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Les Kurdes Dans le Recit de Voyage de Madame Chantre


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : , Paris
Préface : Pages : 84
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Ova. Kur. N° 981Thème : Mémoire

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Les Kurdes Dans le Recit de Voyage de Madame Chantre

Les Kurdes Dans le Recit de Voyage de Madame Chantre

Mustafa Ovayolu

Compte d’auteur

Le XIXème siècle est celui de l’aventure vers l’Orient pour de nombreux voyageurs, chercheurs et écrivains français. Nous pouvons les distinguer en deux catégories : la première concerne ceux qui se sont contentés de carnet de voyage descriptif, entre compte-rendu géographique et étude de mœurs et de caractère. Ils ont observé plus qu’ils imaginaient. La plupart de ces observations reflètent leurs visions des choses et des phénomènes qu’ils traitent, et elles pourraient être utilisées à des fins sociologiques et anthropologiques. Leurs observations concernant la nature pourraient ainsi servir aux différents domaines de la science. La deuxième catégorie concerne des voyageurs écrivains, des âmes purement romantiques qui sont partis là-bas à la recherche d’eux-mêmes pour se connaître plus que pour connaître l’autre. Dans les deux catégories, l’intertextualité, comme à toutes les époques, reste inévitable. En ce siècle, la nature et l’idéologie du voyage changent, l’Orient ne représente plus ...



INTRODUCTION

Le XIXème siècle est celui de l’aventure vers l’Orient pour de nombreux voyageurs, chercheurs et écrivains français. Nous pouvons les distinguer en deux catégories : la première concerne ceux qui se sont contentés de carnet de voyage descriptif, entre compte-rendu géographique et étude de mœurs et de caractère. Ils ont observé plus qu’ils imaginaient. La plupart de ces observations reflètent leurs visions des choses et des phénomènes qu’ils traitent, et elles pourraient être utilisées à des fins sociologiques et anthropologiques. Leurs observations concernant la nature pourraient ainsi servir aux différents domaines de la science. La deuxième catégorie concerne des voyageurs écrivains, des âmes purement romantiques qui sont partis là-bas à la recherche d’eux-mêmes pour se connaître plus que pour connaître l’autre. Dans les deux catégories, l’intertextualité, comme à toutes les époques, reste inévitable. En ce siècle, la nature et l’idéologie du voyage changent, l’Orient ne représente plus une notion astronomique ou philosophique comme c’était le cas pour la période des Lumières. Il représente désormais l’antiquité, l’origine de l’humanité et la terre natale. Dans cet Orient, l’horizon du voyageur s’élargit aussi et apparaît la figure du Kurde, en tant qu’homme oriental, dans les témoignages des voyageurs.

Dans ce siècle assez contradictoire, l’Orient se confondait avec le décor des contes de « Milles et Une Nuits » en ce qui concerne notamment la femme et l’homme kurde. Pour la plupart des écrivains français, il représentait un lieu magique et exotique qu’ils connaissaient principalement à travers ces contes, traduits pour la première fois en une langue européenne, le français, par Antoine Galland. Cet Orient était devenu un lieu d’inspiration, de commémoration et de reconnaissance sociale pour le dépaysement romantique, un lieu de pèlerinage privilégié dans l’exercice de la commisération chrétienne et la réalisation de l’universalisme missionnaire. Là où les trois religions, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, sont nées et depuis cohabitent en Palestine, en Syrie et dans les déserts de l’Arabie, un lieu de découverte des premières civilisations ; Mésopotamienne, Egyptienne, Grecque, Romaine, et un lieu d’exploration pour les archives d’un positivisme qui vérifie ses idées raciales, un moyen de repérage et de propagande pour l’entreprise coloniale.

Depuis son existence l’homme n’a jamais cessé de migrer, d’aller vers l’autre, vers l’inconnu. Et parfois de nous gratifier de ses impressions écrites, construisant par son témoignage particulier une partie de notre conscience et histoire collective. Les deux grands poèmes d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée sont parmi les premiers récits de voyages selon François Moreau1. Nous pourrons élargir notre liste avec l’Epopée de Gilgamesh, parti à la recherche de l’immortalité, d’Ulysse au pays des Cimmériens, d’Hérodote au monde grec,... d’autres innombrables solitaires, amoureux des routes qui ont voyagé s’impliquant corps et âme.
La première rencontre que nous connaissons entre les kurdes et les Européens date de 401 av. J.C. Elle se réalise, selon le texte historique « Anabase » de Xénophon pendant la retraite des dix milles. Les récits de voyages du XIXeme siècle sont des textes à tendance encyclopédique, dans lesquels se côtoient tous les savoirs. Cet Orient qui comprend le Kurdistan et les Kurdes, a servi de laboratoire à toutes les sciences. Le Kurdistan, le pays des Kurdes divisé entre deux grands empires du Moyen-Orient de l’époque, Ottoman et Perse, a servi de destination privilégiée, parcourue par les voyageurs qui se sont rendus dans les Indes, ainsi qu’un lieu de passage entre ces deux grands empires cités ci-dessus. Bien que les relations kurdo-occidentales datent d’une époque très ancienne, le nom du Kurdistan n’est point mentionné dans les titres des récits de voyage en Europe avant le XIXème siècle. En France, il n’apparaît qu’en 1843 avec la parution de l’ouvrage d’E. Henri Garnier, « Voyage en Perse, Arménie, Mésopotamie, Chaldée, Kurdistan et Arabie ». Par contre les voyageurs anglais et italiens …

1 Moreau, François, Métamorphoses du Récit de Voyage, Paris, Champion, 1986, p. 6




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