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Etudes Kurdes HS I


Auteur :
Éditeur : FIKP & l'Harmattan Date & Lieu : 2004, Paris
Préface : Pages : 144
Traduction : ISBN : 2-7475-6469-x
Langue : FrançaisFormat : 135x210 mm
Code FIKP : Liv. Fra. 4445Thème : Histoire

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Etudes Kurdes HS I

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Etudes Kurdes
Hors série I Avril 2004

En 1818, paraissait à Naples à l’imprimerie des frères Fernandes, sise Strade Tribunali, n° 287, un ouvrage intitulé : Storia della Regione del Kurdistan e delle sette di religione ivi esistenti (xx + 216 pages). Malgré le titre, il s’agit moins d’une histoire à proprement parler, que de la description du Kurdistan à l’aurore du XIXème siècle. Sans doute l’auteur rappellera-t-il certains événements du temps passé, comme la fondation ancienne d’Amadieh et celle plus récente de Sulaimanieh ou la pseudo-conversion au rite jacobite des Adorateurs du Soleil de Mardin ; mais son dessein semble être plutôt de nous instruire des coutumes qu’il a constatées, des faits dont il a été témoin, des personnages plus ou moins importants qu’il a rencontrés. Tout ce qu’il nous rapporte sur la géographie, la situation économique, la vie sociale et religieuse, est exact dans l’ensemble et n’a pas tellement changé depuis lors, car il connaît bien le pays pour l’avoir parcouru en tous sens durant une douzaine d’années. Son témoignage est donc intéressant, d’autant plus que l’écrivain est un des premiers Européens à avoir vécu parmi les Kurdes.



À part Niebuhr qui l’a précédé en un voyage scientifique (1766), les autres voyageurs qui ont passé par le Kurdistan lui sont tous postérieurs et les renseignements qu’ils fournissent, pour appréciables qu’ils soient, restent malgré tout fragmentaires et n’ont point été organisés en un tableau d’ensemble comme les siens. On y regrettera peut-être, çà et là, un ton sévère dans l’appréciation de certains personnages et de quelques pratiques.

L’auteur du livre est le père M. Giuseppe Campanile, né au village de Sant Antimo, près de Naples. Devenu religieux dominicain, il fut envoyé à Mossoul par la Propagande en 1802, sous le pontificat de Pie VII et, en 1809, il fut nommé Préfet apostolique pour la Mésopotamie et le Kurdistan. Lui-même nous apprend, dans sa préface, qu’il put y exercer son ministère, car il connaissait la langue arabe, et avait de l’influence sur les pachas de Mossoul et d’Amadieh, grâce à l’exercice de la médecine. En 1809, il donna une notice écrite sur le Kurdistan au général Gardane qui revenait d’une mission en Perse, et il fournit aussi des informations sur les Kurdes à M. Joseph Rousseau, consul de France à Bagdad. Dans son livre, il rappelle les activités de ses prédécesseurs les plus connus : le père Poldo Soldini, mort en 1779, dont la tombe est toujours un lieu de pèlerinage à Zakho, le père Vincenzo Ruvo, assassiné en 1785 par l’émir de Djézireh, et le père Maurizio Garzoni, mort en 1791, qui composa et publia à Rome, en 1787, la première grammaire kurde. L’auteur rapporte aussi ses relations les plus cordiales avec les pachas et aghas du Kurdistan. D’autre part, il a aidé à la fondation des moines chaldéens de Rabban Hormez, a ramené au catholicisme une dizaine de villages nestoriens et a travaillé à l’abolition de l’hérédité collatérale des patriarches chaldéens.

Mais la Révolution française et les guerres de l’Empire avaient profondément bouleversé la vie religieuse en Europe. Les couvents souvent pillés ne recrutaient plus. En 1815, le père Campanile repart pour Naples, non sans avoir auparavant recommandé les moines chaldéens à la bienveillance du gouverneur kurde à Zakho, et la mission dominicaine de Mésopotamie fut fermée, faute de sujets. De retour en sa patrie, le Père devint professeur de langue arabe à l’Université de Naples. Passionné de belles-lettres, il s’agrégea à l’Arcadie, sous le pseudonyme de Lysis de Méthymne (Liside Metimneo), et fut également Académicien de Peloro, surnommé le Résolu (il Deliberato). C’est en 1818 qu’il publia son livre sur le Kurdistan. Ses dons littéraires s’y manifestent tout spécialement dans la description du site enchanteur de Ser Amadieh, dans le chant funèbre d’une jeune amante, et surtout dans sa traduction, ou plutôt sa paraphrase, de la chanson kurde qui termine l’ouvrage. On possède encore de l’écrivain d’autres écrits : Gesta di S. Antimo et S. Antimo Tragedia, parus tous deux en 1829. Le Père était en outre Maître en Sacrée Théologie (Magister in Sacra Theologia). Il mourut le 12 mars 1835.


Je n’ai pas cru devoir traduire la préface de l’auteur, mais j’ai traduit intégralement le reste de son travail. Comme la transcription des noms pro-pres de personnes, de villes, de tribus laissait souvent à désirer, je me suis permis de la rectifier. C’est ainsi que, pour les personnes et les mots arabes courants, je me suis arrêté à l’orthographe française ; mais j’ai orthographié à l’anglaise les noms des villes, car les cartes utilisables sont plutôt d’origine britannique et que les ouvrages sur les Kurdes sont nombreux en anglais(1) . Pour transcrire les mots kurdes, dont notre auteur a parsemé son travail, j’ai utilisé le système de la revue Hawar qui est phonétique, simple et suffisamment correct et qui a été divulgué par les dictionnaires kurdes actuels les plus complets : le Dictionnaire kurde-russe de Qanat Kurdo (Moscou, 1960) et le Dictionnaire russe-kurde de I.O. Farizov (Moscou, 1957). Les quelques mots turcs ont été orthographiés selon l’usage moderne.

À la traduction j’ai ajouté quelques notes brèves, indiquées par les lettres N.D.T., partout où il m’a semblé utile de corriger, préciser ou compléter les renseignements de l’auteur.

Ainsi présenté, je crois que l’ouvrage du père Campanile garde tout son charme, son intérêt et sa valeur.

Beyrouth, 22 novembre 1962
Thomas BOIS




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