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Saladin et l’épopée des Ayyoubides


Auteur :
Éditeur : L'Harmattan Date & Lieu : 2010, Paris
Préface : Pages : 298
Traduction : ISBN : 978-2-296-13545-1
Langue : FrançaisFormat : 135x215 mm
Code FIKP : Liv. Fre. You. Sal. N° 4672Thème : Histoire

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Saladin et l’épopée des Ayyoubides

Saladin et l’épopée des Ayyoubides

Ephrem-Isa yousif

L’Harmattan

L’épopée des Ayyoubides se déroula du XIIe au XVe siècle. Cette dynastie kurde fut fondée par Ayyoub et son fils Saladin. Elle régna sur l’Égypte, le Yémen, la Syrie-Palestine, la Transjordanie et la haute Mésopotamie.
Après la mort du grand Saladin, en 1193, d’autres princes ayyoubides gouvernèrent divers royaumes et principautés, Damas, Alep, Homs, Hama, Kérak, Malphercat, Hisn Kaifa.
Trois chroniqueurs chrétiens, Michel le Grand (1126-1199), l’Édessénien anonyme (mort après 1237) et Bar Hébraeus (1226-1286), nous ont parlé dans la langue de leur peuple, le syriaque, un dialecte araméen, de l’épopée.
Ces chroniqueurs syriaques nous ont donné leur vision de cette riche période de l’histoire, l’une des plus brillantes dans les domaines culturels et artistiques, dont ils furent les témoins.


Ephrem-Isa Yousif originaire de Sanate, un village de la haute Mésopotamie, est l’auteur de plusieurs livres sur la Mésopotamie et sur la culture syriaque. Diplômé de l’université française où il obtint deux doctorats, en Philosophie et en Civilisations, il a enseigné la philosophie pendant des années à Toulouse. Aujourd’hui, il donne des cours et des conférences dans diverses régions. Il a déjà publié des ouvrages comme Les Chroniqueurs syriaques, La Floraison des philosophes syriaques, Les Syriaques racontent les croisades.

 


INTRODUCTION

Au cours de travaux et recherches sur les Kurdes et leur histoire, avec un doux bruit de pages froissées, je découvris la dynastie des Marwanides, qui gouverna Maïphercat et Amid de 990 à 1085. Les savants syriaques se souvinrent de la lumière dorée qui brilla sur cette région durant presque un siècle, et firent l’éloge des émirs de cette illustre Maison, comme je l’indiquai dans un article publié en novembre 2000 dans la Revue des Etudes kurdes.
Je rencontrai encore, grâce aux chroniqueurs syriaques qui en parlaient abondamment, une autre dynastie kurde, celle des Ayyoubides, fière, audacieuse, qui exerça le pouvoir au Proche-Orient dès la fin du XIIeme siècle.
L’heure venue, un flot de cavaliers ayyoubides, le soleil enroulé au fil des crinières de leurs chevaux, passa sous le ciel éclatant de l’Orient, chargé de bleu cobalt et d’indigo. Il roula vers les terres d’Égypte, de Syrie-Palestine, de Haute-Mésopotamie, du Yémen.
Que le lecteur se laisse porter au gré de ce flot agité ou
tranquille qui raconte une glorieuse histoire ; qu’il
s’enfonce dans le tourbillon de ces années, retrouve des
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visages lointains, des personnages oubliés, revive leurs sentiments chevaleresques, leurs drames et leurs bonheurs, leurs frissons d’épopée. La dynastie des Ayyoubides régna non sur un petit royaume, mais sur un vaste empire peuplé de Kurdes, de Turcs, d’Arabes, d’Arméniens, de Coptes, de Syriaques.
Tableau du Proche-Orient à la fin du XIcmc siècle
La situation politique
Les Turcs Seldjoukides, venus d’Asie centrale à la fin du Xeme siècle, s’étaient avancés en Iran, en Iraq, ils avaient pénétré en Asie Mineure, et contrôlaient une partie de l’Asie centrale, l’Anatolie, la Syrie-Palestine (sauf les ports et Tripoli), la Mésopotamie. Ils s’étaient convertis à l’islam sunnite. En 1071, ils infligèrent aux Byzantins une grande défaite à Mantzikert, et ouvrirent la route de l’Anatolie. Sur leurs territoires, coexistèrent des émirats turcs rivaux Dès la fin du XIeme siècle, à la mort en 1092 du grand sultan Malik Shah qui réorganisa l’Empire, celui-ci connut un certain affaiblissement, un morcellement, des querelles de famille.
En Syrie, gouvernaient deux princes seldjoukides, rivaux, les neveux de Malik Shah, Ridwan à Alep et Duqâq à Damas, puis arriva son successeur Tughtikîn.
À Bagdad, cœur de l’Orient musulman, le calife ‘abbasside, était soutenu par les sunnites, descendants d’un oncle de Mahomet, Abbas. 11 se Irouvait placé sous la tutelle des sultans seldjoukides, et voyait son pouvoir réel décliner depuis le milieu du Xeme siècle. Le calife restait cependant le représentant officiel de tout l’islam.
Au Xeme siècle, les Fatimides, descendants de Fatima, la fille de Mahomet, avaient fondé en Égypte un puissant
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califat shiite avec Le Caire pour capitale, qui s’opposait au califat sunnite de Bagdad. Ils contrôlaient la Mer Rouge.
A la fin du Xlen,e siècle, ils cherchèrent à étendre leur influence sur la Syrie méridionale. Puis les califes fatimides furent affaiblis par des désordres militaires, des révoltes des milices turques, berbères, soudanaises, des querelles de palais.
La situation des chrétiens d’Orient
Dans la seconde moitié du Xle'"e siècle, les chrétiens autochtones étaient nombreux en Orient. Les Jacobites et les Nestoriens de langue syriaque, vivaient en Mésopotamie et en Syrie ; les Maronites de culture syriaque, les Grecs (Melkites), habitaient en Syrie et en Mésopotamie. Beaucoup de Coptes demeuraient en Égypte.
L’empereur byzantin de Constantinople n’hésitait pas à engager dans son armée des contingents musulmans et l’émir de Shayzar, en Syrie, des chrétiens arméniens.
Leur foi opposait plutôt entre eux les chrétiens de multiples confessions.
À cette époque, les chrétiens restaient majoritaires dans les campagnes, mais ils étaient devenus minoritaires dans les villes, au Caire, à Damas, à Alep. Ils bénéficiaient depuis la conquête arabe au milieu du VHeme siècle d’un statut de protection de leurs personnes, de leurs biens, de leurs cultes, la dhimma. Ils avaient le droit de vivre en terre d’Islam, et de pratiquer leur religion, moyennant le paiement d’une taxe, la capitation. Ils étaient parfois soumis à des mesures discriminatoires, port de signes distinctifs sur les vêtements, interdiction de construire de nouveaux édifices religieux, de monter à cheval...Cette pression entraîna le passage de dhimmis à l’Islam.
Les situations varièrent selon les époques, les régions, les émirs, les conflits. Une fois le calme revenu, les …

 




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