La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Kurdologie et enseignement de la langue Kurde en URSS


Auteur :
Éditeur : Paul Geuthner Date & Lieu : 1963, Paris
Préface : Pages : 106
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 175x260 mm
Code FIKP : Liv. Fr. Lp. Gen. 89Thème : Linguistique

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Kurdologie et enseignement de la langue Kurde en URSS

Kurdologie et enseignement de la langue Kurde en URSS

Moh. Mokri

Paul Geuthner


Les études kurdes, poursuivies depuis longtemps en Russie, tant avant qu’après la Révolution, présentent une double signification : politique et scientifique.

La faible importance numérique de la population kurde au sein des peuples soviétiques n’a pas empêché qu’un très grand nombre d’ouvrages soient consacrés aux différents domaines de la kurdologie, et que les savants d’origine russe, kurde, ou quelquefois arménienne, se soient penchés sur ces problèmes.

L’intérêt scientifique de ces recherches est manifeste, et tout un ensemble d’activités en témoigne: enseignement universitaire de langue et littérature kurdes, cours des écoles, travaux de recherches ...



KURDOLOGIE ET ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE KURDE EN URSS


(Avec une bibliographie concernant les Études Kurdes)*

Les études kurdes, poursuivies depuis longtemps en Russie, tant avant qu’après la Révolution, présentent une double signification : politique et scientifique.

La faible importance numérique de la population kurde au sein des peuples soviétiques n’a pas empêché qu’un très grand nombre d’ouvrages soient consacrés aux différents domaines de la kurdologie, et que les savants d’origine russe, kurde, ou quelquefois arménienne, se soient penchés sur ces problèmes.

L’intérêt scientifique de ces recherches est manifeste, et tout un ensemble d’activités en témoigne: enseignement universitaire de langue et littérature kurdes, cours des écoles, travaux de recherches aboutissant à la publication de livres et d’articles dans différentes revues en langue russe, édition de journaux et d’ouvrages en langue kurde (dialecte kurmandji) et aussi parution en langue arménienne de livres et d’essais concernant les Kurdes.

Une équipe de jeunes chercheurs kurdologues a été formée et s’adonne à la préparation de travaux variés, et l’on envisage notamment l’édition de plusieurs livres kurdes que nous aurons à citer plus loin.

Naturellement, ces travaux sont de valeur inégale, mais ceux des savants russes, particulièrement en ce qui concerne la philologie ainsi que la morphologie et la grammaire kurdes, présentent beaucoup d’intérêt.

Dans le domaine de l’ethnographie existent des travaux remarquables aussi bien pour les Kurdes que pour les autres groupes ethniques conformément à une tradition déjà bien établie.

Les études kurdes s’intègrent, à juste titre, dans l’Iranologie, les chercheurs et les étudiants qui s’occupent de cette branche poursuivent également les études iraniennes qui en constituent la condition préalable.

Parmi ceux qui étudient l’Iranologie et surtout la langue persane, on compte non seulement des Russes, mais aussi des chercheurs et étudiants originaires du Tadjikistan, de Géorgie, d’Azerbaïdjan, d’Arménie, ainsi que des Ossètes, des Kurdes et, éventuellement, des ressortissants d’autres républiques ou minorités.

Outre les Kurdes mêmes, un certain nombre d’étudiants ou savants s’adonnent aux études kurdes.

Lors du XXVe Congrès International des Orientalistes à Moscou (août 1960), la Kurdologie faisait partie des sections d’Iranologie et plusieurs savants soviétiques, russes et kurdes, ont assisté aux séances de ces sections, histoire et philologie, alors que le domaine afghan, qu’il aurait été assez naturel de voir inclus dans la section d’Iranologie — comme c’était le cas dans les Congrès précédents — constituait une section à part, en raison du grand nombre de communications.

De même que lors du XXIVe Congrès International des Orientalistes à Munich en septembre 1957, c’est au sein des études iraniennes que l’auteur du présent article a fait deux communications sur la Kurdologie; celles-ci ont été suivies d’une longue discussion à laquelle ont pris part le Professeur Minorsky, éminent savant et kurdologue de grand renom, ainsi que les célèbres kurdologues soviétiques, le Professeur K. K. Kurdoev, Mme M. B. Rudenko, MM. A. Avdal et H. Djindi dont les contributions et les noms sont apparus dans les Actes du Congrès.
Nous avons consacré une première communication à la naissance du monde chez les Kurdes Ahl-e Haqq (1) dans la section d’histoire de l’Iran, et une deuxième au Symbolisme des oiseaux dans le folklore persan et kurde (2) dans la section de philologie iranienne. Ces deux communications ont été faites en langue française. Nous avons eu, par ailleurs, l’occasion de prendre la parole en persan, lors d’une séance dans la section de philologie, à propos de la place qu’il convient de réserver aux études linguistiques et ethnologiques consacrées aux dialectes kurdes, au sein des études iraniennes.

La langue au sujet de laquelle ces études se poursuivent en pays soviétique est un dialecte du nord du Kurdistan appelé Kurmandji, qui est en cours de fixation au point de vue des formes et du vocabulaire; bien que ce dialecte soit aussi celui d’une partie du Kurdistan de Turquie, les savants soviétiques envisagent actuellement d’étendre ces études au dialecte plus couramment employé dans le Sud, surtout en Iran et en Irak, et dans lequel paraissent la plupart des journaux et des publications.

En ce qui concerne ce dialecte kurmandji, il existe une documentation déjà abondante, et de vastes travaux en cours; mais quant aux autres dialectes kurdes, on ne s’en est jusqu’à présent que peu occupé.

Le dialecte kurde parlé en Arménie présente de légères différences morphologiques et sémantiques avec celui de l’Azerbaïdjan et se rapproche davantage du Kurde tel qu’on le parle en Géorgie et en Turquie, tandis que le dialecte kurde d’Azerbaïdjan est de même groupe que celui du Nord du Kurdistan iranien. Quant au dialecte kurde du Turkménistan, il ressemble à celui que parlent les Kurdes du Khorassan en Iran. Nous nous sommes largement étendus sur ces différents dialectes et leurs variations locales dans notre ouvrage sur les dialectes et la littérature kurdes (thèse de doctorat soutenue en 1948 à Téhéran, augmentée et refondue par la suite en vue de l’édition).

Mohammed Mokri

*Étant donné que les recherches kurdologiques font partie du domaine de l’Iranologie, ce sont plutôt les études linguistiques, ethnographiques, agraires et même historiques et sociales qui nous intéressent dans un esprit purement scientifique. Les points de vue particuliers et les descriptions politiques reflétés dans certains ouvrages ou thèses ne sont cités qu’à titre de documentation au sujet de la position prise par certains auteurs soviétiques.

1) Cf. Trudy XXV Mejdunarodnogo Kongressa Vostokovedov. T. II, Moscou, Izdat. vostoônol literatury’, 1963, pp. 159-168.

2) Le texte de cette étude constitue un chapitre de mon ouvrage actuellement sous presse : Le chasseur de Dieu et l’histoire de Roi-Aigle.




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues