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Le livre de l’histoire kurde : des origines à l’an 2000


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 2007, Mercuès - France
Préface : Pages : 208
Traduction : ISBN : 29509008-1-X
Langue : FrançaisFormat : 135x195 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Aym. Liv. N° 2945Thème : Histoire

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Le livre de l’histoire kurde : des origines à l’an 2000

Le livre de l’histoire kurde : des origines à l’an 2000

Olivier Aymar


Compte d’auteur


Connus depuis l’Antiquité, les Kurdes n’ont jamais possédé un Etat propre. Ils n’ont pourtant jamais cessé, au fil des siècles, de revendiquer leurs droits à avoir leur propre nation.
Le traité de Sèvres en 1920, fût l’unique lueur d’espoir qui laissa très vite place à l’amertume. En 1923, les Alliés cédèrent face aux exigences des autorités de la nouvelle Turquie, en sacrifiant les intérêts du peuple Kurde.
C’est ainsi que, lors du traité de Lausanne, le Kurdistan fût divisé en quatre partie, chacune soumise à la puissance d’un Etat souverain. Depuis, les Kurdes ne cessent de se battre pour leurs droits nationaux dans une indifférence totale.
Seule consolation depuis un siècle de lutte, l’accession d’un Kurde à la Présidence de la République Irakienne, en mars 2005.
Ce dernier avait combattu le régime de Bagdad pendant près de 50 ans.


Olivier Aymar, né en 1960, docteur en Histoire.…



I. LES BARZANI

Aux alentours de 1930, dans la région de Barzan, en Irak, les frères Barzani - Ahmet, Moustafa, Sadik apportaient une aide logistique aux nationalistes kurdes de Turquie qui se battaient dans la région de mont Ararat. Les forces britanniques en Irak lancèrent un avertissement aux Barzanis qui firent la sourde oreille. An printemps 1931, l’aviation britannique bombarda les villages des Barzans causant d’énormes dégâts matériels et humains. La lutte entre les Barzanis et les forces anglo-irakiennes s’intensifia au point qu’en mai 1932 les frères Barzanis se trouvèrent assiégés dans leur propre fief et n’eurent d’autre issue que de se réfugier en Turquie où ils furent dispersés dans plusieurs villes turques.

En l’absence des Barzanis, les Irakiens commencèrent à implanter des postes de gendarmerie dans la région kurde et les Anglais s’activèrent dans leur recherche de pétrole.

Puis, bénéficiant de l’amnistie décrétée le 13 mai 1933, les Barzanis furent autorisés à revenir en Irak. Ils y revinrent au cours de l’année 1934. Mais, dès leur arrivée, les frères Barzani - Sadik, Ahmed et Moustafa- furent placés en résidence surveillée, à Hille, au sud de l’Irak.

Les années passèrent. Vint le moment où Moustafa Barzani, qui recevait régulièrement des nouvelles de sa tribu, ne supportant plus d’en être éloigné, décida de s’évader. Ce qu’il fit le 12 juillet 1943 avec la complicité des dirigeants d’Hêvî* (l’Espoir) et du fils de Mahmud Berzenji, Latif. Il se rendit d’abord en Iran d'où il envoya une lettre au préfet d’Arbil, Saïd Gazaz, dans laquelle il disait : Pour négocier avec le régime de Bagdad, il ne faut pas m’envoyer un arabe. Envoyez-moi plutôt l’Anglais, le colonel Mad, le véritable gouverneur du pays1.

Et il revint chez lui, à Barzan, où il réorganisa sa tribu, remit sur pied un groupe de combattants et mena des attaques contre les intérêts irako-anglais. Rentré chez lui, il fut immédiatement l’objet de toutes les attentions de la part de ses affidés, des chefs de tribus voisines, des représentants du gouvernement irakien qui souhaitaient l’interner de nouveau et des membres des mouvements nationalistes kurdes, dont certains officiers de l’armée irakienne, toujours très intéressés par quiconque avait prouvé sa capacité de défier l’autorité centrale2.

