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Minorites et Construction Nationale


Auteurs : |
Éditeur : Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine Date & Lieu : 2000, Aquitaine
Préface : Pages : 42
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 150x235 mm
Code FIKP : Liv. Fra. Rol. Min. 149Thème : Général

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Minorites et Construction Nationale

Minorites et Construction Nationale

Michèle Bouix
Françoise Rollan

Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine


La nation comme référence identitaire et communauté , d’appartenance majeure a peut-être vécu. Les communautés nationales ont été construites, puis reconstruites, lors de recompositions territoriales, sur des bases nouvelles, du XVIIe au XXe siècle. Quels ont pu être les enjeux et les stratégies des groupes minoritaires qui jusqu’alors jouissaient d’un statut particulier, ou en étaient exclus, parce qu'ils étaient considérés comme différents de par la langue, la religion, l'origine, l’ethnie?

Deux cas de figure ont été plus particulièrement étudiés: d'une part, des groupes minoritaires religieux - réformés entre autres - et leurs tentatives pour s’inclure dans une communauté d’appartenance nationale: d'autre part, d’autres groupes dont l’appartenance a été mise en cause après l’effondrement des, empires multinationaux, les déplacements de frontières et la montée des nationalismes.

Dans l'Europe actuelle, se trouve alors posé d’une façon nouvelle le problème du rapport entre la permanence de minorités affirmées et les constructions nationales fondées le plus souvent sur le modèle de l’État-nation.

Les auteurs sont membres d’équipes de recherches du CNRS (UMR 6588 Migrations Internationales, Territorialités et Identités) et Diasporas, Échanges, Identités (UMR 5136 FRAMESPA). L’ouvrage se situe dans le cadre du programme de la Maison des Sciences de I Homme d'Aquitaine «Lieux, territoires mémoire».



MINORITES ET CONSTRUCTION NATIONALE EN TURQUIE

Françoise Rollan*

«Türkiye'de yetmișiki buçuk millet var»**
«En Turquie, il y a 72,5 nationalités»

La Turquie moderne a été créée au lendemain de l’effondrement de l’Empire ottoman, à la suite de la reconquête de l’Anatolie menée par Mustafa Kemal (dit Atatürk) contre les Alliés qui, au Traité de Sèvres (1920), s’étaient partagés les restes de l’Empire. Sa victoire lui a permis de renégocier le Traité de Sèvres et d’imposer aux Alliés, au traité de Lausanne en 1923, les limites de la Turquie actuelle. L’Anatolie avait accueilli, au cours des cinq siècles de l’Empire, une multitude de populations turcophones et non turcophones, musulmanes et non musulmanes. D’autres populations comme les Kurdes (musulmans sunnites ou alevi) ou les Assyro-chaldéens (chrétiens) étaient des autochtones qui vivaient au sud-est de l’Anatolie. Entre 1771 et 1989, on estime qu’environ 7850000 immigrés, originaires de Crimée, du Caucase Nord, d’Azerbaïdjan, de Grèce, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Chypre, du Turkestan oriental et d’Afghanistan, se sont fixés en Turquie. Ce sont ces populations qui ont constitué, avec les Turcs, la République Turque. S’agissait-il de minorités? Sans aucun doute, mais pour les Ottomans, au moins jusqu’au XVIIIe siècle, le mot «minorité», ekalliyyet, n’avait alors aucun sens***. Ce n’est qu’au traité de Lausanne (1923) que le terme prit le sens qu’il a aujourd’hui. À la fin du XIXe siècle, Osman Nuri Pasa, vali (gouverneur) ...

*Françoise Rollan, UMR 6588 MITI, équipe TIDE, CNRS, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 10 Esplanade des Antilles, Domaine Universitaire, 33607 Pessac cedex, France ; Tél. : +33 556 84 68 27; Fax : +33 556 84 45 61 ;
e-mail : Françoise. Rollan@msha.fr
**Peter Alford Andrews (ed.), 1989, p. 18.
***Selim Deringil, 1998, p. 217. Aujourd’hui, le terme employé est azınlık.




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