La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Les monuments anciens et médiévaux du Kurdistan d’Irak


Auteur :
Éditeur : Université de Versailles Date & Lieu : 1997, Yvelines
Préface : Pages : 246
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Ame. Mon. N° 3903Thème : Thèses

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Les monuments anciens et médiévaux du Kurdistan d’Irak

Les monuments anciens et médiévaux du Kurdistan d’Irak

Narmen Muhamad Amen

Universite de Versailles

Le Kurdistan est un vaste territoire montagneux traversé par des vallées et des plaines fertiles. Il est bordé par les steppes de Syrie et d'Irak à l’Est, les montagnes du Zagros au sud-ouest et les montagnes du Taurus au Nord-Ouest.
Il s'étend au nord depuis la région de Kurd-dagh en Syrie jusqu’au Golfe d’Alexandrette sur la Méditerranée ; à l'ouest de Malatya et de Marach au lac d'Ourmia (Rizaïye) en Iran et au sud du Louristan et Kermanchah en Iran et au sud-est jusqu’au Golfe Persique.
.....

 



INTRODUCTION

Plusieurs raisons historiques et archéologiques motivent notre volonté d’étudier les sites et les monuments anciens du Kurdistan d’Irak. En effet, on reconnaît à cette région un fabuleux héritage d’ouvrages architecturaux tels que : temples, monastères, couvents, églises, mosquées, citadelles, ponts... dont la construction s’étend sur la période allant de l’antiquité à l’époque médiévale. Bien que certaines de ces oeuvres restent en bon état de conservation, beaucoup d’autres sont malheureusement en ruines et même menacées de disparition. De plus, d’après nos recherches, cette région et ses vestiges n’ont jamais fait l’objet d’études approfondies.

Il sera principalement question de monuments datant de la période située entre le 4eme et le 15ème siècle après J.C. Le choix d’une période aussi longue, découle du fait que pour la plupart des monuments du Kurdistan la date exacte de construction reste -inconnue. C’est d’ailleurs l’un des principaux problèmes rencontrés au cours de cette étude.

Par ailleurs, à côté des sources classiques, grecques, latines et des sources arabo-musulmanes, il s’est constitué sur le peuple et la culture kurdes une littérature européenne (anglaise, française, allemande, italienne) basée sur les écrits de voyageurs européens. Ces derniers témoignages représentent la principale source de notre étude. Cependant, beaucoup de ces écrits se caractérisent par le manque de précision et sont basés sur la reprise d’anciens récits, ils sont souvent superficiels, incomplets, exagérés, et n’abordent que très peu la description des sites. Cela nous a poussé à faire appels à certaines sources arabo- musulmanes pour compléter notre étude.

Ces sources sont par exemple : « Al-Diarat » d’Al-Shabashti mort en 998 a.p, J.C. Il décrit une grande partie des églises et des monastères (Dêrs) d’Irak, de Syrie, et d’Egypte. « Muadjam Al Buldan » de Yakut El hamaoui, au 13e siècle, parle des principales églises et Dêrs en Syrie, en Irak, en Egypte et de quelques lieux historiques de la région de Mossoul au Kurdistan Irakien.
Toutefois, nous avons noté que dans les écrits de ces auteurs arabo-musulmans, on retrouve des informations erronées rapportées d’ailleurs.

Concernant les sources syriaques, « Al Ruassa » de Thomas Al Mardj, représente le seul écrit sur lequel nous nous sommes basés . En effet, c’est une source majeure pour l’histoire médiévale de la région du Marga et du nord-est de Mossoul (Kurdistan). Dans son livre, l’auteur décrit d’une part les principaux Dêrs et églises de la région de Beth Abi (actuelle région d’Aqra et ‘Amadiyya) et d’autre part la vie des moines pendant la période comprise entre la moitié du 6ème  siècle et le 9ème siècle après J.C.

D’autre sources locales, orales ou écrits kurdes, ont été utilisées. Elles donnent des informations sur les noms des lieux, sur les récits, les légendes, mais restent, malheureusement vagues et imprécises sur les dates. Pour ce qui est des écrits kurdes, nous sommes revenus aux livres historiques, notamment celui de Sharaf-Nama, qui relate l’histoire des principautés kurdes médiévales.

Par ailleurs, nous nous sommes rendus sur place afin de nous rendre compte de ces monuments. Cela nous a permis de noter les détails architecturaux et de photographier les dessins, les écritures et les mosaïques gravés sur les façades. Ces informations ont été recueillies dans le but de confirmer l’existence de certains sites et de déterminer approximativement des dates.

D’après la carte géographique présentée (carte n°l), le Kurdistan irakien est limité au Nord par le Kurdistan de Turquie et la chaîne de Taurus. A l’Est, il est délimité par le Kurdistan d’Iran et la chaîne de Zagros, l’Ouest par le désert de Mésopotamie et la Syrie et au Sud par la chaîne du Hamrin. C’est une vaste région de l’Irak actuel, situé au Nord-Est du pays.