Barzani, menait des attaques contre les postes de gendarmerie. Son but était à la fois de faire partir l’armée irakienne des régions kurdes et de se procurer armes et munitions. Son combat lui valut la sympathie de tous les Kurdes. En même temps, pour accroître sa force, il se maria avec la fille d’un de ses redoutables ennemis, le chef des Zibaris.

Moustafa Barzani, qui, sur le plan relationnel, était très habile, entra en correspondance avec l’ambassade britannique, négocia avec le gouvernement de Bagdad, dépêcha des émissaires chargés de s’assurer le soutien des tribus voisines, et chercha à attirer les officiers d’origines kurdes3. Effectivement, vers la fin de l’année 1943, certains officiers irakiens d’origine kurde, désertèrent l’armée irakienne et rejoignirent son mouvement.

Nouri Saïd et les Kurdes
De nombreuses tribus avoisinantes s’étaient ralliées aux Barzanis. Le chef du gouvernement irakien, Nouri Saïd, en vint à préférer le dialogue à la guerre. Nouri Saïd dépêcha au Kurdistan Mejid Moustafa**. Sa mission était d’entamer des négociations. Arrivé en terre kurde, Mejid Moustafa se rendit vite compte de la difficulté de sa tâche. Aussi demanda-t-il à Moustafa Barzani de l’accompagner à Bagdad pour négocier de vive voix avec les chefs du gouvernement irakien. C’est ainsi que, vers la fin de mois de janvier 1944, Moustafa Barzani se rendit à Bagdad où il fit part à Nouri Saïd de ses revendications. À savoir :

*Au cours de l’année 1941 les responsables de diverses organisations kurdes d'Irak décident de fusionner leur : mouvements en une seule organisation, et. c'est ainsi que « Hêvi » est née. Cette organisation regroupait tous les nationalistes kurdes étudiants, ouvriers et paysans Malgré la présence de son siège à Bagdad, elle avait ses brancne; à Kerkuk. Erbil, Suleymania, etc...
**Nationaliste kurde, avait participé au mouvement de Mahmoud Berzenji, et, après l’écrasement du mouvement de M. Berzenji, il se trouve un emploi au sein de l'administration irakienne, et sous le gouvernement de Nouri Saïd, il devient Ministre d’Etat chargé du problème kurde.



Présentation

Il est fort difficile de donner des précisions exactes sur les limites territoriales du Kurdistan Antique et du Moyen Age. En revanche, grâce aux travaux effectués depuis le début du XXe siècle par des Kurdes ainsi que par certains Occidentaux, le territoire peuplé de Kurdes est mieux connu. Selon ces études, le pays des Kurdes est limité, à l’Ouest par les chaînes du Taurus, à l’est par le Zagros iranien (le Zagros est en forme d’arc, sa longueur atteint 1 800 kilomètres sur environ 250 kilomètres de large avec des points culminants de 4 000 à 4 500 mètres), au nord par le mont Ararat et au sud par les plaines de la Mésopotamie. Le pays des Kurdes forme ainsi l’épine dorsale du Moyen-Orient. Situé en plein cœur de l’Asie Mineure1.
Avec une superficie d’environ 530 000 km2 le pays des Kurdes a un climat très rigoureux. La neige ne quitte presque jamais les sommets, les hivers sont pluvieux et froids, les étés sont longs et chauds. Les pluies tombent de novembre à avril.

La superficie du Kurdistan est répartie de la façon suivante : en Turquie, 230 000 km2 pour une population de 10 millions de Kurdes (24 % de la population totale de la Turquie), en Iran, 125 000 km2 pour une population de 6 millions de Kurdes (16 % de la population totale de l’Iran), en Irak 74 000 km2 pour une population de 4 millions de Kurdes (27 % de la population totale de l’Irak), en Syrie, le pays des Kurdes a une superficie de 10 % sur l’ensemble de la Syrie, pour une population de 800 000 personnes.

D’autre part, il existe environ un million de Kurde en ex-URSS, 400 000 au Liban et en Israël, et plus de 700 000 en Europe.

Les Kurdes ont leur propre langue qui est considérée comme une langue indo-européenne, du groupe nord-ouest des langues iraniennes2. Toutes les recherches effectuées jusqu’ici dans ce sens confirment, plus au moins, cette thèse.

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