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Un ambassadeur du Khan Argun en Occident


Auteur :
Éditeur : L'Harmattan Date & Lieu : 2008, Paris
Préface : Pages : 368
Traduction : ISBN : 978-2-296-06147-7
Langue : FrançaisFormat : 155x245 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Bor. Amb. N° 2870Thème : Général

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Un ambassadeur du Khan Argun en Occident

Un ambassadeur du Khan Argun en Occident

Pier Giorgio Borbone

L’Harmattan

Marco Polo, Guillaume de Rubrouck, Jean du Plan Carpin : les voyageurs qui au Moyen Age se dirigèrent vers l’Orient sont bien connus, mais on méconnaît ceux qui parcoururent l’itinéraire inverse, c’est-à-dire les Orientaux qui visitèrent l’Europe.
Un récit en langue syriaque intitulé Histoire de Mar Yahballaha et de Rabban Sauma, écrit au début du XIVe siècle mais découvert seulement au XIXe, nous permet de connaître un des ambassadeurs envoyés par les Mongols en Europe : un Mongol chrétien du nom de Sauma, né à Pékin, qui en 1287-1288 conduisit en Europe une mission diplomatique du Khan Argun, souverain de l’Iran. Il visita Constantinople, Rome, Paris et Bordeaux, et y rencontra le pape et les rois de France et d’Angleterre. Son confrère plus jeune, Marcos, fut élu comme chef de l’Eglise d’Orient, sous le nom de Yahballaha III.
L’Histoire de Mar Yahballaha et de Rabban Sauma contient la relation du voyage en Europe de Rabban Sauma. Le récit continue en narrant la vie du patriarche Yahballaha, et 'par conséquent il devient un témoignage précieux et vivace d’un moment historique crucial pour le Moyen-Orient et l’Europe, c’est-à-dire la période de la "paix mongole".

Pier Giorgio Borbone enseigne le syriaque et l’hébreu à l’Université de Pise. Outre l’histoire de l’Eglise d’Orient en Asie centrale et en Chine, il consacre ses recherches et ses publications à la philologie biblique et à la lexicographie et codicologie syriaques.

Egly Alexandre chargée de mission des Musées nationaux (Guimet), diplômée de l’Ecole du Louvre et de l’Ecole nationale des langues orientales, est spécialiste de l’histoire et de la civilisation mongoles.



PREAMBULE A L’ED. FRANÇAISE

La présente traduction reproduit dans son intégralité l’ouvrage publié en italien (Storia di Mar Yahballaha e di Rabban Sauma, Turin, Silvio Zamorani editore 2000). Ce travail a permis d’améliorer dans certains cas la traduction italienne, d’enrichir le commentaire, et de mettre à jour la bibliographie ; ces modifications ne sont pas explicitement signalées. Pour les citations des sources médiévales, on a recours, lorsqu’elles existent, à des traductions courantes en français ; sinon, la traduction a été faite à partir du texte italien. Dans tous les cas, les traductions ont été vérifiées à partir des textes en langue originale, en partie modifiées si nécessaire, et également adaptées aux exigences rédactionnelles pour l’utilisation dans cet ouvrage.

Si les lecteurs francophones éprouvent du plaisir à la lecture de cet ouvrage, ils le devront à l’auteur anonyme syriaque, mais aussi à Egly Alexandre, car l’initiative de ce projet de traduction lui revient, tout comme l’important travail conduit avec une compétence et une minutieuse rigueur ainsi qu’un intérêt jamais démenti - que partage l’auteur - pour ces deux moines venus de loin. Egly Alexandre a ajouté un maillon de plus à la chaîne de la tradition initiée par le récit de Marcos et de Sauma, poursuivie par l’auteur qui écrivit leur histoire en syriaque, et par les précédents traducteurs qui l’ont fait connaître à notre monde en d’autres langues. Le lecteur qui, par curiosité, voudrait comparer le texte italien au texte français, découvrirait que celui-ci est plus précis et plus clair que l’original. Françoise Briquel Chatonnet a aimablement offert sa compétence de spécialiste du syriaque, en comparant la version française avec le texte original en syriaque, et en relisant une partie du texte. Je lui en suis très reconnaissant et je tiens à préciser que si quelques imprécisions et erreurs demeurent, la responsabilité en incombe à moi seul. Je suis heureux de pouvoir remercier également Ludmila Hoché pour sa contribution efficace à la réussite de ce travail, et Efrem-Isa Youssif qui l’a suivi avec une attention particulière et accueilli dans la collection qu’il dirige dans la maison d’Edition l’Harmattan.

Pier Giorgio Borbonè

Le voyage avec les deux moines mongols, Rabban Sauma et Marcos, depuis la Chine de Qubilaï, petit-fils de Gengis khan et empereur de Chine, et la Perse mongole de Hülegü, petit-fils de Gengis khan et roi de Perse, fut fascinant. Je voudrais remercier ici, Ludmila Hoché, qui m’a permis de le mener à bien en me faisant bénéficier de ses suggestions et corrections.

Egly Alexandre

Paris, le 6 décembre 2007

Introduction

Un manuscrit retrouvé

La découverte de l’Histoire de Mar Yahballaha et de Rabban Sauma s’inscrit dans le milieu de l’activité missionnaire des catholiques et des protestants, menée dans la seconde moitié du XIXe siècle auprès des chrétiens « nestoriens »’ du Kurdistan. Les missionnaires des deux confessions entreprirent également de faire revivre les traditions littéraires des chrétiens locaux, exprimées en langue syriaque classique, et à donner la dignité de langue écrite à leur parler araméen1 2.

1 Sur le sens et l’usage de ce terme, voir ci-dessous, p. 41.

2 Pour un cadre général sur les activités culturelles et religieuses des missionnaires catholiques et protestants en Iran, entre la moitié et la fin du XIXe siècle, voir Murre-van den Berg 1995, p. 28-102, avec une bibliographie ultérieure. Pour l’histoire de l’Eglise « nestorienne » entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe voir Le Coz 1995, p. 343-377.

3 Hall 1889 : y est publiée la notice donnée durant les « Proceedings » de l’American Oriental Society, tenus à New Haven en octobre 1886.
L’existence du manuscrit fut signalée en octobre 1886 par l’américain Isaac Hollister Hall, mais la nouvelle ne fut publiée qu’en 18893. Hall parlait d’un manuscrit en langue syriaque, trouvé deux ou trois ans auparavant (1883/1884) dans une église du village de Minganish dans le Tyari. Le dernier moine nestorien du lieu, Rabban Yonan, en avait exécuté une copie, apportée par la suite à Ourmia en 1885, par le prêtre Oshana qui collaborait avec les missionnaires américains. D’autres copies, parmi lesquelles celle en possession de Hall, furent ensuite exécutées à la mission américaine. Le manuscrit original, affirmait Hall, se trouvait en 1886 à Qodshanis, dans le Kurdistan, siège du patriarche nestorien qui en était le propriétaire. Le texte du manuscrit avait suscité beaucoup d’intérêt et Oshana en avait fait oralement une traduction en araméen moderne, puis une version manuscrite, enfin publiée par les missionnaires américains dans les huit fascicules de leur mensuel « Zâhrïri d-Bâhrâ » (Rayons de lumière) d’octobre 1885 à mai 1886. Dans sa communication, Hall décrivait sommairement le contenu du manuscrit intitulé Histoire de Mar Yahballaha, catholicos de l’Orient, et de Rabban Sauma, visiteur général', qui se révélait d’une extraordinaire valeur non seulement pour l’histoire de l’Eglise d’Orient, mais aussi pour les événements historiques de l’Iran durant la domination mongole (xine-xive siècles).
…..

1 Sur le sens et l’usage de ce terme, voir ci-dessous, p. 41.
2 Pour un cadre général sur les activités culturelles et religieuses des missionnaires catholiques et protestants en Iran, entre la moitié et la fin du XIXe siècle, voir Murre-van den Berg 1995, p. 28-102, avec une bibliographie ultérieure. Pour l’histoire de l’Eglise « nestorienne » entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe voir Le Coz 1995, p. 343-377.
3 Hall 1889 : y est publiée la notice donnée durant les « Proceedings » de l’American Oriental Society, tenus à New Haven en octobre 1886.




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