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La Turquie, l'Europe et les Kurdes


Auteur :
Éditeur : Institut Kurde de Bruxelles Date & Lieu : 1999, Bruxelles
Préface : Pages : 202
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 135x210mm
Code FIKP : Liv. Fre. Van. Tur. N° 1168Thème : Général

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La Turquie, l'Europe et les Kurdes

La Turquie, l'Europe et les Kurdes

Paul Vanden Bavière


Institut Kurde de Bruxelles


Dès 2000, la république turque vieille de quatre-vingts ans a connu une grave crise économique, elle était due en partie à la confrontation continuelle de l’Etat avec les Kurdes qui luttaient pour la reconnaissance de leurs droits les plus élémentaires. Que ce conflit s’achève enfin est l’espoir de toute la population de la Turquie qu’elle soit turque ou kurde. Un rapprochement avec l’Europe suscite un espoir de solution à ce problème aussi ancien que l’existence de la république.

Ce serait aussi pour l’Europe l’occasion de réparer en partie les conséquences du traité de Lausanne qui avait mis fin à l’espérance des Kurdes d’avoir un Etat souverain où leur spécificité culturelle serait enfin respectée.



PREFACE

Derwich M. Ferho

Dès 2000, la république turque vieille de quatre-vingts ans a connu une grave crise économique, elle était due en partie à la confrontation continuelle de l'Etat avec les Kurdes qui luttaient pour la reconnaissance de leurs droits les plus élémentaires. Que ce conflit s'achève enfin est l'espoir de toute la population de la Turquie qu'elle soit turque ou kurde. Un rapprochement avec l'Europe suscite un espoir de solution à ce problème aussi ancien que l'existence de la république.

Ce serait aussi pour l'Europe l'occasion de réparer en partie les conséquences du traité de Lausanne qui avait mis fin à l'espérance des Kurdes d'avoir un Etat souverain où leur spécificité culturelle serait enfin respectée.

La Turquie a depuis longtemps l'espoir de pouvoir adhérer à l'Union Européenne mais celle-ci se montre réticente pour plusieurs raisons. En effet, elle estime que si Istanbul, capitale économique du pays est indéniablement européenne, elle est moins convaincue en ce qui concerne l'Anatolie dont les frontières au Sud et à l'Est feraient de l'Union Européenne la voisine immédiate de voisins comme la Syrie, l'Iran ... On répondra aux détracteurs qu'au contraire ce serait une occasion unique de construire un pont entre deux mondes, d'enfin progresser vers un réel changement, facteur de paix et de progrès. Par ailleurs, l'Union Européenne exige de la Turquie qu'elle se conforme aux critères de Copenhague et si les réformes constitutionnelles ont effectivement été réalisées, elle s'impatiente devant la lenteur du gouvernement turc à les appliquer.

On compte dix-neuf populations différentes à l'intérieur des frontières turques mais jusqu'à ce jour, une seule pouvait s'exprimer : la turque. Les autres, tels les Arméniens, les Assyro-Chal-déens1, les Lazes2, les Circassiens, les Grecs, les Pontiens3 ont été assassinés et massivement déportés. Les Kurdes qui représentent au moins 20% de la population ont survécu jusqu'à ce jour aux déportations, aux massacres et à la pression de l'assimilation, à travers tout ils continuent la lutte.

L'Union Européenne ne peut pas envisager d'accueillir en son sein un pays qui autant dans ses institutions que dans la pratique n'est pas respectueuse des Droits de l'Homme surtout vis-à-vis de ses minorités. Malgré le fait que pendant ces cinq dernières années, la guérilla kurde n'a plus utilisé les armes pour défendre ses droits, les Kurdes sont toujours soumis à un traitement discriminatoire sous prétexte que la région kurde ne serait qu'un ramassis de terroristes.

Les réformes constitutionnelles ont été votées récemment mais on attend toujours qu'elles soient mises en application afin que les Kurdes puissent enfin exprimer leur spécificité culturelle et linguistique. Pour les Kurdes, l'adhésion de la Turquie reste le grand espoir, car elle assurerait l'application des droits constitutionnels acquis. Ils restent cependant vigilants car ils craignent que la Turquie, ayant enfin obtenu une date pour entamer les négociations, remette en question les réformes.

Les Kurdes comme les démocrates turcs rêvent de paix, cette paix qui permettrait au pays de se développer économiquement et socialement. Vivre ensemble dans un contexte multiculturel en respectant les particularismes des différentes communautés ainsi que l'égalité des différents peuples, c'est l'unique perspective d'avenir pour la Turquie.

1 Assyro-Chaldéens: tenants de la religion chaldéenne issue du nestorianisme.

2 Lazes: ethnie à cheval sur la Turquie et l'Adjarie (Géorgie) dont la haute antiquité remonte à l'existence de la Colchide. Leur langue appartient au vieux fonds proto-Géorgien.

3 Pontiens : grécophones et chrétiens, ils habitent les villes côtières du Pont-Euxin (Trébizonde).



Abdullah Öcalan: de la Lutte Armée au Combat Politique

Paul Vanden Bavière

Le lundi 15 février 1999 le sort s'abat sur Abdullah Öcalan. Le leader du Parti Kurde des Travailleurs (PKK) est kidnappé dans la capitale du Kenya, Nairobi, sur le chemin de l'ambassade de Grèce à l'aéroport et aéroporté en Turquie. Ainsi s'arrête une longue fuite qui commença lorsque la Syrie, menacée de guerre par la Turquie, durant l'automne 1998, l'expulsa. Son dernier asile fut l'ambassade de Grèce à Nairobi.

Le 21 mai, commença, sur l'île-prison Imrali dans la Mer de Marmara, un procès devant la Cour de Sûreté de l'Etat pour haute trahison et séparatisme contre l'homme qui depuis presque quinze ans conduisait la guerre du PKK contre l'armée turque. Un procès que ses avocats ne purent pas véritablement préparer puisqu'ils ne purent approcher sans limites et converser en toute confiance avec leur client, ainsi que cela avait été précisé par la Cour Européenne des Droits de l'Homme lors d'une procédure d'urgence sur demande des avocats européens d'Öcalan. Cela ne perturba aucunement la Turquie. Pas plus que les autres conditions, qui imposaient la non-récusation des avocats européens et le fait qu'Öcalan doive être présenté devant un tribunal indépendant. Cela signifie devant un tribunal sans juge(s) militaire(s). Sur ce dernier point, la Turquie fit une concession à l'Europe: pendant le procès, en toute hâte, la constitution fut modifiée de sorte que le juge militaire pouvait être retiré et remplacé par un magistrat civil.

Qu'Öcalan, le 29 juin 1999, serait condamné à mort ne faisait aucun doute. Seule la question de savoir quand l'exécution de la sentence aurait lieu subsistait. Comme prévu, la Cour d'Appel confirmait le 25 novembre la peine capitale. Un dernier recours contre la procédure judiciaire turque suivie - nécessaire pour pouvoir ...




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