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Deux Chroniques Syriaques : Chroniques d’Édesse et d’Arbèles


Auteur :
Éditeur : L'Harmattan Date & Lieu : 2015, Paris
Préface : Pages : 200
Traduction : ISBN : 978-2-343-07348-4
Langue : FrançaisFormat : 135x215 mm
Code FIKP : Liv. Fre. You. Deu. N° 5074Thème : Religion

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Deux Chroniques Syriaques : Chroniques d’Édesse et d’Arbèles

Deux Chroniques Syriaques : Chroniques d’Édesse et d’Arbèles

Ephrem-Isa Yousif

L’Harmattan

L’auteur nous présente deux chroniques syriaques anciennes, et nous invite à un passionnant voyage vers nos origines orientales. Elles nous relatent les débuts du christianisme en Haute Mésopotamie, en Osrhoène et en Adiabène, avec leurs capitales Édesse et Arbèles (Erbil). Elles évoquent les premiers rois et les premiers évêques de ces deux provinces voisines, nous révèlent les grands événements politiques, militaires et religieux des premiers siècles de notre ère, dans l’empire romain et dans l’empire parthe puis perse sassanide.

Ephrem-Isa Yousif est né à Sanate, un village du nord de l’Irak. Il est l’auteur de plusieurs livres sur la Mésopotamie et sur la culture syriaque. Diplômé de l’université française, il a obtenu deux doctorats en Philosophie et en Civilisations. Il a enseigné la philosophie à Toulouse. Aujourd’hui, il donne des cours et des conférences dans diverses régions. Il a publié plusieurs ouvrages dont La floraison des philosophes syriaques, Les chroniqueurs syriaques, Les figures illustres de la Mésopotamie, les Chrétiens de Mésopotamie, aux éditions L'Harmattan.



DEUX CHRONIQUES SYRIAQUES

Chroniques d’Édesse et d’Arbèles

Introduction

Les Syriaques comprirent et réalisèrent assez tôt leur différence. Us habitaient la Mésopotamie, ils avaient leurs mœurs, leurs coutumes, leurs modes de penser, leur culture, leur langue.

Le syriaque était un dialecte de l’araméen, langue sémitique diffusée dans le Proche-Orient au premier millénaire avant notre ère. Quand les Perses Achéménides prirent Babylone en 539, ils l’imposèrent comme langue officielle de leur empire. A l’époque hellénistique, qui commença à la mort d’Alexandre en 323 avant J.-C., le grec supplanta l’araméen, mais celui-ci se diversifia en dialectes qui exprimaient, d’une certaine manière, l’opposition à la langue des colons et montraient la persistance de la culture indigène.

Le syriaque se développa autour d’Edesse, la capitale de l’Osrhoène, (aujourd’hui Urfa, en Turquie). Au début de Père chrétienne, dans la région d’Édesse, apparurent les premiers écrits en syriaque. Il s’agissait d’inscriptions rupestres ou gravées sur des stèlesou des monuments. Plus tard, la langue et la culture syriaques commencèrent à rayonner aussi à Nisibe, (de nos jours Nusaybin, en Turquie), à Arbèles, (Erbil, en Iraq), à Séleucie-Ctésiphon (près de l’actuelle Bagdad.)

L’écriture syriaque utilisait un ancien alphabet, consonantique, dérivé du phénicien. Après le cinquième siècle, elle se modifia, s’arrondit, et fut dite « Estrangela ». Elle ne nota les voyelles qu’après la conquête arabe. Elle favorisa l’éclosion d’une littérature d’expression chrétienne.

Les Syriaques, qui avaient pris conscience d’eux-mêmes, voulurent éclairer leur passé. Ils se mirent à l’étude, consultèrent les archives, les documents, rencontrèrent les témoins des événements les plus récents. Ils s’adonnèrent à l’historiographie, basée sur la biographie et sur l’hagiographie. Ils s’inspirèrent de sources grecques, comme Eusèbe de Césarée (vers 265). Son histoire, celle du christianisme, était orientée, elle présuposait la Révélation, elle interprétait les desseins de la providence divine.

Les Syriaques rédigèrent dans leur langue des chroniques, des histoires ecclésiastiques, des hagiographies, des Actes des martyrs, car les principales persécutions eurent lieu, dans la partie orientale de l’Empire romain, sous les règnes des empereurs Dèce (vers 250), Dioclétien (vers 303), et en Perse au temps du roi Sapor II (entre 339 et 379).

Quelques belles chroniques nous parvinrent, comme celle de Michel le Grand, de l’Édessénien anonyme, de Bar Hébraeus, de Séert. Nous présenterons ici deux chroniques anciennes, la Chronique d’Edesse et celle d’Arbèles, capitale de l’Adiabène. Elles nous éclairent sur l’histoire des Syriaques et de leur région à partir du deuxième siècle.

Première partie
La Chronique d’Edesse

Chapitre I
Histoire d’Édesse et de sa chronique

La chronique d’Édesse, anonyme, fut rédigée en syriaque au VIe siècle de notre ère, époque où Justinien régnait en maître sur l’empire d’Orient chrétien et cherchait à lui donner une unité religieuse. Elle commence en l’an 180 séleucide, (131 avant J.-C.)1 L’auteur a inséré ensuite le long récit d’une inondation survenue en l’an 201 de notre ère, récit rédigé sans doute au IIIe siècle. Il puise dans les archives pour écrire l’histoire officielle d’Édesse. Il rapporte avec précision et d’une manière concise les faits écoulés dans l’ordre chronologique, année après année, sans les relier, comme un journaliste le ferait de nos jours. Mais la chronologie saute parfois des années. Le chroniqueur change de méthode pour traiter un plus large sujet. Il propose alors un récit plus continu, comme celui de Paul, évêque d’Édesse, en 519. Il relate l’évolution des habitants de la ville.

L’horizon géographique de l’auteur se limite à Édesse, et aux villes comme Amid, Telia, Nisibe, Harran, qui en sont proches, bref à une région à dominance syriaque. Celle-ci appartient à l’empire romain et confesse en majorité la religion chrétienne. Le chroniqueur mentionne plusieurs fois Antioche, la métropole patriarcale dont dépendait Édesse. Il
1 L’année séleucide commence le premier octobre 312 av. J. -C.




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