Science Sociale Stratégies de Vie et Récréation de «Foyer» le cas de la population kurde déplacée dans les espaces urbains de sa propre région en Turquie (1987-2010) Rojda Alaç
Thèse pour l'obtention du grade de docteur Discipline: Sociologie Politique Présentée par Rojda Alaç
Sous la direction de Monsieur Hamit Bozarslan, directeur d'études à l'EHESS Date de soutenance : 1er février 2012
Membres du jury : Martin van Bruinessen - Emeritus Professor of the Comparative Study of Contemporary Muslim Societies Department of Religious Studies and Theology, Utrecht University, Pay-Bas Nathalie Clayer- Directrice d’études, EHESS-CETOBAC Sonia Dayan Herzbrun-Professeure émérite, Université Paris VII (Denis-Diderot) Nicole Khouri- Maître de conférences-Université Paris l(Panthéon-Sorbonne) - IEDES