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La néologie dans la presse kurde


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 2005, Rouen
Préface : Pages : 84
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Kar. Neo. N° Thème : Linguistique

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La néologie dans la presse kurde

La néologie dans la presse kurde

Yakup Karademir

Compte d’auteur

Dans cette recherche, nous proposons d’analyser l’aspect linguistique et sociolinguistique des néologismes dans la presse kurde. L’unité nouvelle de la langue qu’on appelle néologisme, naît d’une nécessité sociale. Cependant, elle doit entrer dans un certain usage et s’intégrer dans le système de la langue pour qu’elle soit acceptée comme néologisme.
La situation de la langue kurde se caractérise par une complexité liée à des facteurs d’ordre linguistique, historique, géographique et culturel. Appartenant à la famille des langues indo-européennes, le kurde est parlé par environ 35 millions de locuteurs répartis entre cinq pays (Irak, Iran, Syrie, Turquie, ex-Union Soviétique, sans compter une diaspora d’un million de Kurdes installés en Europe).
En l’absence d’institutions nationales de normalisation, le développement ...



PRESENTATION

Robert Solé cite que :
« Pour la seule année 1998, ‘la veille néologique’ de Larousse, assurée par la lexicographe Hélène Houssemaine-Florent, a noté dans notre journal 2 194 néologismes ! Entendez par là des expressions qui ne se trouvent pas dans les dictionnaires. » (SOLE R., 1999.).

Pour cette raison j’ai choisi comme objet de recherche la néologie lexicale dans la presse écrite kurde pour notre mémoire. Le choix de ce sujet est lié à mon parcours universitaire et journalistique. En effet, après avoir fait des études d'enseignement pédagogique en Langue et Littérature Française à l’Université de Dicle en Turquie en 1986, j'ai commencé à travailler pendant une longue période en tant que rédacteur de langue kurde et traducteur de la langue française dans la presse kurde.

En dépit de toutes les oppressions, les Kurdes continuent leurs activités et publient des livres, des dictionnaires, des magazines, des journaux, dont trois composent notre corpus. Quelques années avant mon arrivée en France, en 2002, j'ai donné des cours privés de kurde et fait des traductions littéraires du français vers le kurde.

La langue kurde est très dynamique et assez riche quant au lexique social et naturel. Cependant, en raison d’interdictions pendant des années, elle n’a pu achever son développement dans le domaine du vocabulaire technique et scientifique. Sous cet angle, ce vocabulaire est resté un peu archaïque. Les efforts de création lexicale concernant ce domaine sont récents.

Le caractère polydialectal de la langue kurde et ses divers parlers locaux, posent de problèmes que ne connaît pas une langue standardisée. En raison de l’absence des institutions nationales de standardisation, chaque locuteur écrit son texte à la façon de parler dans sa région et il pense que celle-ci est la manière la plus correcte.

Cette approche linguistique personnelle ou locale influence les organisations sociales, politiques, culturelles et, au-delà, la politique de leurs publications et émissions. Nous avons remarqué dans la pratique le rôle que la presse peut jouer dans les efforts de création des unités nouvelles et dans la standardisation d’une langue.

La possibilité de pouvoir faire une recherche qui peut englober nos études et nos expériences professionnelles, constitue une occasion inespérée pour nous. Car en rédigeant un article ou en le traduisant il faut choisir les mots exacts. Notre travail relevant toujours des mots, des termes, des syntagmes et des néologismes. Parfois il nous fallait créer des unités nouvelles ou les emprunter à une autre langue. De ce besoin concret, nous voulons faire une recherche fondée sur nos expériences professionnelles.

Dans le cadre du mémoire de maîtrise (2003-2004) nous avons fait une initiation à l’analyse des pratiques de création lexicale dans la presse kurde. Pour le mémoire master recherche 2ème année, nous nous concentrerons sur le même sujet, mais avec un nouveau corpus afin d’approfondir et d’élargir nos recherches et d’observer les néologismes dans les différents journaux.

Après avoir situé, dans un premier temps, notre problématique et notre approche du sujet, nous exposerons la situation actuelle de la langue kurde. Dans la partie théorique de ce mémoire, nous voulons étudier les nuances linguistiques des concepts et ses relations, la base morphologique et lexicologique, les caractères externes et internes de l’évolution de la langue et quelques approches théoriques à propos de la néologie et des pratiques de création lexicale.

Dans la seconde partie, après avoir relevé des unités et des locutions nouvelles, dans le corpus, nous analyserons les dimensions linguistiques et sociolinguistiques des néologismes du point de vue morphosémantique. Cela signifie que, nous voulons faire une analyse détaillée des unités nouvelles ; comme la composition, l’abréviation, l’emprunt, l’homonymie, la synonymie, la polysémie et la métaphore, afin de comprendre le fonctionnement des pratiques de création lexicale dans la presse kurde.

Première partie

Chapitre I

Caractérisation du terrain

Problématique

Dans cette recherche, nous proposons d’analyser l’aspect linguistique et sociolinguistique des néologismes dans la presse kurde. L’unité nouvelle de la langue qu’on appelle néologisme, naît d’une nécessité sociale. Cependant, elle doit entrer dans un certain usage et s’intégrer dans le système de la langue pour qu’elle soit acceptée comme néologisme.

La situation de la langue kurde se caractérise par une complexité liée à des facteurs d’ordre linguistique, historique, géographique et culturel. Appartenant à la famille des langues indo-européennes, le kurde est parlé par environ 35 millions de locuteurs répartis entre cinq pays (Irak, Iran, Syrie, Turquie, ex-Union Soviétique, sans compter une diaspora d’un million de Kurdes installés en Europe).

En l’absence d’institutions nationales de normalisation, le développement de la langue kurde s’est fait sur une structure polydialectale, chaque dialecte se subdivisant en une variété de parlers locaux. Les deux dialectes principaux et nettement apparentés sont le kurmanji (parlé par la majorité des Kurdes de Turquie, de Syrie, de ceux repartis dans les républiques de l’ex Union Soviétique ainsi que par une partie d’entre eux vivant en Irak et Iran) et le sorani (essentiellement parlé par des Kurdes en Irak et en Iran).

Les nouvelles technologies de communication telles que l’Internet, la télévision, qui suppriment les frontières étatiques séparant les Kurdes, permettent à la langue de se développer dans le domaine journalistique. En effet, on peut compter 4 chaînes de télévision kurde émettant par satellite, des centaines de revues et journaux diffusés en même temps sur Internet.

Nous pouvons problématiser cet aspect par les questions suivantes :
Par quels procédés de formation néologique les mots nouveaux sont-ils produits ? Autrement dit, comment et par quel critère ceux-ci peuvent-ils être classé ? Quels sont les besoins à l’origine des termes nouveaux et des sens nouveaux ? D’où viennent-ils et comment s’implantent-ils dans la langue ? Selon quels critères peut-on dire qu’une unité lexicale est néologique ? Par quels procédés linguistiques peut-on en faire une unité …




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