La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

La République kurde (de Mahabad)


Auteur :
Éditeur : Complexe Date & Lieu : 1991, Bruxelles
Préface : Pages : 231
Traduction : ISBN : 2-87027-418-1
Langue : FrançaisFormat : 110x180 mm
Code FIKP : Liv. Fra. 2217Thème : Histoire

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
La République kurde (de Mahabad)


La République kurde

Historiques

Depuis le partage de leur pays, dans les années 1920, les Kurdes ne cessent de se battre pour disposer d'une existence nationale propre et reconnue. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette aspiration a pu se réaliser, pour une brève période, sur une portion du territoire kurde centrée autour de la ville de Mahabad, située entre les zones d'occupation soviétique et britannique dans l'Ouest de l'lran où en janvier 1946 une République kurde fut proclamée.

Ce premier et unique Etat kurde du XXe siècle, qui ne dura que onze mois, occupe une place particulière dans l'histoire et l'imaginaire kurdes. Près d'un demi-siècle après son effondrement, les bardes et troubadours continuent de chanter ses réalisations et ses héros et de perpétuer ainsi son souvenir.


INTRODUCTION

Le moment est venu, semble-t-il, où une histoire de la République kurde de 1946 peut être utilement relatée. Non pas qu'un moment en particulier soit idéal, car il serait encore trop tôt pour exposer sans passion tous les aspects de cette période controversée, ou déjà trop tard pour saisir avec exactitude l'essence des événements qui commencent maintenant à se dissiper dans les mémoires. Etant donné que l'histoire complète de la République de Mahabad ne peut être élaborée à partir des sources publiées, les pages qui suivent devront se fonder sur des souvenirs imparfaits car, à la chute de la République, les Kurdes qui y avaient pris part avaient détruit toutes les preuves écrites de leur engagement. Quant aux sources officielles iraniennes, elles n'avaient pas tendance à perpétuer le souvenir amer d'événements qui s'écartaient de la voie principale du progrès et du renforcement national de l'Iran.

L'une des tâches les plus délicates consiste à déterminer les dates exactes des événements, voire même leur succession chronologique. Outre les erreurs éventuelles dues à ces causes, j'ai peut-être été trop indulgent pour certains des personnages de cette histoire et trop sévère pour d'autres. D'autre part, la contribution de certains, dans le bon ou le mauvais sens, a sans aucun doute été laissée à l'écart.

La source classique d'information en anglais sur la République de Mahabad est un article publié dans le Middle East Journal de juillet 1947 et dû à Archie Roosevelt Jr., l'un des rares étrangers qui se soient rendus à Mahabad pendant la période de la République. Le fait que, dans cette relation, plusieurs dates soient inexactes n'entache en rien la lumière remarquable qu'il jette sur les conditions régnant à l'époque à Mahabad.

J'exprime ma gratitude envers Cyrus Habibi de Mahabad, qui travaille maintenant au consulat américain à Tabriz; il m'a accompagné et a contribué, par ses dons linguistiques et son jugement équitable, à permettre mes nombreux déplacements et interviews menées au sujet de ce qui s'est passé dans sa ville natale. Je ne peux non plus oublier les vacances que Mme Oscar Reynolds, du Département d'Etat des Etats-Unis, a consacré à la transcription et à la dactylographie de la première version de ce travail. Parmi ceux qui ont lu le manuscrit et fait d'utiles suggestions, Sir Reader Bullard mérite une mention spéciale, ainsi que Melle Hermia qui appartient à la rédaction de Chatham House. M. Archie Roosevelt a été assez aimable pour me lire des extraits de ses notes sur sa visite à Mahabad et pour me permettre d'utiliser deux photographies appartenant à sa collection. Je tiens aussi à reconnaître ma dette envers M. C.J. Edmonds et son livre sur le Kurdistan irakien, Kurds, Turks and Arabs; ainsi qu'envers Pierre Rondeau pour ses encouragements et l'inspiration indirecte qui est à l'origine de mon étude. Je reste aussi obligé envers tous ceux, Persans, Arabes, Turcs et Kurdes, dont la confiance envers mon honnête utilisation des documents qu'ils m'ont fournis m'a encouragé à croire que je serais en mesure d'écrire cette petite partie de leur histoire. Parmi les militaires iraniens qui se sont montrés coopératifs, je dois mentionner le général Homayuni (maintenant à la retraite), le général Ali Achgar Fiuzi et le colonel Mehran. Le nom de mes principales sources kurdes figure tout au long du livre ainsi que dans les appendices. La plupart préfèrent rester anonymes, de sorte que je ne les citerai pas individuellement, sauf Sayyid Ahmad, fils de Sayyid Taha de Chemdinan, qui, le premier, m'a conté ses aventures au service de la République un jour de 1955 où nous parcourions en jeep le territoire Barzani, nous rendant à Mergasor. La mort accidentelle de Sayyid Ahmad à Arbil en 1958 avait fait disparaître un esprit brillant et un ami fidèle de la scène de ce pays lorsque j'y suis retourné en 1959. De mes autres amis et sources d'informations kurdes, ceux qui m'ont apporté la principale contribution se reconnaîtront facilement.

Etant donné mes relations passées et présentes avec le Service des Affaires étrangères américain, je dois insister sur le fait que le matériel employé ici est d'origine officieuse et que je suis seul responsable de toutes les interprétations données et de tous les points de vue exprimés.

W.E.
Avril 1962




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues