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France- Iran : quatre cents ans de dialogue


Auteur :
Éditeur : Etudes iraniennes Date & Lieu : , Paris
Préface : Pages : 832
Traduction : ISBN : 978-2-910640-20-0
Langue : FrançaisFormat : 175x265 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Hel. Fra. N° 2961Thème : Général

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France- Iran : quatre cents ans de dialogue

France- Iran : quatre cents ans de dialogue

Florence Hellot-Bellier


Etudes iraniennes


Les premiers échanges de lettres entre souverains de France et de Perse remontent au XIIIe siècle quand les Mongols dominaient la Perse et que le roi de France Louis IX (Saint Louis) participait aux Croisades. Les premiers ambassadeurs sont envoyés à Ispahan et Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles : deux traités sont signés en 1708 et 1715. Au milieu du XIXe siècle la France et la Perse (qui deviendra l’Iran en 1935) signent un nouveau traité “ d’amitié et de commerce ” et ouvrent à Téhéran et à Paris deux légations, élevées au rang d’ambassades après la Seconde Guerre mondiale. “ Comment peut-on être Persan? ” s’était interrogé Montesquieu au XVIIIe siècle. Depuis quatre siècles, quelque deux cents ministres, ambassadeurs et chargés d’Affaires ont tissé entre la France et la Perse/Iran un dialogue empreint d’étonnement et d’attirance pour la culture iranienne et la culture française. C’est à la construction de ce dialogue et à l’opiniâtreté des ambassadeurs à le défendre et à le maintenir que cet ouvrage est consacré.
The first letters exchanged between the kings of France and Persia date from the 13th century, when the Mongols dominated Persia and the king of France, Louis IX (Saint Louis) took part in the Crusades. The first ambassadors were sent to Isfahan and Versailles respectively, in the 17th and 18th centuries; two treaties were signed in 1708 and 1715. In the mid-19th century, France and Persia, which would become Iran in 1935, signed a new treaty of “ friendship and trade ” and opened légations in Tehran and Paris; these were elevated to the status of embassies after the Second World War. “ How can one be Persian?” wrote Montesquieu in the 18th century. For four centuries some two hundred ministers, ambassadors and chargés d’Affaires from both sides hâve together woven a rich dialogue of mutual wonder and fascination for each others’ cultures. The construction of this dialogue and the dogged persistence of the ambassadors who defended and maintained it forrn the subject of this book.


Florence Hellot-Bellier est enseignante en histoire et membre de l’Unité Mixte de Recherche 7528 “ Mondes iranien et indien ”. Au sein de cette équipe elle consacre ses recherches à l’histoire de l’Iran moderne, particulièrement à l’histoire des rapports des puissances européennes avec les communautés chrétiennes iraniennes, aux XIXe et XXe siècles. Elle a centré sa thèse de doctorat sur l’action en Perse des puissances européennes et de l’Empire ottoman pendant et après la Première Guerre mondiale, et sur les conséquences de leur politique sur le devenir des communautés assyro-chaldéennes d’Azerbaïdjan.



AVANT – PROPOS

Les relations entre l’Iran et la France ont suscité moins d’études que les relations entre l’Iran et la Grande-Bretagne, la Russie, ou encore les États-Unis. Il a donc paru intéressant aux chercheurs de l’équipe du CNRS “ Monde Iranien ” 1 de les faire sortir de l’ombre et d’en donner une vue d’ensemble en publiant, dans un premier temps, un Annuaire des chefs de mission français envoyés en Perse / Iran, ainsi que des chefs de mission iraniens envoyés en France. Les échanges d’émissaires et de lettres entre les Mongols, les Ukhans mongols qui occupèrent la Perse et les rois de France, au XIIIe siècle, ayant été suivis de près de trois siècles dépourvus de contacts officiels, le point de départ retenu pour cet annuaire fut le XVIIe siècle, au cours duquel les Cours de Perse et de France ont tenté d’établir des relations suivies au moyen de l’envoi régulier d’émissaires.

Mais il apparut rapidement qu’un tel annuaire risquait par sa sécheresse de ne pas rendre compte du dialogue qui a imprégné les relations franco-iraniennes pendant près de quatre cents ans et de trahir l’originalité de la rencontre des cultures iranienne et française qui a marqué et marque encore ces relations. Il fut alors décidé, non seulement de relever les biographies des envoyés français et iraniens respectivement en Perse / Iran et en France, mais aussi de tenter d’appréhender la manière dont ils avaient - ou non - contribué au dialogue entre la France et l’Iran. La recherche entreprise devait permettre de mieux cerner la personnalité de ces diplomates - ambassadeurs, ministres, chargés d'Affaires, consuls en l’absence de représentation diplomatique officielle - en même temps que d’appréhender la quintessence de leur action.

Mener à bien cette entreprise et en respecter l’esprit nécessitaient de l’envisager du double point de vue de l’Iran et de la France, c’est-à-dire de travailler, Iraniens et Français, ensemble, et de rédiger les pages relatives à chacun des ambassadeurs en explorant les archives iraniennes et françaises. Des démarches furent menées en ce sens. Elles étaient sur le point d’aboutir quand un de ces événements qui surgissent inopinément dans les relations entre les États vint en contrarier le cours. Il fallut admettre qu’écrire un ouvrage sur les relations franco-iraniennes, en menant des recherches parallèles en Iran et en France, serait repoussé dans le temps.

En attendant et en espérant que cette opportunité se présentât de nouveau, le projet initial fut refondu. Chercheurs et étudiants se réunirent afin de rassembler les éléments des biographies des diplomates concernés et d’établir un socle commun à tous les chefs de mission. Ce travail collectif céda ensuite le pas à un travail plus personnel destiné à discerner avec plus de cohérence l’apport de chacun des diplomates à la confection de la trame des relations franco-iraniennes.

Ce travail, plus complet que le travail primitivement envisagé, a dû surmonter trois obstacles, à commencer par les difficultés - concrètes, non de principe - d’accès aux archives iraniennes, difficultés aggravées par la dispersion de ces archives et la multiplicité des publications dont elles font l’objet, sans que soit toujours garanti le caractère exhaustif des documents publiés. Il n’a pas été possible de puiser toutes les informations voulues dans les archives iraniennes et c’est là un très grand regret. Mais plutôt que de laisser dans l’ombre les missions des envoyés iraniens à Paris, il a paru opportun de porter à la connaissance des chercheurs ce que les archives françaises contenaient à leur sujet et d’en confronter le contenu avec celui des documents iraniens accessibles, en particulier avec les nombreux Mémoires (khaterat) rédigés par les ambassadeurs iraniens. Cela, pour apporter une pierre à la quête de la réalité historique, en laissant ouvert un vaste espace aux recherches futures. Les deux autres difficultés sont liées à l’existence de lois et réglementations françaises qui limitent l’accès à certaines séries d’archives. Il en va ainsi de l’accessibilité aux dossiers nominatifs autorisée cent vingt ans après la naissance des personnes concernées ; il a donc fallu faire largement appel aux dictionnaires biographiques, aux Who’s who et aux dépêches diplomatiques. Une autre loi fixe à trente ans la période pendant laquelle les dépêches et télégrammes diplomatiques demeurent fermés au public. Fallait-il s’en tenir à 1975 et choisir cette date pour fixer, à regret, le terme du travail entrepris ? Ç’eût été laisser en suspens l’observation des relations franco-iraniennes à un moment de particulière intensité et occulter les relations de trois décennies qui, pour avoir été moins sereines qu’elles ne l’avaient été auparavant, n’en ont pas moins été captivantes et passionnées. Finalement, l’impossibilité de consulter au ministère des Affaires étrangères les dépêches diplomatiques rédigées il y a moins de trente ans, ou même soixante et cent vingt ans dans certains cas, s’est révélée bénéfique dans la mesure où elle a rendu inéluctable l’appel au témoignage des diplomates eux-mêmes. Le travail de recherche en a été considérablement enrichi. Il est redevenu collectif, sans laisser place à une autre interprétation que celle de l’ambassadeur. Les ambassadeurs, acteurs des relations franco-iraniennes des années 1970-2005, ont en effet accepté de témoigner de la manière dont ils avaient œuvré au maintien du dialogue entre la France et l’Iran. Leur témoignage oral, ou la contribution écrite qu’ils ont bien voulu apporter à l’ouvrage 2, comme les mises au point et retouches qu’ils ont eu l’amabilité de suggérer après avoir relu les passages les concernant, confèrent à l’ensemble du travail entrepris une densité et un éclairage qui rejaillissent sur les périodes antérieures. En lisant les dépêches diplomatiques antérieures à 1975, les chercheurs s’étaient efforcés de faire la part de ce qui relevait de la personnalité ou des convictions des diplomates en poste à Paris ou à Téhéran et de ce qu’il fallait imputer à la conjoncture internationale. Pour la période qui couvre les trente années suivantes, ils se sont trouvés face à des Iraniens et des Français, passionnés par ce qu’ils avaient vécu, entrepris et négocié, qui ont livré de leur expérience ce qu’autorise le devoir de réserve auquel ils sont tenus. Les témoignages croisés des diplomates qui ont façonné le dialogue franco-iranien des années 1975-2005 ont été commentés à l’aide d’ouvrages, d’articles et de réflexions, publiés au cours des trente dernières années : la lecture de ces documents a permis de replacer les interviews dans le champ de l’histoire.

Les quatre siècles de dialogue franco-iranien qui séparent l’année 1604 de l’année 2007 ont été abordés dans le cadre de chacune des missions effectuées par un envoyé iranien en France ou par un envoyé français en Perse / Iran. Les dates de nomination et de rappel des envoyés français, comme les dates portées sur les lettres de créance et les lettres de rappel des envoyés iraniens, conservées dans les services des archives du ministère français des Affaires étrangères, rythment l’ouvrage. Chaque mission est appréhendée selon un double point de vue : un point de vue biographique (biographies des ministres ou ambassadeurs et de leurs chargés d’Affaires) et celui du déroulement de la mission 3. Cette seconde partie prend en compte les préparatifs de la-mission, la réalité des séjours des envoyés en France ou en Iran, leurs relations avec les autorités et avec les services de leur ministère ou du ministère des Affaires étrangères du pays d’accueil. Chaque rubrique s’attarde aussi sur l’équipe rassemblée autour des chefs de mission, dont les membres ont tenu, en de multiples occasions, à maintenir un dialogue entre Iraniens et Français. Enfin, si les biographies des ambassadeurs de la République Islamique d’Iran, très aimablement transmises par l’ambassade de la République Islamique d’Iran à Paris, 'figurent dans l’ouvrage au même titre que les autres biographies, le caractère sensible de certaines questions des relations franco-iraniennes au cours des trente dernières années et le poids de ce qui n’est pas encore dévoilé, nous a fait regrouper les données disponibles et laisser la page ouverte aux contributions des ambassadeurs iraniens.

Une lecture transversale des rubriques proposées permet aussi de suivre l’évolution des relations politiques, militaires, culturelles et économiques de l’Iran et de la France, même si cette démarche a été volontairement moins appuyée que la première. Percevoir dans la durée l’évolution du cérémonial relatif à la réception des ambassadeurs à Paris ou à Téhéran, ou les différentes étapes qui ont fait du lycée Razi ce qu’il était en 1980, pour ne donner que quelques exemples, s’avère donc possible. Par ailleurs, toute rubrique consacrée à un ambassadeur reprend les questions laissées en suspens par l’ambassadeur précédent ; cette lecture permet d’embrasser l’ensemble des problèmes récurrents.

A l’unité de temps, fixée par la durée de la mission de chaque envoyé, s’est ajoutée l’unité de lieu établie par la résidence de l’ambassadeur : Paris ou Téhéran, à partir du XIXe siècle. Ce choix rend plus lisible la continuité de l’action des chefs de mission iraniens et français. Afin de ne pas suggérer une absence de lien entre les chefs de mission simultanément en poste dans les deux capitales, les principaux événements ou problèmes rencontrés par un chef de mission dans l’une des deux capitales ont été repris, sous l’angle approprié, dans le texte consacré au chef de mission en poste dans l’autre capitale. La lecture des deux textes permet de mieux saisir l’état du dialogue entre la France et l’Iran, à un moment donné.

Enfin, certaines Instructions et Rapports de mission qui sont apparus particulièrement significatifs et quelques-uns des discours prononcés à des moments-clés des relations franco-iraniennes ont été rassemblés en annexe. Il en existe bien d’autres, mais la place nous a manqué pour les faire tous figurer.

L’ouvrage publié aujourd’hui ne prétend pas être une synthèse des relations franco-iraniennes. Il privilégie chacune des périodes, brèves ou longues, au cours desquelles un chef d’État, un chef de gouvernement ou un ministre des Affaires étrangères a confié à un envoyé la mission de conduire les relations entre l’Iran et la France et de maintenir ou de reconstruire le dialogue entre les deux pays.

Collaborateurs

Les recherches portant sur la biographie des chefs de mission 4 ont été effectuées par Irène Natchkebia, Marie-Madeleine Bériel, Yves Bruley, Bernadette Salesse, Farrokh Gaffary, Christilla Marteau d’Autry, Isabelle Dasque, Pierrette Kourilsky, Michel Potocki, Laurent Candat, Ata Ayati et Florence Hellot-Bellier5. Isabelle Dasque et Yves Bruley qui ont participé à la rédaction du Dictionnaire des ministres des Affaires étrangères, 1589-2004, n’ont pas hésité à mettre à notre disposition les recherches qu’ils avaient menées dans le cadre de leur thèse respective, relative aux diplomates français du Second Empire, pour Yves Bruley et à ceux de la Troisième République pour Isabelle Dasque. Le travail de Charlotte Maury et de Julie Scandella qui ont compilé les documents qui couvrent les relations entre la France et l’Iran, contribue à la clarté de l’ensemble. Nader Nassiri-Moghaddam a participé à la recherche de photos avec Florence Hellot-Bellier, qui a rassemblé l’ensemble des portraits et photos aimablement mis à sa disposition par les familles des ambassadeurs ou découverts dans les fonds d’archives. Ces photos ont été travaillées par Christine et Georges Vassiliadis, par Claude et Jacques Hellot et par Marc Leconte. Enfin ‘Abderrazak Hamouda a mis au service de cet ouvrage sa passion pour la calligraphie et a illustré la page de couverture.

Remerciements
Sans oublier le soutien reçu des ambassades de France à Téhéran et de la République Islamique d’Iran à Paris, nous tenons à manifester notre reconnaissance à l’ancien président de la République Islamique d’Iran, Abo’l-Hassan Bani-Sadr, ainsi qu’aux anciens ministres des Affaires étrangères Jean François-Poncet et Hubert Védrine qui ont eu l’extrême obligeance de consacrer du temps à l’évocation de ce qui n’avait pourtant constitué qu’une partie de leurs préoccupations, de 1979 à 1981, de 1978 à 1981 et de 1997 à 2002. Nous témoignons notre gratitude à M. l’ambassadeur ‘Ali Ahani, qui a honoré l'équipe du CNRS Mondes Iranien et Indien d’une visite au cours de laquelle il a encouragé la parution de cet ouvrage, à M. l’ambassadeur Seyyed Mohammad-Sadegh Kharazi, son prédécesseur à Paris, qui nous a transmis les biographies des ambassadeurs de la République Islamique d’Iran en France, enfin à leurs collaborateurs de l’ambassade, qui nous ont toujours réservé un très bon accueil. Nous ne saurions trop remercier M. l’ambassadeur F. Scheer et M. l’ambassadeur H. Colin de Verdière, qui nous ont fait bénéficier du regard qu’ils avaient porté sur les relations franco-iraniennes dans l’exercice de leur fonction de secrétaire général du Quai d’Orsay et de négociateur, M. l’ambassadeur P. Lafrance et M. l’ambassadeur J.-L. Lucet, qui ont replacé les relations bilatérales dans le contexte plus vaste des relations dont ils ont été responsables à la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient, M. l’ambassadeur L. Amigues, M. l’ambassadeur F. Nicoullaud et M. l’ambassadeur J.-P. Guinhut, riches de leur connaissance des questions atomiques et spatiales, ainsi que de celles de la coopération et du développement. Que M. l’ambassadeur J.-P. Masset qui nous a, le premier, suggéré les personnes à rencontrer et que M. l’ambassadeur C. Graeff qui a accepté de longuement confier ce qu’il avait vécu et qui a proposé d’entrer en contact avec des ambassadeurs susceptibles d’apporter leur pierre à l’édification de cet ouvrage trouvent ici l’expression de nos remerciements. Que M. l’ambassadeur J. Perrin, qui a tenu avec M. Santoni à éclairer plusieurs points obscurs des évènements des années 1983-1984, sache combien nous avons apprécié son aide. Nous avons enfin été très sensibles à la confiance que nous ont témoignée M. l’ambassadeur R. de Souza et M. l’ambassadeur A. de Beaupuy, aux conseils prodigués par M. l’ambassadeur P. Morel, ancien conseiller à l’Élysée, chargé par François Mitterrand de rapports sur l’Iran, comme aux commentaires de M. l’ambassadeur M. Djahanbani, de M. l’ambassadeur J.-A. de Sédouy et de M. l’ambassadeur P. de Suremain qui ont enrichi l’ouvrage. En témoignant de ce qu’ils avaient vécu, à la tête de l’ambassade, dans les bureaux des ministères des Affaires étrangères ou dans les salles de négociations, ces ambassadeurs en poste au cours des quarante années écoulées, nous ont transmis la passion avec laquelle ils avaient œuvré en faveur des relations de la France et de l’Iran.

Nos remerciements vont aussi aux conservateurs et archivistes qui ne nous ont pas mesuré leur aide, à commencer par Seyyed ‘Ali Moudjani, premier conseiller de l’ambassade de la République Islamique d’Iran à Paris jusqu’en 2006, qui nous avait offert la possibilité d’accéder aux archives du ministère iranien des Affaires étrangères quand il en était le directeur, et par Francis Richard, ancien conservateur des manuscrits persans de la Bibliothèque nationale de France, qui a recommandé de faire démarrer l’ouvrage sur les ambassadeurs français et iraniens au début du XVIIe siècle et qui a participé à la conception de cette partie de l’ouvrage. Nous sommes aussi conscients que nous aurions pu passer à côté de nombreux documents sans l’aide des conservateurs des archives du ministère français des Affaires étrangères à Paris : Agnès Pouillon qui n’a pas limité ses efforts pour nous faciliter l’accès aux documents et la consultation des archives du Protocole, Isabelle Richefort qui nous a laissé entrevoir la richesse des traités conservés à Paris et qui a enquêté sur les documents disparus, Agnès Moinet-Lemenn, qui a préparé les dossiers du Personnel et du Protocole après le départ d’Agnès Pouillon, Isabelle Nathan qui a classé les archives des années 1960 et Dominique Vondrus-Reissner qui a accepté de mettre à notre disposition quelques dossiers des années 1970-1975, enfin Pierre Fournié, puis Jean-Philippe Dumas, détenteurs du fonds iconographique, qui nous ont été d’un grand secours. Ils ont su appuyer auprès de la Direction des Archives, que nous remercions ici, les demandes de dérogation nécessaires. Nous n’oublions pas les personnes qui travaillent au ministère des Affaires étrangères, les présidents de la salle de lecture, M. Stemlin et M. Trouilleux, qui ont toujours à cœur de faciliter nos recherches, ainsi que les responsables de la photocopie et les vacataires chargés du transport des archives, qui arpentent les couloirs inlassablement, toutes les heures, afin de veiller à ce qu’aucun lecteur ne s’écarte du bon chemin. Nous n’oublions pas l’aide empressée de Madame Ducout, conservatrice à la Bibliothèque municipale de Dijon et l’accueil chaleureux de son équipe.

Nous avons été sensibles aux encouragements de J.-L. Bacqué-Grammont qui a réalisé l’annuaire des ambassadeurs français en Turquie, au soutien que nous avons trouvé auprès de Madame Bary à la Mission Laïque, ainsi qu’à l’aide de M. Colonna et de M. Paliès, comme à l’appui de Mme Reybet-Degat à la bibliothèque de Versailles, à celui de T. et B. Sassani à Téhéran et d’A. et E. Alipour, à celui de M. de Longuemar et de M. Nougaret aux archives de la banque BNP Paribas et aux archives du Crédit Lyonnais, sans oublier le concours prêté à nos recherches par des représentants du groupe Total. Enfin, nous n’avons pas manqué d’apprécier la rapidité avec laquelle Marie-Amélie Marcq a pu nous transmettre des informations sur la diplomatie parlementaire franco-iranienne.

Nous savons gré aux familles des ministres et ambassadeurs français et iraniens de la contribution qu’ils ont apportée à l’ouvrage, Madame de Saint-Légier de la Sausaye, qui nous a livrés*quelques-uns de ses souvenirs et impressions de son trop court passage à Téhéran, Madame de Lestapis qui nous a ouvert les documents de son arrière grand-père, Madame Pakravan et sa fille, qui, avec Sima Orsini, ont rassemblé les éléments susceptibles d’éclairer^ la vie du général Pakravan, M. l’ambassadeur Madjid Rahnema, soucieux de tracer un portrait exact de son père, M. ‘Ali Rahnema et Maryam Habibi-Rahnema qui se sont dépensés pour nous faire rencontrer plusieurs acteurs des relations franco-iraniennes dont le témoignage a été très précieux, M. Farhad Sepahbodi qui a élucidé avec humour les difficultés rencontrées par son père à l’époque où Reza Shah présidait aux destinées de l’Iran, M. Djamchid Momtaz et M. Chahryar Adle qui ont complété les renseignements afférents au prince Samad Momtaz, M. l’ambassadeur Iradj Amini et Madame M. Teymourtache qui nous ont transmis la photo d’Amir-Khosrow Afchar. M. Farrokh Gaffary, trop tôt disparu, nous a fait bénéficier de son immense culture, de ses innombrables connaissances et des documents dont il disposait ; il a su faire revivre avec beaucoup d’esprit les passages de ses ancêtres à Paris, Farrokh Ghaffari, Assadollah Assad Bahador et Nasrollah Entezam. Que Mar Thomas en Iran, que les descendants d’Édouard de Sercey, d’Étienne de Sartiges, d’Ernest de Bonnières à Paris et Amiens, de René de Bajloy dans l’Allier, de Nazare Agha en France et en Iran, de Jean Pozzi, de François Charles-Roux et de Guy Georgy, qu’A. Tibet à Ankara et que M. Bousquet en France qui nous ont transmis la photo de Gaston Maugras et celle de Jean Pozzi, que Régis Pluchet, qui nous a fait découvrir André Michaux, soient remerciés du temps qu’ils ont passé à rassembler les documents ou photographies qui pouvaient être utiles. Nous n’oublions pas l’intérêt porté aux relations franco-iraniennes et les encouragements à Téhéran de Mansoureh Ettehadieh, comme ceux de Kaveh Bayat qui nous a aidés à aborder les archives iraniennes, et à Paris les recherches menées par les professeurs de l’université de la Sorbonne Nouvelle, Homa Nategh, Jean Calmard et Yann Richard, comme les précieuses conversations avec S. A. le prince ‘Ali Qadjar, grand connaisseur de l’histoire des Qadjars, avec Hedayat Matine-Daftary sur le gouvernement du Dr Mossadegh, avec Kamal Bayramzadeh sur les relations de l’Europe et de l’Iran, avec Rémy Boucharlat, sur les enjeux de l’archéologie en Iran, avec Bernard Hourcade, au sujet de l’institut français de Téhéran, avec l’ancien attaché culturel Alain Fleury, avec Jean-Jacques Chatelard, indispensable chiffreur de l’ambassadeur Jean Perrin, enfin avec Nicole Tixier, qui a travaillé et travaille encore sur les diplomates français en Chine. Christine et Christian Bourguet, encore habités de leur amitié pour les Iraniens, ont témoigné de leur engagement à leurs côtés au cours des années 1970. Le professeur Charles-Henri de Fouchécour qui a enivré plus d’une génération d’étudiants de la lecture des poètes iraniens, Ahmad Salamatian, précieux guide dans l’approche de la culture iranienne et Michel Potocki, qui scrute et répercute inlassablement les nouvelles venues d’Iran, ont bien voulu relire de nombreuses pages et les enrichir de leurs réflexions.

Cet ouvrage ne s’achève qu’après bien des vicissitudes ; son contenu s’est étoffé au gré des mois en fonction de l’apport des personnes qui y ont collaboré ; sa mise en forme a été élaborée par Rika Gyselen. Que l’UMR 7528 “ Mondes Iranien et Indien ” qui a soutenu cet ouvrage soit remerciée de sa patience, en particulier son directeur Philip Huyse, son ancien directeur Bernard Hourcade qui a porté le projet depuis son origine, Christine Rivière, Maria Szuppe, Ziva Vesel et Christine Allison qui ont donné les coups de main nécessaires, ainsi que Rika Gyselen et Philippe Gignoux qui ont accepté ce volume dans la collection des Cahiers de Studia Iranica.

