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Ballade kurde


Auteur :
Éditeur : Imprimerie Nationale Date & Lieu : 1859, Paris
Préface : Pages : 18
Traduction : ISBN :
Langue : Français, KurdeFormat : 125x195 mm
Thème : Linguistique

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Table des Matières Introduction Identité PDF
Ballade kurde


JOURNAL ASIATIQUE, Cinquième série, tome XIV

BALLADE KURDE

RECUEILLIE ET TRADUITE
PAR M. A. JABA,
ET COMMUNIQUÉE PAR M. DE TCHIHATCHEFF

Pendant le séjour que je viens de faire à Erzeroum , où j'ai passé une partie du mois de juillet à me préparer pour mon voyage dans le Kurdistan, je me suis vivement intéressé à tout ce qui se rapporte à la langue et à l'histoire du peuple peu connu que j'allais visiter, et, bien que je n'aie pu consa¬crer à de semblables études que les quelques instants dérobés à mes travaux de naturaliste, cependant je suis parvenu à réunir plusieurs données plus ou moins intéressantes relati¬vement à l'histoire, aux traditions nationales, aux idées reli¬gieuses, etc. des Kurdes en général, mais particulièrement des tribus disséminées dans les montagnes qui bordent au sud le bassin de l'Euphrate...


BALLADE KURDE,
RECUEILLIE ET TRADUITE
PAR M. A. JABA
ET COMMUNIQUÉE PAR M. DE TCHIHATCHEFF

Pendant le séjour que je viens de faire à Erzeroum , où j'ai passé une partie du mois de juillet à me préparer pour mon voyage dans le Kurdistan, je me suis vivement intéressé à tout ce qui se rapporte à la langue et à l'histoire du peuple peu connu que j'allais visiter, et, bien que je n'aie pu consacrer à de semblables études que les quelques instants dérobés à mes travaux de naturaliste, cependant je suis parvenu à réunir plusieurs données plus ou moins intéressantes relati¬vement à l'histoire, aux traditions nationales, aux idées religieuses, etc. des Kurdes en général, mais particulièrement des tribus disséminées dans les montagnes qui bordent au sud le bassin de l'Euphrate. J'ai essayé de profiter de mon passage par Erzeroum, situé non loin des confins du Kurdistan, pour suppléer au défaut d'observation directe par un appel à l'autorité de ceux qu'un séjour prolongé dans le pays et des connaissances spéciales rendaient compétents dans ces matières. J'ai eu le bonheur de trouver toutes ces qualités réunies dans la personne d'un orientaliste, qui est peut-être le seul parmi ses confrères d'Europe qui se soit exclusivement voué à l'étude de la langue kurde , je veux parler de M. Jaba, consul de Russie , et ancien élève de l'Académie des langues orientales de Saint-Pétersbourg, dont les ma¬gnifiques collections de médailles et de manuscrits(1), ainsi que les communications verbales relativement à ce peuple qu'il étudie depuis douze ans sur les lieux mêmes, ont été pour moi une source intarissable d'instruction et de jouis¬sance. Bien que ce savant, aussi estimable que modeste, ait successivement présenté à l'Académie de Saint-Pétersbourg plusieurs travaux parfaitement appréciés sur des sujets de philologie, d'histoire et d'archéologie orientales, cependant les ouvrages les plus importants que la linguistique lui devra un jour sont encore inédits, surtout son Dictionnaire français-kurde et sa Grammaire de la langue kurde. J'en ai vu moi-même les volumineux manuscrits, déjà très-élégamment transcrits et pouvant immédiatement être mis sous presse. Mais ce qui m'avait particulièrement intéressé comme se rattachant de plus près à la vie intime du peuple que j'allais visiter, c'était une curieuse collection de légendes, traditions et chants nationaux kurdes, recueillis par M. Jaba de la bouche même des habitants, et écrits sous leur dictée, en ayant soin de choisir parmi les variantes le texte reconnu comme le plus authentique et adopté par la majorité de la population indigène. Au nombre de ces légendes figurait une espèce de ballade qui chante les aventures de Siyahamed et de Chamsi, et comme l'événement qu'elle raconte a eu pour théâtre les montagnes du Bingoel dagh (littéralement montagnes aux mille lacs), situées à vingt lieues environ au sud d'Erzeroum, que j'allais visiter, je demandai à M. Jaba une traduction de l'original. M. Jaha eut la complaisance de la rédiger pour moi et de l'accompagner d'une copie du texte, avec une transcription en caractères latins. J'ai pu me convaincre moi-même du retentissement que la petite ballade conserve encore au milieu des localités qui sont censées avoir été le théâtre de l'aventure; car j'ai eu l'occasion de montrer le manuscrit à plusieurs chefs des tribus campées pendant l'été sur le Bingoel dagh, et je fus chaque fois témoin de l'impression sympathique que produisirent sur eux ces notes na-tionales, qu'ils étaient heureux de réciter souvent, et tou¬jours avec la plus vive émotion.


____________________
(1)    M. Jaba m'a promis de m'envoyer un catalogue des médailles et manuscrits que renferme sa collection , probablement unique dans son genre , moins par le nombre que par la valeur intrinsèque des objets. Si la Société le désire, je prendrai la liberté de lui communiquer ce catalogue ; il sera peut-étre d'un certain intérêt pour quelques orientalistes, archéologues ou historiens; car ils apprendront sans doute avec plaisir l'existence de certains documents numismatiques, historiques ou littéraires qui pourraient jeter un nouveau jour sur leurs travaux, contrôler quelques-unes de leurs opinions ou eu appuyer d'autres par de nouvelles pièces justificatives.




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