La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Chèref-Nâmeh I, 1e p.


Auteur :
Éditeur : Académie Impériale Date & Lieu : 1868, St. Pétersbourg
Préface : Pages : 852
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 161x231 mm
Code FIKP : Lp.Gen. 24.I-IThème : Histoire

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Chèref-Nâmeh I, 1e p.

Versions

Chèref-Nâmeh ou Fastes de la Nation Kourde
Tome I, 1ère partie

Chèref-ou'ddîne
Prince de Bidlîs

Traduits du Persan et commentés par :
François Bernard Charmoy, Conseiller d'État en retraite, Correspondant de l'Académie Impériale des sciences de Russie et de l'Académie de Stanislas de Nancy, ci-devant Professeur ordinaire de langue et de littérature persanes à l'Université Impériale de St.-Pétersbourg, chargé de l'enseignement du Persan et du Turk à l'Institut oriental du ministère des affaires étrangères, Bibliothécaire honoraire à la Bibliothèque Impériale publique, Membre des Sociétés asiatiques de Paris et de Londres, de la Société Royale des Antiquaires de Copenhague, et de celle des naturalistes de Moscou, Chevalier des ordres russes de Saint-Vladimir de la troisième classe et de Sainte-Anne de la seconde, avec les insignes en diamants.


AVANT-PROPOS

Parmi les peuples qui ont figuré successivement sur la scène du monde il en est dont le souvenir a été transmis à la postérité la plus reculée par les monuments remarquables qui attestent leur antique splendeur; tels sont les Égyptiens, dont la patrie est en même temps, considérée comme le berceau de la Philosophie. D'autres, tels que les Grecs et les Romains, ont mérité notre admiration par leurs progrès dans les arts et les scien­ces par la sagesse de leurs lois et de leurs institutions politiques, si bien que leurs noms se rattachent à tout ce que l'Histoire nous offre de grand et d'héroïque. Il est ensuite des nations qui ne se sont fait connaître que par leur génie dévastateur et par les ra­vages qu'elles ont exercés dans tous les pays sillonnés par leurs hordes altérées de sang et avides de pillage: tels furent les Huns sous Attila et les Mongols ou Tatares qui, sous la conduite de leurs fameux conquérants Tchinguiz Khân et Bâtou, ont laissé leurs vestiges ensanglantés dans les vastes régions qu'ils ont par­courues en vainqueurs. D'autres enfin, sans avoir acquis cette triste célébrité, se sont distinguées par leur génie belliqueux et par la bravoure de quelques-uns de leurs grands capitaines qui leur ont valu l'honneur de donner des souverains à divers États de l’Asie et de l'Afrique; tels furent les Kourdes, dont le nom fut illustré, dans la plus haute antiquité, par les exploits fabu­leux de Roustèm considéré, à juste titre, comme l'Hercule de la Perse, et par les hauts-faits plus récents de Saladin ou Szalâ'h-ou'ddîn et de son digne frère el-Mélik-oul-’âdil (Malek Adel), qui se rattachent à ceux des héros européens de la seconde Croisade, des Philippe-Auguste, des Richard Cœur de lion, des Lusignan et de maints autres guerriers cités avec gloire dans les fastes de la chrétienté. Cette même nation a en outre donné le jour au généreux1) Kérîm-Khân, qui, dans la dernière moitié du XVIIIe siècle, fut le fondateur de la dynastie des Zènds et le Titus de la Perse, de même qu'à plusieurs habiles historiens et littérateurs; entre autres à l'érudit Ibn-oul-Etzîr de Djézireh, au célèbre Abou'l-féda, prince Äïoubîde de`Hama, également distingué comme historien et comme géographe, enfin à l'élégant historiographe Idris ou Edrîs de Bédlis, contemporain du Sulthan Othoman Baïezîd (Bajazet) second.

Cependant, l'histoire des Kourdes, malgré sa haute importance et l'intérêt qu'elle est susceptible d'inspirer, n'avait été, jusqu'en 1830, l'objet des élucubrations spéciales d'aucun écrivain européen. L'érudit Deguignes, dans son œuvre classique sur les Huns, les Turcs, les Mogols etc., ne nous a fait connaître que la dynastie kourde des Merwânides citée pareillement par feu M. Saint-Martin dans ses savants et intéressants Mémoires sur l'Arménie, ainsi que différentes branches de la famille des Äïoubides, sur lesquelles le premier de ces orientalistes ne nous a transmis que des renseignements très-incomplets, puisqu'il n'a pu puiser aux sources les plus authentiques.

Nous espérons, par conséquent, combler une assez grande et fâcheuse lacune dans l'histoire des peuples de l'Orient, en soumettant à nos lecteurs la traduction française d'une histoire gé­nérale des différentes dynasties et des princes de la nation kourde, écrite en 1005 de l'hégire (A.D. 1596-97) par Chèref-ou'ddîn, bèn Chèms-ou'ddîn, qui gouvernait lui-même la principauté de Bédlîs (vulgairement Bidlîs ou Bitlîs, dans l'Iïâlèt d'Ärzeroûm2).

Le texte persan de ces Fastes, épuré et revu avec le plus grand soin par Monsieur de Veliaminof-Zernof, Membre de l'Académie Impériale des Sciences de Russie, est sorti de ses presses en 1860 et 1862.

L'idée de réaliser une telle entreprise en 1830, époque où les hordes guerrières, mais indisciplinées, de ce peuple belliqueux venaient d'être dissipées par les légions triomphantes de l'armée russe commandées par leur digne et vaillant chef Monsieur le Lieutenant-général Constantin de Benkendorf, ne pouvait manquer de sourire à un orientaliste qui avait alors l'honneur de se trouver au service de Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies; et ce projet nous offrait d'autant plus d'attraits que nous pûmes le mettre à exécution à l'aide même des précieux trophées littéraires de la courte et glorieuse campagne de Perse, puisque dans le nombre des Manuscrits historiques de la riche et splendide collection d'Ärdébîl, dont nous sommes redevables à la brillante valeur des troupes russes, il se trouvait précisément un exemplaire du Chèref-nâmeh, revu par l'auteur lui-même.

Ceux que nous avons eus à notre disposition, et que nous avons transcrits avec l'attention la plus minutieuse, pour la cor­rection et la traduction du texte de cet ouvrage, sont donc au nombre de quatre, sur lesquels nous allons donner ici quelques détails au lecteur.

1°. Un manuscrit, petit in-fol., transcrit par différents copistes et en divers caractères, qui fait partie de l'ancien fonds d'Ärdébîl et qui est aujourd'hui déposé à la Bibliothèque Impériale publique de St.-Pétersbourg. Cet exemplaire, qui est assez correct, forme le N° 34 du Catalogue raisonné des Manuscrits d'Ärdébîl, que Sa Majesté l'Empereur Nicolas, d'immortelle mémoire, nous a chargé de rédiger en 1829, conjointement avec Son Excellence feu Monsieur l'Académicien Fraehn et avec notre Professeur Adjoint, Mirza Dja'far Toptchy-bâchef. Il mérite d'autant plus de confiance qu'il a été écrit à Bidlîs en 1007 de l'hégire (A.D. 1598), et qu'il a été revu et corrigé par l'auteur même, comme le démontre la finale de cet exemplaire, que nous indiquons par la lettre A. Il est à regretter qu'il s'y trouve, vers la fin du 3e Livre, une lacune de seize pages, qui en for­ment six chapitres entiers.

2°. Un second manuscrit, petit in-fol. en différents caractères, appartenant au Musée Asiatique de l'Académie Impériale des Sciences et provenant de l'ancien fonds de M. Rousseau. Il a été coté C par Monsieur l'Académicien de Véliaminof, et nous l'avons désigné par la lettre R. La Préface de ce manuscrit différant complètement de celle des autres exemplaires de cet ouvrage, et le texte, en général, y étant beaucoup plus prolixe, nous sommes disposé à croire que c'est la minute même de l'auteur. Ce qui nous semblerait militer en faveur de cette conjecture, c'est que, dans le corps même du volume, il se trouve, en plusieurs endroits, un assez grand nombre de pages restées en blanc, que l'auteur se proposait vraisemblablement de remplir, et qui n'existent pas dans les autres exemplaires, où le texte se suit sans interruption, de manière que les lignes qui précèdent chacune de ces lacunes s'y trouvent raccordées avec celles qui les suivent. Mais la preuve la plus irrécusable de ce que nous venons d'avancer consiste en un assez grand nombre de chapitres et de pages, que ce même manuscrit contient exclusivement, car elles sont entièrement omises dans les autres. Il est cependant à regretter que cette copie soit restée incomplète, et qu'il y man­que précisément les sept ou huit dernières lignes, qui nous au­raient peut-être fourni les moyens de préciser l'époque à la­quelle remonte la date de cette Minute تسويد, et le lieu où elle a été rédigée. Il y manque également dix pages, qui forment presque tout le chapitre consacré à l'histoire des princes 'Hakkâry, et une autre qui traite de celle des Émirs de Bâneh ou Bâna.

3°. Un bel exemplaire, grand in-8°, et en très-beaux caractères Neskhy, qui nous a été communiqué, en 1830, par Sir Gore Ouseley, ci-devant Président du Comité de traductions de la Société Royale Asiatique de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, qui, animé d'un zèle vraiment admirable pour la propagation des langues et des littératures orientales, avait daigné, avant la longue et douloureuse maladie qui m'a condamné, pendant vingt ans, à une inaction absolue, se charger de l'impression et de la publication du présent ouvrage.

Nous croirions manquer au devoir le plus sacré, si nous ne témoignions à la mémoire de ce zélé et obligeant protecteur des études orientales la profonde reconnaissance que nous a inspirée cette preuve de confiance d'autant plus méritoire et admirable à nos yeux, qu'en nous envoyant, par mer, ce rare et beau manuscrit., le propriétaire l'exposait aux chances des tempêtes et aux dangereux caprices du plus perfide des éléments.

Ce Manuscrit, qui se distingue par son extrême correction, a été transcrit en 1015 de l'hégire (A.D. 1606-7) dans le bourg de Kilîs (ancienne Ciliza) dépendant de 'Haleb, par 'Hacane bèn­-Noûr-u'ddin, d'après un autographe de l'auteur. Nous marquerons de la lettre 0 cet exemplaire, qui est le plus complet de tous ceux que nous avons eus à notre disposition.

4°. Le quatrième que nous avons eu sous les yeux, nous a été communiqué à Paris, en 1830, par feu Monsieur l'Académicien Abel-Rémusat, alors Président de la Société asiatique de cette ville et Conservateur des Manuscrits orientaux de la Biblio­thèque du Roi, dont l'aimable et affectueuse obligeance ne le cédait nullement à son profond savoir ni à sa vaste érudition. Il est fâcheux que cet exemplaire, petit in-fol., en fort beaux carac­tères Neskhy provenant de l'ancien fonds Ducaurroy, dont il forme le N° 34 (Persan) ait été copié par un calligraphe, qui, pro­bablement, comprenait très-mal le texte qu'il a transcrit. Il ne mérite, par conséquent, que très peu de confiance, puisqu'il est extrêmement incorrect, et que les noms propres y sont souvent mutilés et défigurés au point de former des propositions entières, qui ne cadrent nullement avec les passages où elles se trouvent. Ce manuscrit daté de l'année 1083 de l'hégire (A. D. 1672-3), a été copié par Yas, fils du Maulla Isma'ïl. Nous en avons quel­quefois cité les variantes sous la lettre P.

Outre les quatre manuscrits précités, nous avons été à même de tirer parti des deux volumes du texte persan du Schéref-nâmeh publié en 1860 et 1862, avec l'attention la plus scrupuleuse et la plus saine critique, par Monsieur l'Académicien Véliaminof Zernof. Cet orientaliste plein de noblesse, qui, par un généreux désintéressement, a daigné nous céder l'honneur de publier, aux frais et sous les bienveillants auspices de l'honorable Académie des Sciences, la traduction française du texte par lui édité, a eu à sa disposition deux autres exemplaires de l'histoire des Kourdes, savoir: 1°. le manuscrit acquis par l'illustre et obligeant Monsieur de Khanykof, pendant son séjour en Perse, en qualité de Consul-général de Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies. Après en avoir fait l'acquisition à Dilmakan (chef-lieu de la province de Salmas), cet orientaliste a eu l'avantage de collationner son exemplaire sur deux autres qui provenaient de la Bibliothèque de Ia'hïa Khân Ilkhâny, Gouverneur des Kour­des de l'Aderbaïdjân; 2° Le manuscrit du Musée asiatique N°. 576a, amené de Perse par M. le Baron de Bode (Dorn, das asia­tische Museum, p. 661). C'est un fragment de 100 pages in-4°, qui commence par les mots qui suivent : كه ايوان كيوان يا وجود علوّ مكان الخ (Voyez le T. I du texte persan, Préface, p. 4), et qui se termine par ceux-ci : وازو سبحان بيک و سلطان احمد بيک (Voyez l'histoire des Émirs de Souweïda, Tome 1er du texte, p. 257). Ce manuscrit, d'une assez bonne écriture, est en très -mauvais état-, et semble être ancien. (Voyez la Préface du Tome 1er du texte persan, p. 16, 17, 18, 19 et 20). Je citerai, comme Mon­sieur l'Académicien Véliaminof-Zernof, les variantes des deux ma­nuscrits susmentionnés sous les lettres B et D, et celles du texte persan publié par ledit académicien, soc la lettre V.