Sources et citations bibliographiques

Remarques préliminaires

Il va de soi que certains ouvrages généraux ont été systématiquement consultés : les dictionnaires biographiques, des plus anciens aux plus récents, les Who’s who, les Bottin mondain, les rubriques de l’Encyclopédie de l’Islam et de l’Encyclopaedia Iranica, les volumes des dictionnaires biographiques/ tarikh-e redjal-e Iran de Mehdi Bamdad, sans que cela ait été explicitement signalé dans les Sources et études. Le Répertoire prosopographique de l'Iran moderne de Yann Richard a été d’un très grand secours pour identifier les personnalités iraniennes masquées derrière leur titre / laqab. La lecture de l’ouvrage de Houchang Mahdavi sur les relations franco-iraniennes n’a pas résisté à la précision apportée par les archives françaises.

Les Sources et études mentionnées à la fin de la mission de chaque ambassadeur renvoient aux sources primaires et aux travaux et ouvrages consultés pour rédiger la rubrique indiquée. Il s’agit d’indications bibliographiques spécifiques qui n’ont pas été reprises dans la bibliographie générale dans laquelle ont été reportés les ouvrages auxquels il est très souvent fait référence.

En raison du sujet traité, nous avons privilégié la consultation des documents diplomatiques. En raison de leur collecte et de leur classement très anciens (XVIIe siècle) par les services du département des Affaires étrangères en France6, les documents diplomatiques français sont plus nombreux que les documents diplomatiques iraniens. La correspondance diplomatique des Iraniens n’a été versée que tardivement aux archives du ministère iranien des Affaires étrangères. Dans certains cas elle a été publiée et a pu être utilisée. En outre il a été fait appel aux journaux de voyage et aux chroniques de cour écrits par des Iraniens de l’entourage du chah. Les safarnameh ou journaux de voyage de Mirza Mehdi Montahen od-Dowleh, de Mohammad-Hassan Khan E'temad od-Dowleh, qui avait été secrétaire à la légation de Paris en 1863, ou encore de Hadji Pirzadeh, pour n’en citer que quelques-uns, et les journaux de voyages de Nasser od-Din Shah, le Merat ol-Boldan d’E'temad os-Saltaneh, qui s’apparente plus à une chronique de la vie de la Cour qu’à un journal, constituent une autre source de renseignements, à condition de prendre en compte ce qui relève de la subjectivité de l’auteur.

Le classement des dépêches envoyées à l’étranger par les services du ministère français des Affaires étrangères et des dépêches reçues en France a été établi selon un ordre chronologique jusqu’en 1896. Cela rend aisée la consultation de la Correspondance Politique en provenance de Perse, conservée dans des volumes reliés, maintenant microfilmés. Même si les ambassadeurs avaient pour consigne de n’aborder qu’un thème par dépêche et de tenter une synthèse en fin d’année, comme le comte de Champagny l’avait indiqué au général Gardane en 1808, le classement des dépêches par ordre d’arrivée permet d’analyser les dépêches dans leur ensemble. Le premier volume de la Correspondance politique de Perse, établi à la suite des recommandations de Colbert de Croissy, ayant disparu - provisoirement, comme l’espèrent l'ensemble des conservateurs et des chercheurs - et le carton du Protocole afférant à cette période n’étant, pour le ...

1 Équipe devenue aujourd’hui UMR 7528 “ Mondes iranien et indien ” (C.N.R.S. — E.P.H.E. - Sorbonne Nouvelle - I.N.A.L.C.O.).
2 M. l’Ambassadeur Christian Graeff et M. l’Ambassadeur François Nicoullaud ont rédigé la majeure partie des pages qui se rapportent à leur mission.
3 Ces parties sont séparées par des astérisques.
4 Le terme chef de mission recouvre celle de ministre, d’ambassadeur et de chargé d’Affaires, comme il est stipulé dans la Convention de Vienne de 1961. Les légations iranienne et française ont été élevées au rang d’ambassades en 1945.
5 Liste établie en fonction de l’ordre d’intervention dans l’ouvrage.
6 Il s’agissait d’un département de la Maison du Roi ; le ministère des Affaires étrangères est encore désigné- parfois comme le Département ou la Maison.

 




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