Contribution historique à l’étude du Parti Dimokrat-î Kurdistan-î Iraq
Siyamend Othman
EHESS
A la suite de l’échec de la révolte menée par Mulla Mbustafa Barzani au Kurdistan irakien, conséquence de l'accord conclu le 6 Mars 1975 à Alger, lors de la réunion au sommet de l’OPEP, entre Mohamed Reza, ancien Chah d’Iran et Saddam Hussein, alors Vice-Président de l’Irak, peu d’analystes politiques auraient pu prévoir l’émergence d’un mouvement kurde armé, relativement puissant, bien qu’encore très divisé dans ce pays. Et pourtant, dix ans plus tard (1), diverses sources affirment que ceci est en train de se produire.
Il n’est guère douteux que l’actuel mouvement kurde en Irak ...
Table des matiers
Introduction / 6 - 16
Chapitre I :
Les Kurdes d'Irak … / 17 - 57
- Les origines
- La population et sa répartition géographique
- Culture : Réligions, langue et littérature
- Aspects sociaux de la société traditionelle kurde
Chapitre II :
La Genese du Nationalism Kurde / 58 - 103
- Les Kurdes au XIXe siècle
- Les révoltes kurdes
- Les premières organisations nationalistes kurdes
- La première guerre mondiale
- La Conférence de la Paix de Paris - 1919
Chapitre III :
L'occupation Britannique et la Fondation de l'Etat d'Irak :
La Naissance et la Premiere Phase du Developpement du Nationalisme Kurde en Irak / 104-196
- L'occupation britannique
- Les réactions kurdes
- Les révoltes du Cheikh Mahmoud
- Le destin du Wilayat de Mossoul
- Les débuts des actions nationalistes kurdes organisées en Irak
- Le nationalisme kurde 1932 - 1946
- Le coup d'Etat de Bakir Sidqi
- Les révoltes de Barzan
- Hewa
- Chorech et Rizgar-i kurdes
- Fondation du PDK
- PDK sous la monarchie
Chapitre IV :
L’Irak Republicain : Ascension du Nationalisme Kurde / 197 - 253
- Movemement des Officiers Libre
- Le coup d’Etat : la chute de la monarchie
- Les réactions kurdes
- La première phase
- La second phase
- L’URSS et le nationalisme kurde
- La triosième phase
Chapitre V : Le PDK et le Ba’th :
Nationalisme Arabe Contre Nationalisme Kurde / 254 - 318
- Le PDK et le premier régime ba’thistse
- Positions des pays arabes vis-à-vis de la question kurde
- Israël
- Turquie
- Iran
- La politique des Etats-Unis vis-à-vis de la question kurde
- Le PDK et le second régime ba’thiste
Chaiptre VI :
Le PDK et les Regimes des Freres Aref / 319 - 405
- Le PDK et le régime de Abdul-Salam Aref
- La scission du PDK
- L’accord de 10 février
- PDK et le régime de Abdul-Rahman Aref
- Le parti communiste et la question kurde
Conclusion / 406 - 409
Bibliographie / 410 - 437
INTRODUCTION
A la suite de l’échec de la révolte menée par Mulla Mbustafa Barzani au Kurdistan irakien, conséquence de l'accord conclu le 6 Mars 1975 à Alger, lors de la réunion au sommet de l’OPEP, entre Mohamed Reza, ancien Chah d’Iran et Saddam Hussein, alors Vice-Président de l’Irak, peu d’analystes politiques auraient pu prévoir l’émergence d’un mouvement kurde armé, relativement puissant, bien qu’encore très divisé dans ce pays. Et pourtant, dix ans plus tard (1), diverses sources affirment que ceci est en train de se produire.
Il n’est guère douteux que l’actuel mouvement kurde en Irak (et ceci s’applique pari passu au mouvement kurde en Iran) doit sa force, pour une grande part, aux effets secondaires de toutes natures de l’interminable Guerre du Golfe. Cependant, on voit difficilement quelle que soit l’issue de cette guerre particulièrement meurtrière, comment le gouvernement irakien, ou celui de la Turquie et de l’Iran pourraient remporter une victoire militaire définitive sur le nationalisme kurde. C’est pourquoi le véritable intérêt des mouvements kurdes actuels réside moins dans leur aspect militaire, bien que celui-ci ne manque pas de signification, que dans les implications politiques de la question kurde pour les pays du Moyen-Orient dans lesquels les Kurdes forment d’importantes minorités pouvant atteindre, dans certains pays comme l'Irak, près d'un quart de la population totale.
