La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Malek Jân Ne’mati


Auteur :
Éditeur : Diane de Selliers, Éditeur Date & Lieu : 2007, Paris
Préface : Pages : 144
Traduction : ISBN : 978-2-903656-41-6
Langue : FrançaisFormat : 190x260 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Anv. Mal. N° 1146Thème : Général

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Malek Jân Ne’mati

Malek Jân Ne’mati

Leili Anvar

Diane de Selliers

Malek Jân Ne’mati, dite « Sainte Janie », dont l’élégant mausolée tout en transparence se trouve dans le Perche, à Baillou, fut tout à la fois philosophe, savante, poétesse et musicienne.
Née en 1906 dans un village reculé du Kurdistan iranien et décédée en 1993 en France, elle a traversé le siècle en apparence très loin du monde et de ses fracas, dans l’ascèse, la méditation, mais aussi l’enseignement spirituel.
Pourtant, les témoignages de ceux qui l’ont connue, la lecture de son oeuvre - exclusivement manuscrite - et son enseignement oral donnent l’image d’une femme profondément concernée par l’actualité, par les questionnements philosophiques qui ont radicalement transformé les représentations traditionnelles du monde, par le sort de l’humanité en général et des femmes en particulier.
Frappée de cécité à l’adolescence, elle décide de mener une vie contemplative et ascétique, mais ne se coupe jamais du monde, portant sur lui un regard informé et acéré. Née dans un milieu où le spirituel constitue l’essence même de la vie, elle emboîte très tôt le pas à son père, Hâji Ne’mat, figure imposante de la tradition spirituelle kurde et poète mystique, ainsi qu’à son frère Ostad Elahi, penseur spirituel hors du commun, qu’elle aimait infiniment.
L’amour, l’amour des autres, l’amour de Dieu, c’est peut-être cela qui se dégage le plus de ses oeuvres. Les quelques photos qui restent de « Sainte Janie » font deviner, derrière une frêle silhouette vêtue de blanc, le rayonnement d’une femme de conviction et, au-delà de son regard perdu, une infinie compassion.


Leili Anvar, ancienne élève de l’École normale supérieure, docteur ès lettres, est actuellement maître de conférences en langue et littérature persanes à l'Institut national des langues et civilisations orientales, et collabore aux travaux et séminaires de l’Institut d’étude de l’Islam et des sociétés du monde musulman (EHESS).
Traductrice, spécialiste de la littérature mystique et de l’écriture féminine, elle a travaillé notamment sur la littérature amoureuse et ses développements spirituels ainsi que sur l'importance de la voix des femmes dans l’Iran et l’Afghanistan actuels.
Outre un certain nombre de travaux universitaires sur divers poètes mystiques, en 2004 elle a publié Rûmi aux Éditions Entrelacs, ouvrage sur la vie et l’œuvre du poète mystique persan du XIIIe siècle, suivi d’une anthologie de ses œuvres.
Elle a aussi coordonné, en 2004, l’anthologie de poésies arabe, persane et turque, Orient - Mille ans de poésie et de peinture, pour laquelle elle a traduit les poèmes persans aux Éditions Diane de Selliers. Parallèlement à ses activités d’enseignante et de chercheur, elle organise régulièrement des soirées de lecture autour de la poésie persane.



AVANT-PROPOS

« La seule chose qui importe vraiment, c’est d’amener l’homme à s’éveiller, à ouvrir son champ de conscience, à retrouver sa nature véritable, à être dans le monde et se perfectionner par le monde pour devenir apte à retrouver un jour sa patrie d’origine. » / Ostad Elahi

Nourrie de la philosophie d’Ostad Elahi, son frère et guide spirituel, Malekjân entame très jeune une longue quête de l’éveil. La route est infinie et les voies multiples. Cette poétesse de la vie et de l’âme s’engage sur ce qu’elle nomme l’amour divin comme chemin de perfectionnement.
Lire sa poésie ou ses paroles de sagesse, c’est entrer dans la vision de cette femme aux yeux clos qui nous offre la lucidité, l’acuité de son regard intérieur, là où souvent nous tâtonnons dans le noir. Malekjân retient l’essence et non le dogme, les vérités enfouies davantage que les manifestations extérieures.

Cet ouvrage est une leçon d’introspection, par 1 exigence d un travail constant sur soi pour acquérir la connaissance intérieure.
Il est leçon d’amour, qui, seul, permet de surpasser les obstacles, de guérir et d’atteindre l’étape de la foi.

Il est leçon de courage, par une confrontation avec le monde, avec les autres ; en témoigne l’engagement total de cette femme d’action auprès des plus démunis.
Il est enfin leçon de vie que nous offre Malekjân, qui se décrit volontiers comme un pèlerin spirituel.

Cet enseignement, je l’ai découvert à travers le rayonnement et l’engagement de Leili Anvar, qui, de cette vie aux instants patiemment recueillis avec sensibilité et clairvoyance, de ces poèmes sélectionnés et traduits avec finesse et amour, de ces propos saisis au fil de rencontres, a su tirer 1 essence. en dégageant du cheminement spirituel de Malekjân la voie à suivre ; en faisant jaillir du voyageur aveugle la lumière du guide.
Rassemblées dans ce bel ouvrage, ces leçons sont un véritable cadeau.

Diane de Selliers



« La vie n’est pas courte, mais le temps est compté »

Il n’est pas aisé de rendre compte de la vie d’une femme tout entière tournée vers l’effacement de soi-même. Pour elle, le cheminement spirituel était un cheminement vers l’annihilation de toute forme d’égoïté afin que, légère et transparente, l’âme puisse rejoindre l’océan de la divinité.

Il n’est pas aisé de rassembler l’œuvre d’une femme qui s’est exprimée sous une forme essentiellement orale : elle disait des poèmes, donnait un enseignement spirituel mais jamais elle n’écrivait, poussant l’effacement jusqu’à ne pas se soucier de laisser une œuvre.

Il n’est pas aisé de raconter quatre-vingt-sept années d’existence dans un lointain village du Kurdistan, une vie en apparence retirée du monde dans un siècle tourmenté.
Il n’est pas aisé de comprendre ce que fut la stature spirituelle de Malek Jân Ne’mati, vénérée comme une sainte et dont le tombeau aux parois de verre s’élève dans un petit village du Perche, très loin de son Kurdistan natal.

Ce ne fut pas une tâche aisée de partir sur les traces de Malek Jân, d’interroger ceux qui l’avaient connue, de rassembler les manuscrits existants en persan et en kurde, de les traduire et d’écrire ces lignes. La seule évidence était le souvenir qu’elle avait laissé sur tous ceux qui l’avaient approchée ; des gens de tous milieux et de toutes origines : des gens simples ou des notables, des paysans ou des savants, des Orientaux ou des Occidentaux. Ces centaines de personnes qui viennent aujourd’hui encore se recueillir sur sa tombe savent finalement assez peu de chose sur elle, mais elles affirment qu’elle a transformé leur vie. Elle avait, semble-t-il, cette « clairvoyance » et cet « impact de la parole » qui, dans la tradition spirituelle persane,

.....

 




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues