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AVERTISSEMENT
Divers motifs, qu'il serait trop long d'expliquer en détail, ont retardé au delà de toute mesure la publication du premier fascicule des Séances et Travaux du Congrès français de la Syrie, relatif à sa section économique. Nous devons nous borner à en présenter aux souscripteurs , au Congrès et au public en général, nos sincères excuses.
Le temps qui s'est écoulé depuis l'effort dont la Chambre de Commerce de Marseille avait, pris l'initiative n'a pas été, toutefois, perdu pratiquement, et la Chambre peut se rendre le témoignage que, fidèle à une tradition locale et nationale neuf fois séculaire, elle a contribué à éclairer, par des éludes solides, place, dont le compte rendu seul a tardé, l'opinion sur la valeur exacte du pays duquel nous attachait tant de liens et où la France était appelée à exercer son mandat.
Mais ce même laps de temps a enlevé une partie de leur actualité, sinon de leur intérêt, aux contributions qui lui avaient été apportées avec une spontanéité et un zèle si touchants en 1919. Nous devons donc nous contenter de rappeler ici brièvement, dans un premier paragraphe, les travaux présentés à la Section économique du Congrès de Marseille; puis, dans une courte introduction à la belle étude de M. Paul Huvelin sur la valeur économique de la Syrie, le but et les résultats de la Mission qu'il a dirigée, et qui était une suite, de portée pratique, au Congrès français de la Syrie.
Résumé des travaux présentés à la section économique du Congrès français de la Syrie
La Section économique était présidée par M. Hubert Giraud, membre-secrétaire de la Chambre de Commerce de Marseille. En fait, les discussions ont été surtout dirigées par M. Ennemond Morel, vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, attestant ainsi la communauté d'intérêts et d'action qui lient les deux plus importantes chambres de Commerce de France, en dehors de la capitale, sur cette question comme sur tant d'autres. Cette section était la plus nombreuse : 180 inscrits au moment de l'ouverture du Congrès (et il y en a eu d'antres depuis) et comprenait, non seulement les principales maisons marseillaises et lyonnaises ayant des relations d'affaires avec la Syrie, mais les glandes Sociétés françaises qui, sous l'étiquette ottomane que leur imposait, avant la guerre, le régime turc, représentaient nos intérêts nationaux en Syrie, et dont nous allons reparler; des banques, comme la Banque ottomane, le Crédit Lyonnais, le Comptoir National d'Escompte; des organismes officiels ou professionnels très importants, comme l'Office national du Commerce extérieur, des Chambres de Commerce, l'Association cotonnière coloniale, la Fédération des Industriels et Commerçants français, des négociants syriens, etc., etc.
Les principales communications de la Section économique ont porté sur les sujets suivants. M. Albert Mourgue d'Algue, au nom de sa maison, la plus importante de Marseille en Syrie, a présenté deux rapports: l'un, documenté d'une façon admirablement précise, sur la Sériciculture et la Filature des soies en Syrie, et de laquelle il résulte qu'en bonne année moyenne la valeur de l'exportation vers la France des produits de la sériciculture syrienne, sous toutes leurs formes, atteignait, avant la guerre, une valeur de 26 millions 1/2 île francs environ (I); l'autre, sur le Commerce général d'importation en Syrie par l'intermédiaire de maisons et de navires français, et fixant, approximativement, après une énumération détaillée des articles, la valeur de ces importations en Syrie par notre entremise, à un minimum de 25 millions de francs. Ces deux seuls chiffres additionnés, résultant des recherches d'un spécialiste Cet sous réserve de ce qu'il faudrait ajouter pour les produits syriens, autres que la soie, envoyés en France) nous ont permis d'affirmer encore plus énergiquement notre place prépondérante dans le commerce de la Syrie avec l'Europe. C'est d'ailleurs ce que confirmait le remarquable rapport de M. Henri Giraud (de la maison, bien connue sur la place de Marseille et à Constantinople, des Fils de Giraud frères) sur le Commerce d'exportation de la Syrie, où les renseignements les plus topiques étaient donnés sur les ressources du pays en dehors de la soie: coton, laine, peaux, céréales (blé, orge, avoine, maïs, dari, millet), et légumineuses (fèves, pois chiches, lentilles, haricots); oléagineux (sésames, huile d'olive, etc.); jaunes d'œufs et albumine et ...
(1) Sur cette question voir le rapport spécial établi par M. Croizat à la suite de la mission envoyée en Syrie sous la direction de M. Huvelin, et dont il est question plus loin.
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