Après avoir fait connaître les sources où nous avons puisé pour rendre notre texte plus correct et notre traduction plus fidèle, il ne sera pas inutile d'exposer ici le plan que nous avons suivi et la distribution que nous avons cru devoir adopter pour les deux forts volumes dont se composera notre ouvrage.

Le premier contiendra la traduction du Discours préliminaire (Préface مقدّمه) et des deux premiers livres (صحيفه) du Chèrèfnâmeh. Pensant que le lecteur ne sera pas fâché d'avoir une connaisance assez exacte des différentes provinces et villes qui ont été le théâtre des événements, racontés par l'historien, nous avons fait précéder les deux premiers Livres précités d'un Précis ethno­graphique et géographique, qui traite du Kourdistan persan, du Louristân ou Loristân, et de toutes les Iïâlèts de l'empire otho­man qui sont encore habités de nos jours par des Kourdes, ou qui ont été anciennement gouvernés par des dynasties de cette même nation. Nous avons donc extrait du جهان نما Djéhân-numa ou Cosmorama, et traduit en français toutes les données que ce Recueil géographique nous fournit sur ces diverses contrées3).

Comptant sur la bienveillante indulgence du lecteur, nous avons fait suivre ce Précis d'un Aperçu historique aussi rapide que possible des révolutions politiques qu'ont subies l'Assyrie proprement dite et la Haute Médie, habitées, en grande partie, par les anciens Kourdes, ainsi que la Carduquie (Carduchia) proprement dite, depuis le règne de Cyrus jusqu'à la dynastie des Mèrvânides, qui est la première dont Chèref-u'ddîn nous a trans­mis l'histoire.

Le 2e volume contiendra la traduction du 3e et du 4e Livre ou صحيفه de l'histoire susmentionnée, ainsi que la version française de l'Épilogue ou خاتمه du même ouvrage, qui est consacré non seulement à l'histoire des Sulthans Othomans, mais encore  à celle des Souverains de l'Irân et du Tourân (de la Perse et de la Transoxane) et des autres monarques de l'Asie et de l'Égypte qui ont été contemporains de la dynastie Othomane jusqu'au règne du Sulthan Mou'hammed (Mahomet III) en 1005 de l'Hégire (1596-97 de J.C.), époque à laquelle a écrit l'auteur. Le tout sera terminé par une table des matières et un index alphabétique des noms propres cités dans tout le corps de l'ouvrage.

Nous avons pris à tâche, dans notre version, de rendre le texte de l'historien hourde aussi fidèlement que le comportent le bon goût et la pureté de la langue française. C’est pourquoi nous avons conservé dans cette traduction un assez grand nombre de phrases, qui paraîtront parfois insolites à l'oreille chatouilleuse d'un puriste français. Nous avons cru pouvoir d'autant plus hardiment nous le permettre, que le style historique de Chèref-u'ddïy, bien loin d'être hyperbolique et ampoulé, comme l'est, la plupart du temps, celui des écrivains orientaux même les plus renommés, se distingue plutôt par son extrême simplicité poussée quelquefois jusqu'à la négligence; et il ne se dément, en général, qu'au commencement des chapitres ou paragraphes, très rarement dans le cours de sa narration. Avant de terminer cet Avant-propos, nous nous faisons un devoir sacré et un véri­table plaisir d'adresser aux manes révérés de LL. EE. Monsieur le Conseiller Privé actuel d'Olénine et Monsieur l'Académicien Fraehn l'expression de notre vive et profonde gratitude pour l'aimable empressement avec lequel le premier a daigné mettre à notre disposition la riche et belle collection de Manuscrits Orientaux de la Bibliothèque Impériale publique de St.-Péters­bourg; et le second, le précieux trésor de sa vaste érudition et celui du Musée asiatique de l'Académie Impérial des Sciences. Puisse, un jour, le suffrage des lecteurs prouver à ces deux hom­mes aussi distingués par la noblesse de leur caractère que par leur parfaite instruction, que nous n'avons pas été entièrement indigne de leur bienveillance: nous trouverons, dans cette douce assurance, la plus belle et la plus glorieuse récompse de nos travaux.

NB. Désirant mettre cette traduction à la portée de toutes les classes de lecteurs, sans en excepter ceux qui ne se sont ja­mais occupés d'histoire ni de littérature orientales, j'y ai inséré un assez grand nombre de notes, qui paraîtront probablement superflues aux orientalistes proprement dits, mais qui pourront être de quelque utilité aux autres, ne fût-ce qu'en leur évitant de longues et fastidieuses recherches.

Aouste, département de la Drôme,

19 avril [1er mai] 1864.

F. Charmoy



1) Voyez le major-général Sir John Malcolm, Histoire de Perse, T. III, p. 160 —220, 221-292, 298-304; M. le Bar. de Hammer Geschichte des Osmanischen Reiches, T. VIII, à la fin du règne du Sulthan Ma’hmoûd 1er, et M. le Baron Silvestre de Sacy, Journal des Savants, cahier de Février 1834, p. 99.

2) Au lieu d'Éïalèt j'écris partout Iïâlèt pour les raisons ci-dessous énoncées : M. de Hammer fait dériver ce mot du turk ايل Il (tribu). Cette étymologie est contraire à l'article suivant du grand dictionnaire arabe intitulé Q'amoûs (Océan) sur le mot ايالت Iïâlèt (Édit. de Constantinople, T. III, p. 135): اول وايال واياله کتاب وکتابه وزنلرنده والی اولوب حکومت ايلمک معناسنه در آلَ عَلَى قوم أَوْلاً وايالاً وايالةً. Les mots aül, Iïâl et Iïâleh, qui s'écrivent avec les mêmes points voyelles que كتاب kitâb et كتابه  kitâbeh, si­gnifient administrer ou régir, en qualité de gouverneur, (gouvernement, préfecture). Ainsi l'on dit آل على قوم أوْلاً وايالاً وايالةً Il a gouverné un peuple en l'administrant ».
Le nom d'agent de la quatrième forme مُفْعل de cette même racine arabe se­rait, par conséquent موئل Mouïl, et signifierait Suzerain, qui investit du gouvernement. Le litre de موئل قاآن Mouïl-q'âan se donnait effectivement au grand q'aân ou Q'aâan Suprême des Mongols, qui résidait d'abord à Q'ara-q'oroum et plus tard en Chine, parte que les souverains ou Khâns des trois autres ouloûs re­cevaient de lui leur diplôme d'investiture, et n'étaient que ses vassaux ou hom­magers ايل Iie.
L'empire othoman, comme nous l'apprend M*** d'Olisson le père, dans son Tableau de l'empire Othoman, T. VII, p. 278, était divisé en 26 Iïâlèts (ou gouver­nements généraux), qui se subdivisaient en 163 Livas لوا ou Sandjaq's سنجاق (gouvernements militaires), qui comprenaient 1800 Districts appelés قضا Qaza ou Ressorts de justice. 

3) Cet ouvrage turk composé vers l'année 1058 de l'Hégire (A. D. 1648), et imprimé à Constantinople en 1145 (A. D. 1732-33), a eu pour auteur Mouszthafa ­Efendy vulgairement nommé 'Hâdjy-Khalîfah et Kiâtib-Tchéléby. Il mourut, sui­vant l'Histoire de l'empire Othoman, par M. de Hammer, (T. VI, p. 46-47) dans le courant du mois de Dzy'l-'hiddjé de l'année 1068 (Septembre 1658), et, d'après Monsieur l'Académicien Fraehn, en 1067 (A.D. 1657). Voyez encore la Biogra­phie de cet illustre historien et géographe placée en tête de l'ouvrage intitulé Encyclopädische Uebersicht der Wissenschaften des Orients p. 3-15, où cet auteur est nommé Mouszthafa-bèn 'Abd-allah.




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues