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PRESENTATION
"Néo-libéralisme", "libéralisation", ou tout stmptement "libéralisme", quel que soit le terme utilise ici, li s’agit toujours de désigner une même réalité : la polilitique économique sduivie par la Turquie depuis près de six ans. C'est en effet du 24 janvier 1980 que l’on peut dater les premières mesures d'une politique de stablisation et de libéralisation de l’économie turque. D’inspiration néo-monétariste, cette politique visait à lutter contre l’inflation et à rétablir la croissance par le développement des exportations. Les tendances esquissées par ce plan se sont, trouvées depuis lors renforcées : d’abord en septembre 1980, lorsque l’armée turqaue, en prenant le poavoir, a confirmé les orientations économtques décidées quelques mots plus tôt. Puis en décembre 1983, lorsque l’artisan de cette politique, M. Turgut Özal, est devenu premier ministre à la suite de la large victoire de son parti, le Parti de la Mère-Patrie (ANAP).
Les observateurs s'accordent pour dire que ta date de janvier 1980 marque an toarnant dans l’évotutton économique récente de la Turquie. Ainsi, les autrs du présent dossier parlent-ils je les site au hasard, de « reorientation significative », de « transformation radicale », de « bifurcation », de « changement radicale », etc. On assiste à une accétéralion de l’histoire qui risque d’avoir des effets durables non seulement sur l'économie, mais aussi sur les stractures sociales et politiques de la Turquie. Le présent dossier se propose de cerner cette mutation en cours„ d'en décrire tes aspects, d'en établir le blian provisoire et d'en mesurer la portée.
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Le neo-liberrlisme en Turquie :
Une experience parmi d'autres
Il est désormais hors de doute que les années quatre-vingt représentent une nouvelle phase dans le développement du capitalisme en Turquie. La force sociale dominante au sein de l’Etat turc, la grande bourgeoisie industrielle et financière, cherche par tous les moyens à imposer à la société un recentrage dans tous les domaines pour que les fondements d’un nouveau mode d'accumulation soient bâtis sur les cendres des anciens rapports de forces. L'objectif est de déclencher un nouvel essor de l'accumoelation du capital basé, à l'inverse de la tendance dominante du passé, sur une ouverture au marché mondial capitaliste et, donc, sur une intégration approfondie" de l'économie dans la nouvelle division internationale du travail (1).
L'un des instruments privilégiés de cette nouvelle orientation de la grande bourgeoisie turque a été le programme de politique économique adopté le 24 janvier 1980, ainsi que ses avatars successifs. Au début, bien des observateurs se sont trompés en prenant ce programme pour un simple programme d'austérité basé sur une approche monétariste. Ce n'était que plus tard que devait apparaître son sens profond : une vaste tentative de créer une ambiance économique propice à une restructuration du capital social afin de jeter les bases du nouveau mode d'accumulation tourné vers le marché mondial. Certes, une austérité monétariste était un élément essentiel de cette tentative, mais cela n'épuisait pas la portée de la nouvelle stratégie.
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(1) Le même type d'analyse est développé en détail par T. Taylan, "Capital and the State in Contemporary Turkey", Khamsin, N° II, 1984.
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