Notre étude se composera de trois parties principales

Dans la première partie nous présenterons les données géographiques et historiques de la région. Ensuite, nous passerons en revue les principaux voyageurs européens ayant effectué des expéditions dans cette région entre le 13OTe et le 19OTe siècle après J.C. Toutes les informations concernant ces expéditions (motifs, moyens de transport...) seront également précisées.

Ces voyageurs sont. Marco Polo, Ibn Battuta, Evliya Çelebi, Jean-Baptiste Tavemier, Jean Otter, Carsten Nibuhre, Sestini, Adrien Dupré, Claudius James Rich, J.S. Buckingham, Acahei Grant, Israël Joseph BenjaminU, George Percy Badger, Austen Henry Layard, Chevalier Lycklama, Henry Binder, Le comte Armand Pierre Cholet, P. Muller Simonis, Wils Bodg, Gertrude Bell, C.J. Edmons, Horatoi Soutgath, A.M. Hamilton, Domenico Lanza.

La deuxième partie sera consacrée aux principaux monuments situés dans les villes parcourues par nos voyageurs. En effet, les agglomérations sont d’habitude les lieux de passage obligatoire et de ce fait beaucoup de monuments décrits se trouvent dans les environs. Parmi ces villes on citera : Arbil, Kirkouk, Mossoul, Ninive, ‘Amadiyya, Sindjar, Daquq, Tuzkhurmatu, Suleimani, Duhok, Ankawa, etc.

Par ailleurs, les autres édifices historiques (Dêrs et églises), situés à l’extérieur des chemins classiques pris par nos voyageurs européens, seront traités en troisième partie.

Chapitre I

Les données géographiques et historiques du Kurdistan.

Les données géographiques sur le Kurdistan

Le Kurdistan est un vaste territoire montagneux traversé par des vallées et des plaines fertiles. Il est bordé par les steppes de Syrie et d'Irak à l’Est, les montagnes du Zagros au sud-ouest et les montagnes du Taurus au Nord-Ouest.

Il s'étend au nord depuis la région de Kurd-dagh en Syrie jusqu’au Golfe d’Alexandrette sur la Méditerranée ; à l'ouest de Malatya et de Marach au lac d'Ourmia (Rizaïye) en Iran et au sud du Louristan et Kermanchah en Iran et au sud-est jusqu’au Golfe Persique.

Dans l’Encyclopédie Islamique, on estime la longueur du Kurdistan à 965 km et sa largeur de 190 à 240 km. Il est d’une forme rectangulaire qui s’étend du Louristan au Sud-Est jusqu'à la ville de Malatya au Nord-Ouest. C’est donc un vaste territoire d'une superficie de plus de 520 000 km, presque aussi grand que la France¹.

Le Kurdistan est dans son ensemble un pays de hautes montagnes, mais il y a aussi des plaines, comme celles de Diyarbakir et de Gizre et Arbil, Sahrazour, Ranya, Krmanshan, Snaa, etc.²

Deux grands fleuves traversent le Kurdistan : l'Euphrate (Al-furat) , formé de deux bras principaux, Karasu et Murât su ,qui prennent leur source au nord du lac de Van, aux pieds des monts volcaniques Alla daş.³

Le Tigre [Dicle], l'autre grand fleuve de la région, arrose le Kurdistan de son cours supérieur. Il prend sa source dans la région du lac Hazar au nord des monts Maden et s’étend sur 300 km ,dans le Kurdistan de Turquie. H traverse la frontière irakienne à Pesh-Khabur où il rejoint son affluent le Khabur (tous les affluents du tigre sont de véritables fleuves).

Parmi ses affluents on note : le Grand-Zab et le Petit-Zab qui prennent leurs sources en Iran.L’Alothaym dont la source se trouve aux alentours de Bazyan; ses diverses ramifications arrosent Kirkouk, Daquq ,Tuzkhurmatu et traversent les monts Hamrin avant de se jeter dans le Tigre à 30 kilomètres au sud de Bagdad. Enfin, il y a le Diyala qui prend sa source dans les montagnes frontalières irako-iranienne. Ses principales branches en Irak sont le Sirwan et le Tandjaru qui arrose Shahrazur. Le Kurdistan d'Iran est traversé aussi par de nombreuses rivières. Le fleuve Araxe prend aussi sa source au Kurdistan dans le plateau de Bingôl, aux « milles lacs » entre le Tigre et l'Euphrate.

Il y a également quelques lacs au Kurdistan dont le plus grand est le lac de Van, puis celui de Rizaiye et Dukan etc.⁴.

¹ Ali Babakan, Les kurdes d’Irak, leur histoire et leur déportation par le régime de Saddam Hussein, imprimé au Liban 1994 , P 19. Cf„ Thomas Bois, connaissance des Kurdes, Beyrouth, 1965,P1

² Qasmlu .Abdrahman ,Les Kurdes et le Kurdistan .etudes ecnomiques et politiques ,éd Binky Pishoi;taduit du Perse par Abdula Hasan Zada,1973,P 14-15.

³ Encyclopaedia Islamique, Tome V, nouvelle édition Deiden E.Y.,Paris G.P.maisonneuve Larose SA, t,v,p443- 444. Voir aussi Thoma Bois, Connaissance des Kurdes, P 2,

 




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues