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Un tableau de la diaspora arménienne


Auteur :
Éditeur : Proche-Orient Chrétien Date & Lieu : 1957, Beyrouth
Préface : Pages : 72
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 160x235 mm
Code FIKP : Br. 2118Thème : Général

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Un tableau de la diaspora arménienne

Un tableau de la diaspora arménienne

R. P. Jean Mécérian, S.J.

Proche-Orient Chrétien


e regretté bollandiste, Paul Peeters, de la Compagnie de Jésus, écrivait un jour que "de tout temps, il y eut beaucoup d'Arméniens ailleurs qu'en Arménie...". Cette boutade est plus vraie que jamais, depuis surtout l'épouvantable bourrasque qui a soufflé sur l'Arménie de 1915 à 1922, brisant cet arbre trente fois séculaire, détruisant ses branches jusqu'au tronc et ne laissant sur le sol ancestral que quelques débris, tandis que quelques branchages, quelques feuilles étaient éparpillés au caprice des vents soit sur des terres déjà habitées par des Arméniens, soit sur des terres nouvelles. Mais la sève de l'arbre multiséculaire, vivante dans ses moindres parcelles, leur donnait vigueur dans chaque coin de terre où elles s'étaient posées: les anciennes agglomérations grossissaient, de nouvelles s'établissaient (1). C'est ce que les Arméniens appellent les colonies arméniennes.

Ces mots, peu employés avant la grande dispersion



UN TABLEAU DE LA DIASPORA ARMENIENNE


par le R. P. Jean Mécérian, S.J.

Première partie : Les Arméniens dans l'Union Soviétique
§ I. La situation à la veille de la 1ère guerre mondiale.
§ II Les conséquences de la 1ère guerre mondiale.
§ III. L'actuelle République Socialiste Soviétique d'Arménie.

Deuxième partie : Les Arméniens hors de l'Union Soviétique
§ I. La situation des Arméniens de l'Empire ottoman, à la veille de la 1ère guerre mondiale.
§ II. Les conséquences de la 1ère guerre mondiale.
§ III. La situation actuelle des Arméniens hors de l'URSS.

Troisième partie : Les organismes d'intérêt général
§ I. Les sièges ecclésiastiques.
§ IL Les partis politiques.
5 III. Les organisations charitables et culturelles.

Le regretté bollandiste, Paul Peeters, de la Compagnie de Jésus, écrivait un jour que "de tout temps, il y eut beaucoup d'Arméniens ailleurs qu'en Arménie...". Cette boutade est plus vraie que jamais, depuis surtout l'épouvantable bourrasque qui a soufflé sur l'Arménie de 1915 à 1922, brisant cet arbre trente fois séculaire, détruisant ses branches jusqu'au tronc et ne laissant sur le sol ancestral que quelques débris, tandis que quelques branchages, quelques feuilles étaient éparpillés au caprice des vents soit sur des terres déjà habitées par des Arméniens, soit sur des terres nouvelles. Mais la sève de l'arbre multiséculaire, vivante dans ses moindres parcelles, leur donnait vigueur dans chaque coin de terre où elles s'étaient posées: les anciennes agglomérations grossissaient, de nouvelles s'établissaient (1). C'est ce que les Arméniens appellent les colonies arméniennes.

Ces mots, peu employés avant la grande dispersion à laquelle nous avons fait allusion, désignaient jusqu'alors les groupements arméniens existant hors du territoire historique de l'Arménie, pratiquement hors de l'empire ottoman et des provinces transcaucasiennes de l'empire des Tsars. A présent ils désignent les groupements, plus ou moins nombreux, qui se trouvent hors du territoire d'une Arménie toute nouvelle, à savoir, hors des limites de l'Etat arménien créé en 1918 et devenu, peu après, la République Socialiste Soviétique d'Arménie (RSSA).

Deux actes officiels sont venus donner une situation juridique, tant soit peu définitive, à tous les survivants du peuple arménien: le Traité de Lausanne tout d'abord et la Constitution de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) ensuite. Nous dirons plus loin comment celle-ci fixa définitivement les frontières de l'Etat arménien, au mépris du principe même des nationalités ethniques qui est proclamé sa charte fondamentale, tandis que celui-là entérina la situation de fait créée par la force brutale, au mépris des lois les plus élémentaires de l'humanité et des promesses les plus solennellement octroyées.

Sur l'ensemble de la population arménienne existant actuellement dans le monde, les citoyens de l'Etat arménien sont moins nombreux que leurs frères, citoyens adoptifs ou natifs des autres Etats du globe, en gros un million et demi en face de deux millions. Si, d'autre part, on prend en bloc les Arméniens vivant sur l'ensemble des territoires de l'Union soviétique, on peut fixer leur nombre approximativement à deux millions et demi, contre un million vivant sur le reste du globe en dehors de l'Union soviétique.

(1) M. Pierre Rondot l'a fort bien dit: "Le nom même de l'Arménie garde, pour les Occidentaux, une résonnance tragique ; son histoire apparaît, au premier regard, comme une longue suite de catastrophes. Cependant aucun peuple chrétien du Proche-Orient n'est aujourd'hui plus vivant : fier de son passé sans être confisqué par lui, et courageusement décidé à construire son avenir. La nation arménienne a pu survivre aux massacres, à l'émigration, à la ruine renouvelée de l'Etat, par une sorte de génie bâtisseur et populaire qui semble le trait distinctif de ses annales". Et quelques lignes plus bas l'auteur explique ce qu'il entend par "ce génie bâtisseur et populaire", en ajoutant : "C'est une nation d'architectes, ses antiques sanctuaires le rappellent ; mais elle sait bâtir aussi de 'pierres vives', et se montre une infatigable créatrice de groupes humains et d'institutions" (Les Chrétiens d'Orient, par Pierre Rondot, Paris, 1955, p. 170). Voir le chapitre IX tout entier, pp. 171-199, et bien d'autres passages.

Je me suis demandé si mon "Tableau de la diaspora arménienne'' n'était pas superflu après le panorama historique et actuel présenté avec tant de maîtrise par le diplomate si bien renseigné qu'est M. P. Rondot et dont l'ouvrage est aussi sympathique qu'impartial. Je me décide à écrire, cédant à l'aimable invitation qui m'en a été faite, avec le ferme espoir que mes lecteurs, désireux de connaître quelque peu intimement le Proche-Orient chrétien, les Arméniens en particulier, chercheront l'ouvrage de M. Rondot, s'ils ne l'ont déjà parmi leurs ouvrages de choix.




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