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Remzi


Auteur : Multimedia
Éditeur : CEPS Date & Lieu : 2005, Paris
Préface : Pages : 24
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 260x185 mm
Thème : Art

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Remzi

REMZI
Une peinture interculturelle

On pourrait les appeler les Interculturels. Certains viennent de Chine. D'autres des Andes. Un bon nombre aussi du domaine arabo-islamique. Ils ont en commun d'avoir gardé leur vision d'origine, même s'ils la fécondent d'éléments grammaticaux et de thèmes empruntés à la contemporanéité internationale. Somme toute, là où les Postmodernes jouent diachroniquement avec les époques, les Interculturels jouent synchroniquement avec les cultures.

REMZI est exemplaire à cet égard. Ses thèmes sont un fauteuil, une table, une montagne de la Drôme ; et, dans sa grammaire, on sent qu'il regarde admirativement les Impressionnistes et Cézanne, surtout Matisse.

Mais la vision de base, le travail cérébral de base vient de plus loin, dans le temps, mais surtout dans l'espace. Elle suppose les plateaux moyens du Kurdistan, irrigués du Tigre et de l'Euphrate, par où les céréales sauvages des très hauts plateaux d'Anatolie et d'Arménie sont pour la première fois descendues vers les plateaux inférieurs de la Mésopotamie, fondant nos premiers empires. Cela saute aux yeux dès le trait. Le dessin ne tente pas de cerner ni d'appuyer, ni de creuser, mais d'écrire légèrement, en un suspens de la ligne qui est l'écriture arabe. En tapis volant. Le transatlantique pliable à merci, et dont les appuis mêmes ne sont que des pliures impondérables devaient fournir à REMZI une série inspirée.

Toute étoffe également. Sinon que chez lui les nappes de Cézanne deviennent l'aile, la ceinture et le turban géant de l'archange des merveilles de la création datés de 1370.

La lumière suit, plus proche de Byzance que d'Argenteuil. Elle n'est pas tombée sur les choses, elle ne s'est pas reflétée sur les choses, elle en est « exsudée » de par derrière, de par dedans, comme disait le vieux SUIDAS parlant des murs de mosaïque. Donc pas la couleur de l'icône russe visqueuse et rayonnante, créant une transcendance proche, mais justement des teintes glissées qui ne compromettent pas l'absolue non-épaisseur de l'arabesque.

Techniquement, ce sont les pigments du pastel sec sous l'huile, l'huile Blockx plutôt que Talens.

Henri VAN LIER - février 1989

 


« LE DIVAN CARNIVORE »

Compagnon de longue date dans l'atelier, avachi par le temps, semble-t-il... mais REMZI, interpellé, va brusquement lui rendre toute sa superbe. Sa puissance rassurante devient une invite, une invite à l'abandon, à l'épanchement, aux confidences.

Là encore, la femme offerte, certains y verront de la provocation, n'est qu'une image extérieure : la nudité, parfois maladroite, ne l'est que par l'immense pudeur de l'âme.

Chez REMZI, le corps et la tête ne font pas un, ou bien dans l'abandon du sommeil. La chair offerte n'est qu'une apparence ; ici un visage que l'on cache, là un pied sur le qui-vive, et puis audelà de toute espérance, la magie opère : le corps, libre, voyage sur un tapis volant, image chère à HENRI VAN LIER...

Là non plus REMZI ne va pas dans la facilité.

Le voyage intérieur continue, qui fait référence à la dualité homme femme, à la confrontation du sexe et de l'âme, à l'abandon et à la maîtrise, à ce que l'on est obligé de montrer mais que l'on ne veut, ou ne peut pas, lâcher.

Les « divins divans » ne représentent-ils pas également les voyages au long cours chez les psychanalystes ?

Les « divins divans », l'aboutissement de l'étude étonnante de REMZI dans le foisonnement des cafés et

autres lieux de Montparnasse-la-belle.

Eve FEGYVERES - juillet 2005 -




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