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Une Vision Turque du Monde


Auteur :
Éditeur : CNRS Date & Lieu : 2000, Paris
Préface : Pages : 240
Traduction : ISBN : 2-271-05700-0
Langue : FrançaisFormat : 155x240 mm
Code FIKP : Liv. Fra. Cop. Vis. 1785Thème : Général

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Une Vision Turque du Monde

Une Vision Turque du Monde

Etienne Copeaux

CNRS


Depuis le XIXe siècle, la représentation du passé a trouvé dans la carte un support indispensable à sa visualisation. Loin d’être uniquement image, la carte, comme le texte, propose différents niveaux de lecture, diverses strates où se fixent idéologies et conceptions du monde. Le travail ici présenté, portant sur les manuels scolaires turcs des années 1930 aux années 1990, est la première tentative d’analyse d’un corpus vaste et homogène de cartes historiques.

Étienne Copeaux, étudiant le discours cartographique sous tous ses aspects (sémiologie, champs représentés, échelles prédominantes, informations non graphiques) dévoile la construction d’un sentiment identitaire qui, au-delà de la dimension nationaliste, donne à voir une approche nouvelle de la notion de «vision du monde».



Étienne Copeaux
, ancien pensionnaire de l'Institut français d’études anatoliennes (Istanbul), est chercheur au CNRS (Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, Lyon).

 



AVANT-PROPOS


Ce travail comporte des mots et noms propres turcs, que j’ai conservés dans leur graphie turque actuelle, en raison de sa grande commodité La langue turque ne comporte qu’un seul son sans équivalent en français, et l’alphabet latin adopté en 1928 a une prononciation phonétique.

Toutes les lettres sont prononcées, y compris les consonnes de fin de mot : Fas (le Maroc) se prononce «fâss»;
c équivaut à dj : Elcezire (la Mésopotamie) se prononce «el djèzirè»;
ç équivaut à tch; Çin (la Chine) se prononce «tchînn»;
e est toujours très ouvert, jamais muet comme en français: Edirne (Andrinople) se prononce «èdirnè »; lise (le lycée), «lissé»;

g est toujours dur: Girit (la Crète) se prononce «guiritt»;
ğ a pour fonction de prolonger la voyelle qui précède : Karadag (le Monténégro) se lit «karadâ»;
h est toujours aspiré;
ı (i sans point) est proche du e muet français; la distinction typographique entre i et ı doit être respectée même sous leur forme majuscule (İ et I);

j se prononce comme en français, jamais comme un y: türkoloji (la turcologie);
ö équivaut à eu ou œu français (comme le ô allemand): Özbekistan se prononce «Euzbèkistann»;
r est toujours roulé;
s est toujours dur, comme dans Amasya («amassia») ou lise (le lycée);
ș se prononce comme le ch français: Muș, Maraș (villes d’Anatolie, à lire «mouche», «marache») ;

u se prononce ou : Burdur, Bursa se lisent «bourdour», «boursa»;
ü équivaut au u français: kültür se prononce comme «culture» ; Üsküp (Skopje);
y est toujours consonne.

Pour éviter de surcharger les notes, les références des ouvrages scolaires sont résumées ainsi: nom de l’auteur ou du directeur de collection; cycle d’études (ilkokul pour primaire, ortaokul ou ortamektep pour collège 2, lise pour lycée); niveau désigné par un chiffre romain; année d’édition. Lorsqu’il n’y a pas d’autre précision, il s’agit d’ouvrages d’histoire (tarifi) ou, pour l’école primaire, de «sciences sociales» (sosyal bilgiler).

1. Toutefois, dans les citations, les différentes transcriptions utilisées par certains auteurs ont été respectées.
2. Les ortaokul ou collèges ont été supprimés en été 1997, au profit d’un enseignement primaire de huit ans; cette réforme, qui vise à gêner l’enseignement religieux, n’a pas d’incidence sur le propos de ce livre.



Introduction

Le travail qui suit est un essai d’analyse en cartographie historique basé sur l’étude d’un corpus de cartes, cohérent par leur lieu de production (un seul pays), par la vision du passé qu’elles cherchent à concrétiser (résultant d’un mouvement historiographique bien défini), par la relative stabilité des politiques et des valeurs culturelles qui ont présidé à leur élaboration, et par leur genre: il s’agit de l’ensemble des cartes extraites des manuels scolaires d’histoire en usage en Turquie de 1931 à 1993; cet examen couvrant plusieurs décennies permet de faire apparaître tant les éléments permanents qu’une évolution.

Ma réflexion ayant été entièrement guidée et conditionnée par la matière à examiner, les cartes analysées ne sont pas de simples illustrations. Il ne s’agit pas non plus d’une juxtaposition d’études de cartes suivie d’une synthèse ; c’est bien le corpus dans son ensemble qui est analysé, dont aucune carte n’a été écartée pour manque d’intérêt, mauvaise qualité, marginalité ou banalité.

Cette recherche a été menée de manière systématique dans le cadre d’une thèse de géographie historique, soutenue en 19941, dont l’objet était le discours des manuels scolaires d’histoire turcs; au cours de cette étude, j’avais constaté très vite la nécessité de ne pas s’en tenir au discours textuel. Les ouvrages scolaires, en effet, utilisent généralement trois modes d’expression: le texte, la cartographie et l’iconographie. Ces trois modes discursifs se mêlent, se répondent, se complètent, mais peuvent aussi se contredire. Il est de règle que l’iconographie et la cartographie soient subordonnées au texte, car la carte et l’image sont le plus souvent conçues comme ...

1. Étienne Copeaux, «De l’Adriatique à la mer de Chine. Les représentations turques du monde turc à travers les manuels scolaires d’histoire (1931-1993)», Paris-VIII, 1994. Cette thèse a été partiellement publiée sous le titre Espaces et temps de la nation turque. Analyse d’une historiographie nationaliste (1931-1993), Paris, CNRS Éditions, 1997




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