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Le kurde de ‘Amādiya et de Djabal Sindjār


Auteur : Multimedia
Éditeur : Klincksieck Date & Lieu : 1975, Paris
Préface : Pages : 254
Traduction : ISBN : 2-252-01797-X
Langue : FrançaisFormat : 165x240 mm
Code FIKP : Liv. Fra. Gen 1266Thème : Linguistique

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Le kurde de ‘Amādiya et de Djabal Sindjār

Le kurde de ‘Amādiya et de Djabal Sindjār

Joyce Blau

Librairie C. Klincksieck

Le kurde est généralement classé dans la branche nord du groupe occidental des langues iraniennes (1). Il couvre une aire très vaste et n'a encore fait l'objet d'aucune étude d'ensemble. C'est la langue d'un peuple habitant une immense région montagneuse et qui émerge tout récemment du régime tribal. De plus, ce peuple -c'est son drame- est réparti entre quatre Etats (2) et sa langue n'a pas acquis les caractéristiques d'unification et de normalisation des langues des Etats nationaux. Les répartitions et les dénominations des parlers kurdes sont nombreuses et aucune ne s'est encore imposée (3).

Nous partons d'une répartition schématique en deux grands groupes: l'un situé au Nord et l'autre au Sud, la frontière d'isoglosse passant par le Grand Zab, affluent de gauche du Tigre (4). Les noms de kurmandji et de sorani (kurdi) sont couramment utilisés pour les désigner. Tawfiq Wahbi les appelle kurmandji septentrional et kurmandji méridional. Nous avons nous-même adopté pour notre enseignement les dénominations de kurde septentrional et de kurde méridional, suffisamment claires pour ne pas prêter à confusion.

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AVANT PROPOS

Cet ouvrage reprend pour l'essentiel une thèse de doctorat de 3e Cycle présentée à l'université de la Sorbonne Nouvelle, Paris III, en juin 1973, et qui avait été dirigée par notre maître, le professeur Gilbert Lazard, à qui nous exprimons toute notre gratitude pour son aide et pour son enseignement.

Ce travail a bénéficié des très nombreuses remarques faites lors de la soutenance de thèse par G. Lazard qui présidait le Jury ainsi que de celles des autres membres de Jury, le R. P. Thomas Bois, O. P., Philippe Gignoux et Maxime Rodinson. Enfin, le professeur Georges Redard a lu notre manuscrit et nous a fait de nombreuses et très utiles remarques.

Nous voudrions manifester notre reconnaissance aux nombreux Kurdes qui nous ont reçu et aidé. Il est impossible de les nommer tous. Nous mentionnerons l'Emir Kamuran Bedir Khan qui nous a enseigné sa belle langue et M. Sadiq Bahā' al-Din Amêdî qui, de Bagdad, nous a orienté vers les meilleurs conteurs de son pays et qui nous a aidé à mettre nos textes amêdî au point.

Que le R. P. Thomas Bois, éminent kurdologue, trouve ici le témoignage de notre filiale affection pour l'aide qu'il ne cesse de nous prodiguer depuis près de quinze ans.

On ne peut plus étudier la langue kurde sans s'appuyer sur les études fondamentales de David Neil MacKenzie. Nous tenons à dire ici tout ce que notre travail leur doit et qui est considérable.

Mes remerciements les plus sincères vont à Marianne Ivsic qui a assumé, avec une vive attention, la préparation matérielle de ce volume.



Introduction

Le kurde est généralement classé dans la branche nord du groupe occidental des langues iraniennes (1). Il couvre une aire très vaste et n'a encore fait l'objet d'aucune étude d'ensemble. C'est la langue d'un peuple habitant une immense région montagneuse et qui émerge tout récemment du régime tribal. De plus, ce peuple -c'est son drame- est réparti entre quatre Etats (2) et sa langue n'a pas acquis les caractéristiques d'unification et de normalisation des langues des Etats nationaux. Les répartitions et les dénominations des parlers kurdes sont nombreuses et aucune ne s'est encore imposée (3).

Nous partons d'une répartition schématique en deux grands groupes: l'un situé au Nord et l'autre au Sud, la frontière d'isoglosse passant par le Grand Zab, affluent de gauche du Tigre (4). Les noms de kurmandji et de sorani (kurdi) sont couramment utilisés pour les désigner. Tawfiq Wahbi les appelle kurmandji septentrional et kurmandji méridional. Nous avons nous-même adopté pour notre enseignement les dénominations de kurde septentrional et de kurde méridional, suffisamment claires pour ne pas prêter à confusion.

C'est en Iraq que les Kurdes ont acquis le plus de droits (malgré des limites dont de nombreux et sanglants conflits sont l'expression). C'est dans ce pays aussi que dès 1918, les intellectuels kurdes, dont les plus nombreux et les plus éminents étaient originaires de Sulaimâniya, la plus grande ville du Kurdistan d'Iraq, ont obtenu que le kurde soit promu au rang de langue officielle et qu'ils ont choisi le sulaimani, appelé sorani, comme langue de l'enseignement (5).

Cependant, le kurde traditionnellement enseigné aux "Langues Orientales" a été, depuis 1948 et jusqu'à tout récemment, le kurde septentrional. C'est aussi la langue de la majorité des Kurdes et c'est dans ce domaine que nous avons décidé de retourner aux sources.

Nous avons choisi l'Iraq comme champ d'enquête pour notre travail parce que nous avions la possibilité d'être bien accueillie dans un pays que notre formation d'arabisante nous rendait accessible. Un tiers environ des Kurdes d'Iraq parlent le kurde septentrional qu'ils appellent badînanî (ar. Bahdīnānī). Ce terme exprime, pour eux, l'entité linguistique qui s'oppose à celle de sorani et correspond à l'ensemble des parlers dans la région qui s'étend du Grand Zab à l'est jusqu'à la frontière turque au nord et la frontière syrienne à l'ouest (6).

Dans cette région, nous avons choisi d'étudier deux parlers : l'amêdî et le sincarî.

Le parler amêdî est celui de la ville de 'Amādiya (cf. Note p.196). Notons que dans la ville l'arabe sert de langue administrative et est enseignée dès l'école primaire. Le parler sincarî qui a été choisi est celui des Yézidis qui vivent au Djabal Sindjār (cf. Note p. 203).

Les Yézidis ont été l'objet de nombreuses études (7) mais l'aspect linguistique a été négligé (8) bien que leur langue se rapproche de celle de leurs coréligionnaires qui vivent au Chaikhān.

Nous avons recueilli les éléments de notre travail au cours de deux missions menées en automne 1967 et 1968, et durant lesquelles nous avons constamment vécu dans des familles kurdes. Au cours de ces …



Travaux de l'Institut d'études iraniennes

1. E. Benveniste, Titres et noms propres en iranien ancien, 1966.
2. J. de Menasce, Feux et fondations pieuses dans le droit sassanide, 1964.
3. M. Molé, La légende de Zoroastre selon les textes pehlevis, 1967.
4. C.-H. de Fouchécour, La description de la nature dans la poésie lyrique persane du XIe siècle, inventaire et analyse des thèmes, 1969.
5. J. de Menasce, Le troisième livre du Denkart, traduit du pehlevi, 1974.
6. A. Boulvin, Contes populaires persans du Khorassan, I, analyse thématique accompagnée de la traduction de trente-quatre contes, 1975.
7. A. Boulvin et E. Chocourzadeh, Contes Populaires persans du Khorassan, II, trente-six contes traduits, 1975.




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