A l'heure actuelle, pour la première fois depuis le Traité de Sèvres de 1920, qui donna une considération partielle à la création d'un Etat kurde, on fait état d'actions armées nationaliste kurdes dans les trois parties principales du Kurdistan (l'Iran, l'Irak et la Turquie). Pour pouvoir survivre jusqu'en 1985, le nationalisme kurde a dû affronter trois forces redoutables au Moyen-Orient : le Kemalisme, le Ba'th et le Fondamentalisme islamique. Il donne encore tous les signes de demeurer un facteur important dans l'instabilité chronique de la région.
Paradoxalement, les Kurdes ont rarement bénéficié de l'attention politique ou académique accordée à d'autres peuples sans Etat au Moyen-Orient (Palestiniens et Arméniens). La plupart du temps, les complexités de la question kurde semblent avoir effrayé plutôt que stimulé les chercheurs. Au cours des vingt dernières années, un maigre total de quatre livres, dont le dernier laisse beaucoup à desirer, (2) ont été publiés en français sur le nationalisme kurde. De ces ouvrages, un seul est spécifiquement consacré aux Kurdes de l'Irak. (3)
Cette situation est due, au moins partiellement, aux difficultés qui s'opposent à la recherche sur l'histoire et la société kurde. Cette recherche est considérée avec suspicion, voire avec hostilité, dans tous les pays entre lesquels les Kurdes ont été partagés. Le sociologue turc Ismail Besikci a été condamné à plusieurs années de⁻prison par les autorités de son pays pour avoir fait des recherches sur la structure socio-écnonmique du Kurdistan turc. En Irak, où la " littérature" kurde, sous forme de poèmes qui font l'éloge de Saddam Hussein et de sa "Qaddesya", (4) est encouragée et généreusement récompensée, toutes les études historiques sur les Kurdes se sont curieusement arrêtées à la fin de la première guerre mondiale. C'est ainsi que le manque d'information, particulièrement d'information statistique sur le développement socio-économique (à laquelle tout accès est énergiquement refusé (5)), bloque toute étude sérieuse de la société kurde contemporaine. De plus, les " statistiques" officielles sur l'ensemble de l'Irak ont tendance à être, selon l'expression d'un spécialiste britannique de l'économie irakienne, "un exercice de (6)
(1) - Pour les rapports les plus récents sur la situation au Kurdistan irakien, voir Kutschera, Chris, "Avec les Peshmergas en Lutte centre l’Iraq", dans Le Monde, 3-4 Novembre 1985.
(2) Mare, Christiane, Les Kurdes aujourd'hui, Mouvement national et partis politiques, Paris, l'Harmatan, 1984. Ceci est un glossaire des partis politiques et des organisations kurdes. On doit regretter de nombreuses erreurs de faits.
(3) - Vanly, Ismet Chériff, Kurdistan irakien, Entité nationale, Neuchâtel, éditions de la Baconnière, 1970.
(4) - C'est l'endroit au sud de l'Irak où les Arabes de l'armée musulmane battirent les Sassanides perses au Vile siècle. La Guerre du Golfe inxK porte aujourd'hui le surnom officiel de "Qaddesya de Saddam.
(5) - On peut citer, dans ce contexte, une anecdote personnelle : lors d'une visite au Kurdistan irakien au printemps 1980, nous avons essayé de consulter les archives de la Chambre de Commerce et de la Municipalité d'Arbil. Non seulement notre requête fut rejetée, mais encore nous fûmes longuement interrogés par la police politique (Mukhabaratà sur les raisons de notre recherche.
(6) - John Townsend, "Industrial development and the decision-making process", dans Tim Nibloc (ed), Iraq: the contemporary state, Londres, Croom Helm, 1983, P. 271.
Siyamend Othman
Contribution historique à l’étude du
Parti Dimokrat-î Kurdistan-î Iraq 1946-1970
EHESS
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Contribution historique à l’étude du
Parti Dimokrat-î Kurdistan-î Iraq 1946-1970
Thèse de 3e cycle
Présentée par : Siyamend Othman
Directeur d’Etudes :
Paul Vieille
Novembre - 1985
contribution_historique_a_l_etude_du_pdk_iraq_s_othman.pdf
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