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Les Kurdes et l'accord d'Alger


Auteur : Multimedia
Éditeur : Centre Culturel Universitaire Date & Lieu : 1975, Beyrouth
Préface : Pages : 14
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 150x230 mm
Code FIKP : Liv. Fr. Lp. gen. 42Thème : Politique

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Les Kurdes et l'accord d'Alger

Les Kurdes et l'accord d'Alger

Noureddine Zaza

Centre Culturel Unıversitaire


On peut lire dans le préambule de l’article 63 du traité de Sèvres du 10 août 1920: «Une commission siégeant à Constantinople... préparera dans les mois à dater de la mise en vigueur du traité, l’autonomie locale pour les régions où domine l’élément kurde.» Cette émouvante reconnaissance de la spécificité des populations montagnardes de cette région perdue fut en fait sans lendemain. Ni les Turcs, ni les Perses ne tenaient à se voir amputés d’une partie de leur territoire ; quant aux Britanniques et à leurs alliés hachémites, ils se rendirent vite compte qu accorder l’autonomie au vilayet de ...



LES KURDES ET L'ACCORD D'ALGER


On peut lire dans le préambule de l’article 63 du traité de Sèvres du 10 août 1920: «Une commission siégeant à Constantinople... préparera dans les mois à dater de la mise en vigueur du traité, l’autonomie locale pour les régions où domine l’élément kurde.» Cette émouvante reconnaissance de la spécificité des populations montagnardes de cette région perdue fut en fait sans lendemain. Ni les Turcs, ni les Perses ne tenaient à se voir amputés d’une partie de leur territoire ; quant aux Britanniques et à leurs alliés hachémites, ils se rendirent vite compte qu accorder l’autonomie au vilayet de Mossoul, c’était se priver d'une richesse énorme qui commençait à sourdre: le pétrole. Il ne pouvait donc en être question et les aspirations kurdes furent dès lors violemment réprimées.

Lorsqu’en juillet 1958, le général Kassem prit le pouvoir, les hommes du leader kurde Barzani reprirent espoir et ses milices n’hésitèrent pas à participer à l'écrasement de la révolte nassérienne de mars 1959; mais Kassem victorieux oublia bien vite les aspirations de ses alliés et, dès septembre 1961, un mouvement insurrectionnel éclatait dans le Kurdistan irakien. Le 8 février 1963, Kassem était renversé ; son successeur, le général Abdel Salem Aref, commençait par reconnaître les « droits nationaux du peuple kurde », mais, dès juin 1963, à la suite d’un mémorandum du Parti démocratique kurde, les hostilités reprenaient dans le nord de l’Irak. Elles se poursuivront jusqu en février 1964 pour reprendre quelques mois plus tard. L’accession au pouvoir de Abdel Rahman Aref, les tentatives faites par son premier ministre Abdel Rahman Bazzaz pour surmonter pacifiquement la crise, tout cela ne portera guère de fruits.

En juillet 1968 enfin, le Ba‘th reprenait le pouvoir: Ahmed Hassan el-Bakr s’efforce d’abord de jouer la carte de la paix ; c’est sans succès et les combats reprennent. Mais le régime ba'thiste doit faire face à trop de défis à la fois : il y a les mécontents de l’intérieur, il y a les menées iraniennes, il y a les Kurdes qui épuisent l’armée. Le 11 mars 1970, un accord est donc conclu qu’un comité se voit en charge d'appliquer dans un délai de quatre ans. Barzani et ses hommes se voient accordés des droits qu’aucun régime n'avait jusqu’alors pensé leur reconnaître: le Kurdistan irakien obtient enfin son autonomie. En principe, du moins...

Pratiquement, les négociations seront difficiles et la situation se dégradera peu à peu. «La détérioration des relations entre les Kurdes et le gouvernement de Bagdad, écrit Chris Kutschera1, a quelque chose de vertigineux: au printemps 1971, le général Barzani parlait de crise de confiance, mais aussi de bonne volonté. Au printemps 1973, après deux tentatives d’assassinat contre le général Barzani, les dirigeants kurdes étaient sombres mais évoquaient encore la possibilité de sauver les accords du 11 mars 1970 par une rencontre au sommet entre Barzani et Saddam Hussein... A l’automne 1973, il n’était plus question de chercher à sauver les apparences par des formules creuses et la situation est d’autant plus grave que, d’un côté comme de l’autre, on semble avoir accepté comme un fait établi l’absence totale de dialogue. » Les raisons d’un tel échec sont sans doute multiples et peuvent aller du manque de souplesse du général Barzani et des «lâchages» de certains de ses partisans aux maladresses cumulées des dirigeants ba'thistes qui voulurent trop vite jouer la division du mouvement kurde et qui n'hésitèrent pas à fausser les données du problème par le biais de déplacements de population. Plus profondément, il semble bien que pour les autorités de Bagdad, il est deux éléments qui ne pouvaient être mis en question : c’est la libre disposition par le gouvernement central du pétrole de Kirkouk et c’est l’hégémonie politique du parti au pouvoir...




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