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Le Problème Kurde : Essai Sociologique et Historique


Auteur : Multimedia
Éditeur : CEPMMC Date & Lieu : 1963-01-01, Bruxelles
Préface : Pages : 80
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 145x210 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gen. 2242Thème : Général

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Le Problème Kurde : Essai Sociologique et Historique

Le Problème Kurde
Essai Sociologique et Historique


Joyce Blau

CEPMMC

Le Kurdistan, « pays des Kurdes », occupe au cœur de l’Asie antérieure une vaste région montagneuse dont la superficie atteint 530.000 km2 (1). Assez peu connu, il s’étend en forme de crois-sant depuis le Golfe d’Alexandrette jusqu’au Golfe Persique, entre la chaîne Pontique et les plaines circaucasiennes au Nord, le plateau iranien, Tabriz et Hamadan, à l’Est, et la Mésopotamie au Sud et à l'Ouest. Ce pays de très hautes montagnes (certains sommets, comme le Mont Àrarat, atteignent des altitudes voisines de 5.000 mètres...) est traversé par les belles vallées du Tigre, de l'Euphrate et de leurs affluents, le Mourad-Sou et le Botan-Sou, qui arrosent des villages fertiles où travaille une véritable paysannerie fixée sur ces terres. Les plaines se trouvent surtout au Sud de l’Euphrate, plaine d’Ourfa, ou du Tigre, région de Diyarbékir et de la Djézireh, et dans les vallées des deux Zab, aux abords d'Arbil et de Kirkouk. Cette région est caractérisée par une remarquable homogénéité des systèmes orographique et hydrographique, qui jouèrent un rôle important dans la sédentarisation et la distribution des populations.
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AVANT-PROPOS

Parmi les grands problèmes du monde musulman contemporain, celui qui est incontestablement le moins connu, que nombre d’islamisants négligent ou même ignorent, est le problème kurde. Cela, tient peut-être au fait qu'il s’agit d'un problème « charnière » entre les mondes turc, arabe et iranien, et qu’il apparaît de ce fait secondaire, aux spécialistes de ce domaine. Il en résulte que le lecteur trouve à sa disposition de nombreux articles traitant d’un aspect particulier (géographique, historique, sociologique, culturel) de telle ou telle région du Kurdistan, mais peu d’études générales du problème kurde en tant que tel. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il pouvait être intéressant d'entreprendre le travail que nous présentons aujourd'hui.

Ce problème a pris récemment son rang parmi les plus brûlantes actualités internationales. Depuis septembre 1961 retentit l’écho des combats qui opposent les guerriers kurdes aux unités de l’armée irakienne, et l’on apprend que les premiers remportent de surprenantes victoires sur les secondes. Après la période d'acalmie consécutive au coup d’Etat du 8 février 1963, les combats ont repris. Les milieux les plus divers se penchent sur ce problème.
L’exposé que nous présentons ici n’a pas d’autre ambition que d’en éclairer les données.

Les kurdologues sont peu nombreux et leur audience relativement restreinte.

En France, un cours de langue, d’histoire et de géographie des. régions kurdes existe à Paris depuis 1945 à l’Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes. La chaire est occupée par l’Emir Kamuran Aali Bédir Khan, éminent patriote, qui est la principale personnalité kurde dans le domaine de la culture kurde. De Beyrouth, le R. P. Thomas Bois, O.P., écrit depuis plusieurs années des études très remarquables sur la vie, la littérature, la religion des Kurdes.

A Londres, M. C. J. Edmonds occupe la chaire de kurdologie à la School of Oriental and African Studies. M. D.N. MacKenzie vient de terminer une grammaire kurde, en deux volumes, et les travaux de G. R. Driver sont indispensables à ceux qui s’intéressent aux origines du peuple kurde.

Cependant, c’est la Russie qui produit le plus grand nombre de kurdologues. Citons tout d’abord deux grands spécialistes d'origine russe, qui ont vécu une très grande partie de leur vie en Grande-Bretagne et en France. Il s’agit de M. Vladimir Minorsky et de M. Basile Nikitine (mort en 1958). En U.R.S.S., à l’Université de Leningrad, un nombre considérable de chercheurs se spécialisent dans la kurdologie sous la direction du savant K. K. Kurdoev. A Erevan, un autre centre de kurdologie a été créé auprès de la section d’Orientalisme de l’Académie des Sciences de la République d’Arménie. A Moscou, le grand iranisant B. V. Miller, s’occupe aussi de la linguistique kurde. A Bakou, un Centre d'Etudes kurdes fonctionne auprès de l’institut d’Orientalisme de l’Académie des Sciences de la République d’Azerbaidjan.

La présente étude doit sa publication à notre Maître, le Professeur Armand Abel, directeur du Centre pour l’Etude des Problèmes du Monde Musulman Contemporain, auquel nous exprimons toute notre gratitude. Nous voudrions aussi remercier ceux qui nous ont directement apporté l’appui de leurs connaissances : l’Emir Kamuran Aali Bédir Khan, qui nous a tant aidé à mieux comprendre la réalité kurde; le R. P. Thomas Bois, O.P., pour les précieuses remarques qu’il a bien voulu nous faire; enfin, Maxime Rodinson, qui nous a toujours prodigué les ressources de sa vaste érudition.

Bruxelles, octobre 1963.

Premiere Partie

Les Kurdes

Chapitre I.

Le Kurdistan

Le Kurdistan, « pays des Kurdes », occupe au cœur de l’Asie antérieure une vaste région montagneuse dont la superficie atteint 530.000 km2 (1). Assez peu connu, il s’étend en forme de crois-sant depuis le Golfe d’Alexandrette jusqu’au Golfe Persique, entre la chaîne Pontique et les plaines circaucasiennes au Nord, le plateau iranien, Tabriz et Hamadan, à l’Est, et la Mésopotamie au Sud et à l'Ouest. Ce pays de très hautes montagnes (certains sommets, comme le Mont Àrarat, atteignent des altitudes voisines de 5.000 mètres...) est traversé par les belles vallées du Tigre, de l'Euphrate et de leurs affluents, le Mourad-Sou et le Botan-Sou,     qui arrosent des villages fertiles où travaille une véritable paysannerie fixée sur ces terres. Les plaines se trouvent surtout au Sud de l’Euphrate, plaine d’Ourfa, ou du Tigre, région de Diyarbékir et de la Djézireh, et dans les vallées des deux Zab, aux abords d'Arbil et de Kirkouk. Cette région est caractérisée par une remarquable homogénéité des systèmes orographique et hydrographique, qui jouèrent un rôle important dans la sédentarisation et la distribution des populations.

Le climat

Le climat du haut plateau arménien et du plateau de Van, par suite de l’altitude, est de type continental. Les écarts de température sont très accentués. Les voyageurs venant du Nord sont impressinnés …

(1) Lucien Rambout (pseudonyme du R. P. Thomas Bois, O.P.), Les Kurdes et le Droit, Edit. Le Cerf, Paris, 1947. Ouvrage qui a posé le problème kurde dans toute son ampleur et qui a servi de base à tout travail postérieur.

 




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