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Le nom de « vallée » dans les toponymes iraniens


Auteur :
Éditeur : Peeters Date & Lieu : 1997, Paris & Louvain
Préface : Pages : 190
Traduction : ISBN : 90-6831-923-X & 2-87723-333-2
Langue : KurdeFormat : 160x240mm
Code FIKP : Liv. Fre. Mok. Nom. N° 1260Thème : Sociologie

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Le nom de « vallée » dans les toponymes iraniens

Le nom de « vallée » dans les toponymes iraniens

Mohammad Mokri

Peeters

Le caractère mouvementé de l’histoire de l’Iran est tributaire de la position géo-politique de son plateau. Les grands massifs du Zagros à l’ouest et au nord-ouest du pays et d’Alborz au sud de la Mer Caspienne n’ont pas estompé ceux de l’est et du nord-est qui ont toujours conservé leur importance. Ce relief, recouvrant la majeure partie de l’Iran, a conditionné la vie des hommes et la croissance d’une riche végétation servant de pâture aux troupeaux. Les nébuleuses ethnies (ayant diversement colporté jusqu’à ces derniers temps de riches coutumes et des croyances populaires), parsemées au sein des vallées de ces chaînes, mériteraient un essai documenté, décrivant leurs déplacements, qui suivrait en temps voulu cette étude préliminaire.
En dépit de vastes régions désertiques centrales, s’étendant en partie vers l’ouest du Khorassan, ce sont les zones montagneuses qui ont été la plupart du temps la scène où s’est déroulée l’histoire des hommes. Aux pieds de ces hautes chaînes, dans les vallées et les plaines formant les allongements de ces montagnes, l’activité paysanne et nomade s’est développée conformément à la générosité du climat.
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LES VALLEES

I. EXORDE

1.1. Les vallées¹:

Le caractère mouvementé de l’histoire de l’Iran est tributaire de la position géo-politique de son plateau. Les grands massifs du Zagros à l’ouest et au nord-ouest du pays et d’Alborz au sud de la Mer Caspienne n’ont pas estompé ceux de l’est et du nord-est qui ont toujours conservé leur importance. Ce relief, recouvrant la majeure partie de l’Iran, a conditionné la vie des hommes et la croissance d’une riche végétation servant de pâture aux troupeaux. Les nébuleuses ethnies (ayant diversement colporté jusqu’à ces derniers temps de riches coutumes et des croyances populaires), parsemées au sein des vallées de ces chaînes, mériteraient un essai documenté, décrivant leurs déplacements, qui suivrait en temps voulu cette étude préliminaire.

En dépit de vastes régions désertiques centrales, s’étendant en partie vers l’ouest du Khorassan, ce sont les zones montagneuses qui ont été la plupart du temps la scène où s’est déroulée l’histoire des hommes. Aux pieds de ces hautes chaînes, dans les vallées et les plaines formant les allongements de ces montagnes, l’activité paysanne et nomade s’est développée conformément à la générosité du climat.

Puisque les montagnes constituent un facteur essentiel au jaillissement et à l’écoulement de l’eau, c’est dans ces piémonts et ces vallées que se sont construits des villes et des villages, rendus prospères grâce à l’eau.

Ces nombreuses localités ont à la fois favorisé la vie et assuré la protection des habitants face aux attaquants. Les vallées encaissées à l’intérieur de ces chaînes jouaient donc le double rôle de défense et de refuge. Les plus anciennes civilisations et les centres de fréquentation intense ont d’ailleurs surgi dans ces vallées. Ainsi, ces toponymes constituent-ils de profonds gisements d’informations de haute valeur.

La description de l’orographie et de l’orientation de ces montagnes étant réservée à d’autres investigations, je me limite à ces quelques indications pour encadrer le sujet de cette étude.
Les annotations détaillées seront reléguées aux dissertations monographiques des intéressés, pour ne pas alourdir ici le volume de l’essentiel projeté. Pourtant, le contexte a imposé quelques digressions et allusions littéraires et anecdotiques corollaires au sujet.

En fait, la raison d’être de cet essai pionnier auquel j’ai donné la priorité dans mes notes toponymiques, est de servir et de compléter d’autres travaux en projet, déjà effectués en partie, concernant les populations et les nombreuses couches de civilisations, de cultures, de pensées et même de récits de joie et de nostalgie, se succédant les unes aux autres. La mémoire collective est restée gravée dans l’esprit et la mentalité de personnes vivant dans un environnement traditionnel, au sein de ces lieux identifiés, pour être transmise aux générations postérieures. Pour exhumer tant de souvenirs indélébiles de ces territoires ignorés, souvent implantés dans ces sombres vallées, un exposé assemblant des inventaires et des classifications paraîtrait enrichissant pour l’appareil de recherche. Car, ces lieux habités de tout temps, ont servi eux-mêmes de refuges et de points de repère. C’est au sein des parois rocheuses de ces massifs que des événements importants et profondément vécus se sont déroulés au fil de l’histoire.

Les monts Zagros formaient une barrière naturelle entre l’Iran et la Mésopotamie; les vallées et les passages infranchissables de ces chaînes ont longtemps arrêté et découragé les attaques extérieures. Certains sentiers sinueux n’étaient connus que des tribus et des montagnards vivant aux bords de ces monts. Car l’habitat était accolé, par instinct de sécurité, aux versants qui dominaient les vallées, que celles-ci eussent la forme de V ou de larges et longues auges.

Les grandes rivières font naturellement défaut dans des zones montagneuses, si ce n’est que ces vallées reçoivent et rassemblent quelques brèches d’eau, formant, selon la nature du relief, des ruisseaux et des cours d’eau moyens qui ne s’étendent pas sur un long parcours. En revanche, les gouttes d’eau et les torrents s’écoulent des sommets enneigés qui accrochent les nuages pluvieux, et arrosent les vallées sinueuses. En effet, les eaux jaillissant des plaines et des terrains peu accidentés diffèrent de celles des vallées et des montagnes: ces deux catégories correspondent aux nappes phréatiques et aux eaux superficielles.

L’observation pragmatique a démontré que les eaux se déversant des montagnes peuvent également jaillir à l’intérieur même des vallées. Elles forment ensuite des rivières et des cours d’eau saisonniers et locaux susceptibles d’inonder les terres. Les averses printannières et estivales s’ajoutent à ces courants diluviens, de caractère passager et discontinu.
Ici, sont assemblés substantiellement les éléments à traiter et à identifier sans présomption de pouvoir clarifier toutes les obscurités adjacentes à la matière.

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¹ Sources et transcriptions :
La plupart des sources écrites sont inclues dans les notes ou dans le corps de ce travail, néanmoins pour éviter les répétitions, je donne ici une liste de certains ouvrages de référence les plus utilisés, avec leur sigle et leurs indications bibliographiques :
Ahsan at-Taqâsïm = Chams ad-Dïn Abû-'Abdallàh Muhammad ibn Ahmad ibn Abi-Bakr al-Bassârî al-Muqaddasî, Kitâb Ahsan at-Taqâsïm fl Ma'rifat al-Aqâlïm, éd. de De Goeje. Brill, 1906.

Djahân-gushâ = 'Alâ’ ad-Dïn 'Atâ-Malik ibn Bahâ’ ad-Dïn Muhammad ibn Muhammad al-Djuwaynî (623-681 H./ 1226-1282), Târïkh-e Djahân-gushâ (écrit en 658 H./1259), éd. de Qazwïnï (en 3 vol.), Leyden, Brill, t. 1, 1912; t. 2, 1916; t. 3, 1937.
Djâme' at-Tawârïkh = Rachïd ad-Dïn Fadl-Allah, Djâme' at-Tawârïkh, t. 1, Moscou, 1965; t. 3, Bakou, 1957.

al-Djawâlïqï = Abü-Mansûr Mawhüb ibn Ahmad ibn Muhammad al-Djawâliqi [465-540 H./ 1072-1145], al-Mu'arrab min al-kalâm al-a'jamï 'alâ hurüf al-mujam. Éd. d’Ahmad Muhammad Sâkir. Le Caire, 1389 H./ 1969 (2e éd.).

Études métriques = M. Mokri, Études métriques et ethnolinguistiques. Analyse historique et premier essai de systématisation de la poésie syllabique dialectale et populaire iranienne (persan et kurde). Les chants éternels kurdes. Paris-Louvain, 1944.

Farh. Djogh. = Farhang-e Djoghrâflâyï-e Iran. Téhéran, 1330 H.S./1951. Ce livre lacunaire et dépourvu d’intérêt scientifique et linguistique ne présente pas toujours des données fiables sur l’orthographe correcte des noms de villages. Pourtant, il s’avère utile pour certains repères toponymiques, faisant défaut dans mes enquêtes ou dans d’autres sources. Je me suis rabattu sur cet ouvrage pour la localisation de certains villages, étant conscient des failles à éviter. Le Loghatnâma-y Dehkhodâ, pour sa part, ne fait sur ce point que reproduire hâtivement et textuellement celui-ci, en le déformant parfois par des erreurs supplémentaires, ce qui le rend d’autant plus caduc.

F. N. B. (ou Fârsnâma d’Ibn al-Balkhï) = The Fârsnâma of Ibnu’l-Balkhî. Edited by
G. Le Strange and R. A. Nicholson, London, 1921.
F. N. N., I et II = Mîrzâ Hasan Hosaynï Fasâ’ï, Fârsnâma-y Nâserï, Goftâr I et Goftâr II [écrit en 1304 H./ 1886], éd. lithogr. 1313-1314 H. / 1895-6 (rééd. offset, Ketâbkhâna Sanâ’î, Téhéran, s. d).

Hudûd al-'Âlam = «The Régions of the world». A persian geography - 372 A.H./ 982 A.D.- Translated and explained by V. Minorsky. London, 1937.
Ibn Khordâdhbeh = Abu’l-Qâsim 'Ubaydallâh ibn 'Abdallah Ibn Khordâdhbeh, Kitâb al-Masâlik wa’l-Mamâlik, éd. de De Goeje. Brill, 1889.
[ouvrage écrit vers 232 H./ 846]

Idrisî = Abü-'Abdallâh Muhammad ibn Muhammad ibn 'Abdallah ibn Idrïs al-Hamawï (connu sous le nom d’ach-Charîf al-Idiïsï, ayant vécu au VIe s. de l’Hégire), Nuzhat al-Mustâq fl Ikhtirâq al-Âfàq, rééd. offset, Beyrouth, 1409 H./ 1989.

Istakhrï = Abu Ishâq Ibrâhîm ibn Muhammad al-Fârsï al-Istakhrï, Kitâb Masâlik al-Mamâlik, éd. de De Goeje. Brill, 1927. [ouvrage composé vers le commencement de la deuxième moitié du IVe s. de l’Hégire / Xe]

Mat. Ch. = Mohammad-Hasan-khân E'temâd as-Saltanah (1256-1313 H./ 1840-1895), Matla' ach-Chams, Téhéran, nouvelle édition, 3 vol., 1362 H.s./ 1984.
al-Muarrab. Cf. al-Djawâlïqï.

Mu'jam al-Buldân = Chihâb ad-Dïn Abu 'Abdallah Yâqût al-Hamawî ar-Rümi al-Baghdâdï [mort en 626 H./ 1228], Mu'jam al-Buldân. Éd. de Dâr Sâdir, Beyrouth, 1374
H./ 1955.

Murüj adh-Dhahab de Mas'üdï (mort en 345 H./ 956), éd. de Muhammad Muhyi ad-Dîn 'Abd al-Hamïd. Le Caire, 1384 H./ 1964; «Les prairies d’Or », trad. de Barbier de Ménard et Pavet de Courteille, revue et corrigée par Charles Pellat, Paris, 1965.

Nuzhat al-Qulüb = Hamdallâh Mustawfï [mort vers 750 H./1349], Nuzhat al-Qulüb [écrit en 740 H./1339]. Texte persan, éd. de G. Le Strange, Leyden, Brill, 1915 (translated by G. Le Strange, Leyden, Brill, 1919).

Râhat as-Sudür = Muhammad ibn 'Alï ibn Sulaymân ar-Râvandî, Râhat as-Sudür wa Àyat as-Surür dar Târïkh-e Âl-e Saldjüq, éd. de Mohammad Iqbâl, Leyden, 1921.
Târikh-e Gozïda = The Ta’rikh-i-Guztda or «Select History» of Hamdullâh Mustawfî-i-Qazwfnl. Texte persan écrit en 730 H./ 1329, édité par Edward G. Browne, Leyden, 1910.

Târïkh-e Qom (ou l’histoire de Qom) = Hasan ibn Muhammad ibn Hasan Qomt, Ketâb-e Târïkh-e Qom (écrit en arabe en 378 H./988) et traduit en persan en 805-806 H./ 1402-1403 par Hasan ibn'Alï ibn Hasan ibn 'Abd al-Malik Qomî, éd. de S. Dj. Tehrânî, Téhéran, 1313 H.s./ 1934.

Târïkh at-Tabarï (ou Tabarï) = Abü-Dja'far Muhammad ibn Djarïr at-Tabarî (224-310 H./ 838-922)i Târïkh ar-Rusul wa’l-Mulük, en 10 vol., éd. de Muhammad Abu’l-Fadl Ibrâhîm. Le Caire, 1380 H./ 1960 (2e éd.).
Turkistan = Barthold: trad. persane, Torkestân-nâma, de K. Kesâvarz. Téhéran, 1366 H. s.
Sons et transcriptions:

Les signes alphabétiques suivent en principe ceux qui sont couramment utilisés pour les études iraniennes et indo-européennes. Pourtant, pour des raisons pratiques, j’ai choisi de transcrire ici quelques phonèmes tantôt par un signe composé tantôt par un signe simple. Les signes composés sont réservés en particulier aux noms et mots déjà connus dans les langues européennes, notamment en français.
En dehors des signes communs, voici les signes propres à l’alphabet arabo-persan et leurs transcriptions: ch / à Dj (surtout pour les majuscules) /J jS gh / g £ kh / x q(de préférence: kh); tch / c rj dh (z) 3; th (s) o; d (z) ₗy>', qj; s (s) z (z) Ji; z (j) J; ' (eyn); ‘ (hamzah); 1, r (/ emphatique et r apical roulé kurdes); â (a long); î (Z long); ü (= ou); ü (= u français); ô (= ô allemand).
De plus, j’ai gardé la graphie déjà normalisée des toponymes utilisés en français. Par ex. Chiraz (= Sïrâz, Chîrâz), Hamadan (= Hamadân), Iran (= Iran), Kirmanchah (= Kermânchâh / Kermânsâh / Kirmânsâh), Khorassan (Khorâsân / Xorâsân), Maghreb (= Magrib), Tabriz (Tabiïz), etc.




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